[Film] Studio 666, de BJ McDonnell (2022)


Le légendaire groupe de rock Foo Fighters s’installe dans un manoir d’Encino pour enregistrer leur très attendu 10e album. Une fois dans la maison, Dave Grohl se retrouve aux prises avec des forces surnaturelles qui menacent à la fois l’achèvement de l’album et la vie du groupe.


Avis de Cherycok :
En tant qu’amateur des Foo Fighters, j’étais intrigué par ce projet mettant en scène tout le groupe dans ce que le chanteur Dave Grohl, ancien batteur de Nirvana, définit lui-même comme une « petite comédie d’horreur idiote ». Et comme j’aime bien beaucoup les comédies horrifiques, j’avais là le combo gagnant pour passer un petit moment sympathique en compagnie de Grohl et sa bande dans ce qui semblait, à en juger par la bande annonce, un bon gros délire versant dans le gore outrancier. Après visionnage, on peut effectivement affirmer que Studio 666 est une petite comédie horrifique qui ne paie pas de mine, souvent idiote, mais néanmoins réellement amusante pour qui aime le genre, mais avec une côte de sympathie encore plus grande pour qui apprécie les riffs de guitare énervés du groupe.

Première chose et non des moindres, ce Studio 666 n’est pas à confondre avec l’énorme étron de 2005 du même titre et au sujet un peu similaire, à croire que Dave Grohl s’est farci cette bouse et a eu envie d’en faire un truc bien mieux. Le Studio 666 qui nous intéresse aujourd’hui est réalisé par BJ McDonnell, metteur en scène de clips pour le groupe Slayer qui s’était déjà essayé une première fois à la réalisation de long métrage avec Hatchet III. Ce dernier est loin d’être un manche caméra à la main puisqu’il a travaillé avec des pointures telles que Joe Dante, William Friedkin, Ruben Fleischer ou encore Rob Zombie (entre autres). Soyons clairs d’entrée de jeu, Studio 666 ne va pas réinventer le genre, et il n’en a d’ailleurs aucunement l’intention. On est plus ici dans un délire entre membres du groupe, sorti de l’esprit de Dave Grohl, à mi-chemin entre le film musical potache et Evil Dead 2. Les ingrédients sont simples : une maison hantée par l’esprit d’un groupe qui a péri plusieurs années auparavant, des gags, des scènes gores, des clichés (complètement assumés) à la pelle, et une autodérision qui va jouer sur certaines rumeurs et/ou caractéristiques du groupe. On sent clairement que les Foo Fighters prennent un plaisir monstre à faire les cons sur le film et force est de constater qu’on s’amuse avec eux. Clairement, l’humour n’est pas toujours des plus fins, avec des gags parfois bien grivois. Mais à d’autres moments, c’est bien plus fin, au détour d’une réplique bien placée, ou de l’arrivée de quelque chose d’inattendu (le caméo de Lionel Ritchie). Dave Grohl est en roue libre et on rit de ses exubérances qu’il semble parfois avoir lui-même du mal à contenir. Outre Ritchie, d’autres personnalités de la musique sont venus faire un petit coucou, parfois juste le temps d’une scène comme Bob Balch du groupe Fu Manshu, Kerry King de Slayer ou encore … John Carpenter himself.

Icône du cinéma horrifique, Carpenter tient ici un petit rôle mais il a également participé au thème principal du film qu’il a co-créé avec Dave Grohl. La musique tient une part importante dans le film et le processus de création d’un album tel qu’il est dépeint dans le film semble des plus réalistes. Mais là où beaucoup auraient profité du film pour promouvoir un album tout frais (ce qui aurait pu être le cas ici étant donné que leur dernier album a été enregistré juste avant le film), on évite ici le piège et c’est essentiellement la même musique (excellente par ailleurs) qui va revenir tout le long du film afin d’égayer les gags et, comme cité précédemment, les moments vraiment sanglants du film. Bien qu’ils ne soient au final pas si nombreux que ça, ils ont un côté réellement jouissif tant ils versent dans le gore qui tâche. Exit ici les CGI (bien qu’il y en ait 2 ou 3), on est ici dans du practical bien craspec avec têtes coupées, corps coupés en deux verticalement à la tronçonneuse et autres tripes arrachées. Du tout bon à ce niveau-là, mais on n’en attendait pas moins du studio SFX Alterian de Tony Gardner qui a notamment bossé sur des films tels que Chucky, Evil Dead 3, Cabal ou plus récemment sur les Zombieland. Ça a de la gueule, tout comme la mise en scène de BJ McDonnell qui nous abreuve de superbes cadrages et de scènes à la limite du gothique (est-ce que Carpenter n’aurait pas donné un petit coup de pouce ?), sans oublier de faire des clins d’œil aux films du genre auxquels il semble rendre hommage. Outre Evil Dead 2 et son Necronomicon, il est facile de voir les références à L’Exorciste, Carnage, Freddy ou encore Halloween. Alors non, clairement, ce n’est pas du grand cinéma et Studio 666 ne restera pas dans les mémoires. Mais on passe un bon moment 1h45 durant, c’est bien ça le principal non ?

LES PLUS LES MOINS
♥ Des gags qui fonctionnent…
♥ La bande son
♥ La mise en scène
♥ Les effets gores
⊗ … d’autres moins
⊗ Le jeu des Foo Fighters en demi-teinte

Mettant en scène les membres des Foo Fighters dans leur propre rôle, Studio 666 est une petite comédie horrifique des plus sympathiques, fun, certes un peu fauchée, mais à la mise en scène soignée.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Leur disque sorti en 2021 a été enregistré dans la même gigantesque maison, avant d’enchaîner avec le tournage du long-métrage juste avant le début de la pandémie COVID 19.

• Pour pousser le délire jusqu’au bout, Dave Golh a mis sur la toile le premier simple du groupe «fictif» Dream Widow, le fameux groupe qui hante le film, et l’album doit arriver courant 2022.

• Taylor Hawkins a admis lors de plusieurs talk-shows, dont ceux d’Howard Stern et de Jimmy Kimmel, qu’il refusait de se donner la peine d’apprendre le scénario et qu’il improvisait toutes ses répliques.

• Taylor Hawkins, batteur du groupe, est décédé à l’âge de 50 ans un mois après la sortie du film.



Titre : Studio 666
Année : 2022
Durée : 1h46
Origine : U.S.A
Genre : Musique du diable !
Réalisateur : BJ McDonnell
Scénario : Dave Grohl, Jeff Buhler, Rebecca Hughes

Acteurs : Dave Grohl, Nate Mendel, Pat Smear, Taylor Hawkins, Rami Jaffee, Chris Shiflett, Whitney Cummings, Jeff Garlin, Leslie Grossman, Jenna Ortega

 Studio 666 (2022) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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