[Film] Urban Justice, de Don E. FauntLeRoy (2007)


Simon Ballister apprend le décès de son fils qui est policier, tué par des malfaiteurs. Il décide de le venger en tuant l’assassin et, par là même, ceux qui lui barrent le chemin.


Avis de Cherycok :
Déjà auteur de Double Riposte (2005) et Mercenary (2006) avec Steven Seagal, Don E. FauntLeRoy accepte de nouveau de tourner avec ce dernier malgré les déboires sur les tournages des films précédents à la seule condition que soit inscrit dans le contrat que Seagal doit rester jusqu’à la fin du tournage (chose qu’il n’avait plus l’habitude de faire). Mais surtout, Double Riposte et Mercenary font partie des films les plus minables de Seagal, je ne me lançais donc pas dans cet Urban Justice avec beaucoup d’entrain. La surprise ne fut que plus grande car, contre toute attente, Urban Justice est ce que Seagal a fait de mieux depuis Belly of the Beast (2003), soit depuis 10 films. Certains diront que ce n’était pas bien dur de faire mieux et on ne peut pas leur donner tort. Mais Urban Justice prouve qu’il peut encore y avoir quelque chose de potable (car on ne va pas aller jusqu’à employer le terme « bon ») dans la filmographie de Panda Bouffi, et ça c’était presque inespéré.

Une chose qui ne change pas, c’est qu’à nouveau ici il y aura une production mouvementée à cause de Steven Seagal. A l’inverse de ses films précédents qui faisaient la part belle aux seconds rôles, ici Steven Seagal est dans 90% des scènes, et il y avait donc besoin qu’il soit là tous les jours à l’heure afin d‘optimiser le tournage. Mais on ne change pas de vieilles habitudes et Seagal se pointait certes, mais quand il en avait envie, accumulant chaque jour un peu plus de retard. Sauf qu’avec un tournage court de 20 jours, difficile de faire tout rentrer, alors le réalisateur filmait ce qu’il pouvait avec Steven Seagal, quitte à mettre dans le film des scènes qu’il ne trouvait pas à son gout, et le dernier jour, histoire de pouvoir finaliser l’ensemble, Seagal a dû travailler 13h d’affilé afin de boucler les 22 dernières pages du scénario. Autant dire que le travail n’aurait pas pu être plus bâclé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le réalisateur n’a plus jamais voulu retravailler avec Seagal. Pourtant, le film est moins catastrophique que les dernières tentatives de l’acteur qui, il faut l’avouer, plongeaient la tête la première dans les tréfonds cinématographiques. Le scénario est très simple, une histoire de vengeance. On a tué son fils, il va venger son fils et péter la gueule à tous ceux qui vont l’emmerder. Et tout le long du film, il dit qu’il veut se venger et qu’il va leur péter la gueule, au cas où on aurait pas compris par nous-même. Fini ici les complots et autres conspirations impliquant la CIA ou le FBI, on se croirait revenu 20 ans en arrière, à ses débuts, avec une histoire qui tient sur un post-it, des ruelles pleines de petits bandits, et un Steven qui pète la gueule à tout le monde, et rien que pour ça, le film a un capital sympathie bien plus élevé que bon nombre de ses films des années 2000. Dommage qu’il y ait un ventre mou à mi-film, avec trop de scènes de parlotte sur le gangstérisme qui au final n’apportent pas grand-chose.

Steven Seagal a la même expression à l’enterrement de son fils, quand il visite un appartement, quand il parle à un commissaire de Police, quand il boit de la tequila ou quand il dégomme du voyou. Et pourtant, il parvient à retrouver un peu de son charisme qui avait été abandonné à la fin des années 90 et retrouve un peu de cool attitude. Il est badass, certes un peu rond et dégoulinant de sueur, mais il reste très rapide et on sent qu’il a un peu plus envie que d’habitude. Enfin il déchaine toute sa violence, balance quelques kicks et casse des nez, des poignets, et même des cervicales, ça faisait tellement longtemps ! Comme quoi, ce n’est pas qu’il ne pouvait plus, c’est qu’il ne voulait plus. Bon, ces scènes d’action ne sont toujours pas très bonnes, la faute à un montage tout pourri et une mise en scène souvent aux fraises, mais enfin on a ce qu’on attend quand on se lance dans un Steven Seagal. Et puis surtout, il assure ses scènes d’action lui-même, et ça aussi ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Bon, c’est un peu gâché par une caméra qui filme ça de souvent trop près, et un monteur parfois un peu trop épileptique, mais on en est rendu à un point de sa filmographie où la moindre chose qui sort de la zone « gros navet puant » est une petite victoire en soi. On n’en dira pas autant de la bien trop longue course poursuite en voiture, dont l’absence quasi-totale d’énergie cinétique et d’imagination nous ramène au fait qu’on est malgré tout dans un Seagal des années 2000. Les gunfights, bien qu’un peu trop plan-plan, sont malgré tout sympathiques avec des chargeurs entiers qui sont vidés sur des corps et des geysers de sangs parfois au ralenti pour les impacts de balle. Ce n’est clairement pas du John Woo, mais hey, c’pas si mal !

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes d’action sympathiques
♥ Seagal se donne de nouveau
♥ Un scénario simple, qui va à l’essentiel
⊗ … mais à la mise en scène ratée
⊗ Un méchant trop caricatural
⊗ Ventre mou à mi-film
Alors qu’on n’y croyait plus, après une 10aine de navetons tous plus horribles les uns que les autres, on a enfin, depuis Belly of the Beast, un nouveau film potable de Steven Seagal. C’est inespéré mais pourtant Urban Justice fait le job !



Titre : Urban Justice
Année : 2007
Durée : 1h36
Origine : U.S.A
Genre : Y’a encore des restes !
Réalisateur : Don E. FauntLeRoy
Scénario : Gilmar Fortis II

Acteurs : Steven Seagal, Eddie Griffin, Carmen Serano, Cory Hart, Liezl Carstens, Kirk B. R. Woller, Mary Evans, Al stags, Jade Scott Yorker, Jermaine Washington, Danny Trejo

Urban Justice (2007) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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