[Film] Dance Dance, de Babbar Subhash (1987)


Romeo et sa sœur Radha sont orphelins depuis que A.M. Singh a enlevé leur mère et exécuté leur père. Les années passent et Romeo tente de survivre dans le monde impitoyable du disco.


Avis de Laurent :
Véritable électrochoc pour spectateur en mal de sensations fortes, Disco Dancer a forcément laissé des traces indélébiles dans votre cerveau. HKmania/DarkSideReviews décline toute responsabilité en cas de rechute si vous cliquez sur cette fiche. Vous l’aurez tout de suite compris, Dance Dance est une fausse suite du chef d’œuvre d’excentricité et de mauvais goût qu’est le premier épisode de cette … Trilogie !

Il aura fallu attendre 5 ans de disette pour retrouver à nouveau notre Jimmy, qui s’appelle désormais Romeo, face à la fureur du monde impitoyable du disco. Incarné, une fois de plus, par l’inégalable Mithun Chakraborty et son physique hybride entre Mike Brant et Alain Deloin, il a en face de lui un adversaire de poids : le phénoménal Amrish Puri (l’arracheur de cœur dans le second volet des aventures d’Indiana Jones) relooké piteusement par Evelyne Thomas. C’est à dire avec une lamentable Vokuhila, entendez Fokouïla (pour les incultes il s’agit de la coupe allemande des années 80, avec la brosse sur le dessus et les cheveux longs dans le cou, très prisée par les stars de foot de l’époque) et un crucifix en or de 2 kilos, en boucle d’oreille façon rocker. Encore une fois, Babbar Subhash n’y va pas avec le dos de la cuillère. Si Disco Dancer a comblé votre curiosité déviante, il y a de fortes chances pour que cette suite soit à la hauteur de vos attentes. Gros tubes discos recyclés pour la bonne cause, avec surtout une reprise en hindi du succès « Brother Louie » des Modern Talking (duo disco allemand pour les néophytes). Babbar Subhash ose même l’impensable en récupérant quelques soundtracks légendaires : le Vangelis des Chariots de Feu (sur une scène de bikers indiens qui violentent une femme), du Ennio Morricone pour certaines scènes de baston et, vous en avez toujours rêvé, … du Star Wars !!!

L’histoire est du même calibre que le premier opus de la saga. Une enfance malheureuse où le jeune Romeo n’a que sa sœur Radha pour seule famille. Dans la douleur, il y a tout de même quelques scènes de gaieté avec, par exemple, une magnifique scène musicale autour d’un gâteau géant ressemblant à un étron nauséabond. Dance Dance suinte le mauvais goût dans ses moindres détails. Après une enfance tourmentée, les années passent. Cela n’empêche pas Romeo de faire le pitre en se déguisant en père Noël avec de faux airs d’Oussama Ben Laden pour amuser la galerie. Alors que tout semble enfin aller pour le mieux, Resham, un musicien du groupe de Romeo fringué façon Tony Boy avec lunettes fumées copiées sur Polnareff, épouse Radha et commence à la tabasser à coup de ceinturon. Romeo, impuissant, sombre dans l’alcool et sa carrière de super star est en chute libre. Mais une lueur d’espoir apparaît lorsque Radha annonce à son jeune frère qu’elle est enceinte et qu’elle lui propose de se bourrer la gueule pour fêter ça. Une bonne murge au Champagne ne peut pas faire de mal ! Les scènes musicales sont bien plus nombreuses que dans Disco Dancer mais malheureusement moins percutantes (exceptée la reprise de Modern Talking). Heureusement les chorégraphies tout en puissance et les costumes façon Véronique et Davina nivèlent le niveau dans des limbes de la médiocrité. Les paillettes, les spots aux couleurs improbables et la boule à facettes sont là pour donner la cohérence nécessaire à ce chef d’œuvre du mauvais goût.

La traduction des dialogues reste dans l’esprit du premier volet avec des passages qui resteront dans les annales du genre : « Je ne t’épargnerai pas jusqu’à ce que je me mouille mes cheveux avec ton sang » ou « j’avais hérité votre vie pour partager vos douleurs ». Ce genre de film s’apprécie un peu comme avec la VF des films de kung fu des années 70. Il faut absolument choisir le sous-titrage traduit dans un français plus qu’imprécis ; il n’y a ensuite plus qu’à laisser le charme agir. Enfin, il ne faut surtout pas négliger le nombre important de scènes de baston qui parsèment le film avec, en particulier, une élégante scène de combat de gladiateurs, marteau à la main. Comme vous pouvez vous y attendre, les cascadeurs en font des tonnes. Une simple petite claque et voilà que les victimes de Romeo traversent la pièce en faisant des roulades pas possibles pour finir sur le mobilier. Même les footballeurs en quête d’un penalty ne font pas mieux dans la surenchère.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des tonnes de scènes musicales…
♥ Des scènes improbables
♥ Du nanar 100% mauvais goût
♥ Bien rythmé
⊗ … mais pas toujours 100% réussies
⊗ Il faut aimer les bisseries

Dance Dance comblera de bonheur les afficionados de Disco Dancer même s’il est moins abouti. On regrettera une action quelque peu répétitive où les retournements de situation ne sont pas aussi ahurissants que dans le premier film. Toutefois on ne perd pas une miette de charme et ce petit bémol tient juste du fait que Disco Dancer est et restera pour longtemps indétrônable..



Titre : Dance Dance / Disco Dancer 2 / Jimmy 2
Année : 1987
Durée : 2h38
Origine : Inde
Genre : Dancexploitation sous ecstasy
Réalisateur : Babbar Subhash
Scénario : Babbar Subhash

Acteurs : Mithun Chakraborty, Smita Patil, Mandakini, Dalip Tahil, Amrish Puri, Om Shivpuri, Shakti Kapoor, Satish Kaul, Sarala Yeolekar, Chandrashektar

Dance Dance (1987) on IMDb


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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