[Drama] I Bought a Boyfriend on a Loan, de Katô Yuusuke (2018)

Ukishima Tae travaille à l’accueil d’une grosse société. Son rêve ? Se marier avec un homme compétent, riche, et pouvoir ainsi vivre comme une femme à domicile. Son petit ami, Shunpei Shiraishi, travaille dans la même boite, et ils sont ensembles depuis un an. Pour le garder et espérer l’épouse, Tae se fait passer pour une femme naïve et timide, alors qu’en réalité, elle est franche, fait des remarques cash et s’énerve facilement une fois qu’elle a bu. Sur les conseils d’une amie, alors qu’elle a un peu trop bu, Tae se retrouve sur un site illégal et achète un petit ami, un homme qui a obtenu des dettes et est vendu, dans l’unique but de passer ses nerfs sur lui.


Avis de Rick :
Il est vrai, je dis souvent du mal des dramas et autres séries TV Japonaises. Mais pas que, puisqu’en réalité, le nombre de séries que je regarde est extrêmement bas. Et ce depuis ma tendre enfance. Oui, il m’arrivait de regarder la série TV V sur M6 le samedi après midi, mais c’était plus pour retrouver l’univers et les personnages que pour les qualités du show. Et en grandissant, ça n’a pas changé. Alors bien entendu, il y a des exceptions, comme récemment, avec Twin Peaks the Return (le nom de Lynch n’est pas étranger à ce choix) que j’ai adoré, ou encore Too Old to Die Young (le nom de Refn n’est pas étranger à ce choix) que j’ai beaucoup aimé à l’exception des deux derniers épisodes. Puis il y a The Naked Director, série Japonaise produite par Netflix, bouffée d’air frais dont j’aimerais tellement une sortie au format physique. Après tout, imaginez un peu, une série, venant du Japon, avec de vrais acteurs de cinéma dans les premiers rôles, sur un sujet intéressant se déroulant dans le milieu du X durant les années 80. Pas le genre de séries que l’on voit tous les jours au Japon. Mais malgré tout, en fouinant un peu, j’ai bien aimé quelques séries Japonaises par le passé. Cutie Honey the Live était drôle, rythmé, l’action était tout à fait sympathique. Moteki était court (6 épisodes), parfois hilarant et à la morale finale pas si mauvaise. The Ancient Dogoo Girl, avec des bonhommes comme Iguchi ou Nishimura à sa tête, c’était forcément différent de ce que l’on a l’habitude de voir. Mais finalement, à l’exception de Moteki, tout cela n’est pas bien représentatif des séries made in Japan. Plongeons donc dans l’univers impitoyable et interchangeable des dramas Japonais. Un drama pur jus, avec ce que cela implique de romances, de mise en scène et de photographie relativement aseptisées et d’idoles mises en avant. L’idole principale ce coup-ci ? Mano Erina. Bon, il y a pire, puisqu’elle sait jouer la comédie et ne chante pas trop mal.

Oui depuis ses débuts sur le grand (mais petit) écran avec les deux moyens métrages Kaiki : Tales of Terror from Tokyo, elle avait prouvée qu’elle savait jouer. Depuis, on l’a retrouvé plusieurs fois chez Sono Sion (Shinjuku Swan, Love & Peace, Tag, The Virgin Psychics), mais aussi chez Shiraishi Kôji (Impossibility Defense en 2018) par exemple. Bon niveau dramas, ça se bouscule, donc on passera. Aujourd’hui âgée de quasiment 30 ans (en Avril 2021, dans quelques jours) et mariée à un footballer jouant pour l’Espagne (oui j’ai bien fais mes recherches), la jeune femme continue semble mettre depuis 2018 sa carrière de côté. Dommage tant dans son milieu, elle n’est pas mauvaise, loin de là. Elle a ici le rôle principal, Tae, qui travaille à l’accueil d’une grosse société. Fille relativement simple et encrée dans de vieilles croyances, son but est simple. Se marier avec un beau et riche jeune homme, et devenir une femme au foyer. Oui, on se bat tous depuis des années pour l’égalité de la femme, au travail, à la maison, tout ça, mais Tae elle aimait bien l’ancien temps.

Celui où la femme s’occupait de la maison, des enfants, et basta. Du coup, pour mettre son plan à exécution, avec ses deux collègues, elle a décidée de mettre en arrière sa vraie personnalité, pour apparaître comme la femme attentionnée, gentille, cruche même, toujours de bonne humeur et souriante, qui fera craquer sa proie. Ou comment passer du lion au chaton. Et ça fonctionne dans les faits, puisque Tae sort avec un haut responsable de la société depuis un an. Mais ça, c’est dans les faits, puisqu’elle va se rendre compte au fur et à mesure des épisodes que son petit ami n’est pas si satisfait que ça, le croisant à chaque épisode aux bras d’une autre jeune femme. Et du coup Tae a de plus en plus de mal à laisser sa vraie personnalité en arrière plan. Et lors de sa rencontre avec une ancienne réceptionniste de sa boite, depuis divorcée, avec un enfant, et reconvertie en propriétaire de supérette, c’est le drame, elle apprend qu’il est possible d’acheter sur un site pas très légal un petit ami. Ce qui lui permettrait d’assouvir ses fantasmes, de se laisser aller une fois de retour chez elle, de se défouler, de lui faire faire ce qu’elle veut. Voir de le maltraiter, de passer ses nerfs sur lui ou le frapper au besoin.

Oui, pas très légal, pas très moral aussi. Mais n’ayez crainte, nous sommes bien dans un drama Japonais. Le ton est léger, aucune image ne viendra choquer l’audience, et forcément, tout est bien qui finit bien. Romance, drame, beaux sentiments, le tout avec humour bien entendu. Voilà bien un drama, relativement court (8 épisodes de 23 minutes), qui démontre à la fois le manque d’initiative et de risque que l’industrie prend, et la qualité relative des produits qui inondent le petit écran. Sans pour autant être déshonorant, ni le pire, ni même une torture à regarder. Le bon point, c’est que la majeure partie du temps, ça ne se prend pas vraiment au sérieux. Tout est grossit à l’extrême, dans le but de faire rire. Et si ce n’est pas fin, ni vraiment original, et bien je ne vais pas mentir, j’ai ri, plusieurs fois devant le produit final. L’intérêt descend fatalement dans les derniers épisodes, mais rien de honteux. Juste plus prévisible avec les bons sentiments qui reviennent au galop. Et c’est vraiment dommage. Car au départ, c’est vraiment stupide, on rigole, et Mano Erina tient vraiment bien son rôle. Son jeu, sa gestuelle, ses expressions. On rigole. Et l’humour de répétition fonctionne très bien. Oui, à chaque épisode, elle trouvera son homme aux bras d’une femme différente, l’excuse sera de plus en plus grosse (sa petite sœur, puis sa grande sœur, puis la cousine). À chaque épisode, la jeune femme en question viendra la retrouver pour régler ses comptes avec elle, et si la première fois, c’est limite de manière logique (en cherchant le conflit et en la poussant), ça devient de plus en plus risible, avec notamment le moment hommage à Dragon Quest à coup de puff puff ! Il fallait oser, ils l’ont fait. J’ai ri ! Bravo, et merci.

Ça ne fait aucunement de cette série un drama correct dans les faits. Car il faut l’avouer, en terme de mise en scène, c’est basique. En terme de photographie, c’est lisse au possible. Techniquement, il ne faudra absolument pas chercher quelque chose à se mettre sous la dent. Même musicalement, on ne va pas mentir, il y a deux thèmes, qui reviendront tout le temps, en fonction des situations, durant les 8 épisodes. En terme d’histoire, c’est du grand n’importe quoi assumé au début, et du coup plutôt plaisant, avant de partir clairement dans la facilité, voir dans les clichés habituels télévisuels Japonais. Dommage. En prenant un peu plus de risques sur la durée, il aurait été possible de surprendre le spectateur, et donc de se démarquer de la très nombreuse concurrence. Mais finalement, avec sa courte durée en zappant les génériques de fin (2 minutes), on vient à bout de « l’aventure » en moins de 3 heures, et si on oubliera clairement l’ensemble au bout de plusieurs semaines, ce n’était dans l’instant pas si désagréable. Est-ce que le charme de Mano Erina et ses mimiques y sont pour quelque chose ? Fort probable en effet oui. Une idole mignonne et sachant jouer aide bien entendu ce genre de produit. Ça n’en fait aucunement un bon produit selon des termes normaux, mais au final, cela permet de passer un moment divertissant. Et ce n’est pas si mal en soit. Cela parlera sans doute bien plus aux habitués et fans du genre (oui ça existe), mais on est loin du drama dégoulinant de mièvreries non stop. Son humour et même un certain côté critique de la situation (Tae avouant qu’elle veut être comme une princesse Disney haha) sont même clairement à noter dans ces bons côtés. Mais dans les mauvais, il y a clairement la technique, et ces deux derniers épisodes, où l’on peut quasi tout prévoir à l’avance tant ce drame retrouve… tout ce qui fait de lui un drama.

LES PLUS LES MOINS
♥ Mano Erina, sa petite bouille, ses expressions
♥ Par moment, l’humour fonctionne vraiment bien
♥ Son concept de base, c’est n’importe quoi
⊗ Techniquement c’est du drama pur jus
⊗ Ça reste prévisible
⊗ Les 2 derniers épisodes, beaucoup trop… drama (dramiens ?)
note8
I Bought my Boyfriend on a Loan, c’est un pur drama, avec ce que cela comporte de romances, de moments prévisibles, de mise en scène et tout côté technique digne d’un drama. Heureusement, si l’on n’est pas très regardant sur tout ça, on passe un relativement bon moment, grâce à l’énergie de Mano Erina, et à certains gags, de situations, de dialogues ou de répétitivité qui fonctionnent. Pendant les six premiers épisodes en tout cas, la fin étant bien moins emballante.



Titre : I Bought a Boyfriend on a Loan – Kareshi wo Loan de Kaimashita – 彼氏をローンで買いました

Année : 2018
Durée :
8 épisodes de 23 minutes
Origine :
Japon
Genre :
Drama
Réalisation : 
Katô Yuusuke
Scénario : 
Nojima Shinji
Avec :
Mano Erina, Yokohama Ryusei, Hisamatsu Ikumi, Ono Yuriko, Fuchikami Yasushi et Hasegawa Kyoko

 I Bought Boyfriend with Loan (2018) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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