[Film] Le Sens de la Fête, de Eric Toledano et Olivier Nakache (2017)


Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisées des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd’hui c’est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d’habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l’orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie… Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d’émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos. Des préparatifs jusqu’à l’aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête.


Avis de Cherycok :
Eric Toledano et Olivier Nakache sont devenus film après film des valeurs sûres du cinéma français dans le domaine de la comédie. Le succès monumental d’Intouchables en 2011, presque 20 millions d’entrées, y est sans doute pour quelque chose. Leurs films, à tendance souvent humoristique, s’éloignent des comédies franchouillardes que beaucoup conspuent, à juste titre. J’ai personnellement découvert les deux réalisateurs avec le léger et frais Nos Jours Heureux (2006), sorte de Scout Toujours remis au goût du jour que je ne me lasse pas de regarder. Depuis, je garde un œil sur leur filmographie, même si tout n’est pas du même niveau (Je Préfère qu’on Reste Amis n’est sincèrement pas terrible). Le dernier film en date dont on va parler ici reste dans la lignée de leurs précédentes bobines. Joli succès au box-office, environ 3M de spectateurs, 9 nominations au Césars, Le Sens de la Fête est une très sympathique comédie, certes pas exempt de défauts, mais qui permet de passer un très sympathique moment.

Le Sens de la Fête nous propose de suivre un mariage côté coulisses, une construction sur 24h, sa mise en place, son déroulement jusqu’à la fin de la nuit, ainsi que le lendemain au petit matin. Un mariage de princesse qui ne va, bien entendu, pas se dérouler exactement comme prévu. Tourné au château de Courances près de Fontainebleau, on va donc suivre les différentes brigades, de la cuisine aux serveurs en passant par l’orchestre, une mini société qui nous sera décrite avec un humour très caustique et où chacun finira par en prendre pour son grade. Une mini société gérée par un chef d’entreprise un peu trop gentil mais un peu blasé, lassé et aigri par une situation amoureuse un peu bancale. Ce personnage rouage essentiel au bon développement du film et de son humour souvent fin est interprété par Jean-Pierre Bacri, impeccable dans ce rôle mais qui nous ressort une fois de plus son rôle de quinqua désabusé. Certes, c’est dans ce type de rôle qu’il est le meilleur, mais les critiques à ce sujet sont compréhensibles. L’ensemble du casting est d’ailleurs des plus sympathiques, plus particulièrement certains seconds rôles pas piqués des vers comme le personnage de Jean-Paul Rouve, improbable, le marié qu’on a envie de claquer toutes les minutes, le duo d’immigrés pakistanais employés au black, ou encore un Gilles Lellouche en chanteur d’orchestre un peu beauf et bourrin sur les bords. On pourra d’ailleurs faire à ce dernier le même reproche qu’à Bacri, avec ce côté cabotin qui en fait des tonnes qu’il a du mal à mettre de côté, mais c’est malgré tout son personnage qui veut ça.

Le Sens de la Fête est une comédie avec un côté très bienveillant envers ses personnages. Malgré leurs travers, malgré leurs imperfections, ils sont tous bien écrits et on ressent une humanité en chacun d’eux, ce qui nous permet de s’attacher à eux immédiatement. On sait que le mariage va finir par partir en sucette, on le souhaite d’ailleurs, juste pour faire chier cette tête à claques de futur marié, et on rigole sincèrement beaucoup.
En fait, ce film est un peu étrange. On remarque vite que le récit s’enlise un peu aux trois quarts du film et perd clairement en intensité. On se rend vite compte que, au final, tout est assez prévisible. On le voit bien que les dialogues et échanges ont beau être inventifs, ils sont parfois plombés par des blagues ou jeux de mots un peu faciles voire carrément pourris (- « Vous savez découper un Turbo ? » – « J’ai des notions de mécanique… »). Mais pourtant l’ensemble est homogène et fonctionne parfaitement, on lui pardonne ses défauts sans même se poser la question. On retrouve vraiment ce ton léger et frais qu’on constatait dans Nos Jours Heureux (ce dernier souffrait d’ailleurs des mêmes problèmes) et on ressort du film avec un sourire aux lèvres et la satisfaction d’avoir passé un bon moment. C’est bien là le principal non ?

LES PLUS LES MOINS
♥ C’est frais et léger
♥ Les seconds rôles
♥ La bande originale
⊗ Prévisible
⊗ Certains dialogues ratés
Le dernier film en date du duo Eric Toledano / Olivier Nakache est une comédie où le bon côtoie le moins bon mais qui, si on la prend dans son ensemble, propose un divertissement parfaitement calibré, à la fois drôle et attendrissant.



Titre : Le Sens de la Fête
Année : 2017
Durée : 1h56
Origine : France
Genre : Pétillant
Réalisateur : Eric Toledano, Olivier Nakache
Scénario : Eric Toledano, Olivier Nakache

Acteurs : Jean-Pierre Bacri, Gilles Lellouche, Eye Haïdara, Jean-Paul Rouve, Vincent Macaigne, Alban Ivanov, Benjamin Lavernhe, Suzanne Clément, Judith Chemla, William Lebghil

 Le sens de la fête (2017) on IMDb












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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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