[Avis] Lady Terminator, de H. Tjut Djalil

Titre : Pembalasan Ratu Pantai Selatan / Lady Terminator / The Revenge of the South Seas Queen / Nasty Hunter / Shooting Star
Année : 1988
Durée : 1h22
Origine : Indonésie
Genre : Contrefaçon
Réalisateur : H. Tjut Djalil a.k.a. Jalil Jackson

Acteurs : Barbara Anne Constable, Christopher J. Hart, Claudia Angelique Rademaker, Joseph P. McGlynn, Joseph P. McGlynn, Adam Stardust, Ikang Fawzi

Synopsis : Tania Wilson (Barbara Anne Constable) enquête sur une divinité de la mer. Alors qu’elle touche au but, elle se retrouve possédée suite à l’intrusion inopinée (jeu de mot pourri inside) d’une espèce de serpent attiré par la chaleur de ses muqueuses. La voilà transformée en Terminatrice en cuir moulant pour le meilleur … et surtout le pire.

Avis de Laurent : On a l’habitude de toucher le fond avec le cinéma d’exploitation asiatique, mais sur ce coup là il va être difficile de refaire surface tant le morceau s’avère inégalable dans le genre. Pembalasan Ratu Pantai Selatan, a.k.a. Lady Terminator pour les intimes, fait partie de ces petites pépites qui ont fait le bonheur des collectionneurs décérébrés de VHS improbables. Il aura fallu attendre le génie de l’éditeur kamikaze Mondo Macabro pour exhumer ce must have des plus indispensables. Rip off sauvage et indéfinissable du chef d’œuvre de James Cameron, Lady Terminator s’appuie sur des légendes indonésiennes exotiques pour nous pondre une version bikini du T800. Tania Wilson (avouez que ça fait étrangement très 3615 comme prénom), interprétée par la bimbo eighties Barbara Anne Constable permanentée comme au bon vieux temps, est une femme potentiellement jolie qui enquête sur une divinité de la mer. Une fois possédée par cette déesse diabolique, Tania va liquider tout mâle en manque de sensations fortes via la feinte du coït pulvérisateur de pénis. Originale comme technique de vengeance envers une gente masculine qui ne pense que par son flingue ou son excroissance reproductrice.

Lady Terminator, dont le réalisateur s’efforce vainement à nous faire croire que l’action se déroule dans une mégalopole américaine, ose reprendre sans vergogne les séquences clés de Terminator dont il s’inspire plus que largement … la scène mythique de l’opération de l’œil en est l’apothéose tant attendue ! La suite n’est qu’une succession de fusillades jouissives, de séquences érotiques ultrasofts (Lady Terminator est une production issue d’un pays musulman tout de même), d’effets spéciaux bricolés à l’ancienne, de gweilos ridicules et improbables (imaginez le pire de HK avec la coupe de cheveux de Tony Vairelles … on en serait presque à se demander si les indonésiens ne recruteraient pas leurs gweilos en Picardie). Quelques maquillages aussi approximatifs que sympathiques nous rappellent que l’on est à des années lumières des studios hollywoodiens. Lady Terminator transpire un cinéma bricolé et généreux qui ne semble pas avoir de limites dans la surenchère exploitative et le mauvais goût assumé.

Vous l’aurez compris, Lady Terminator réunit tous les ingrédients pour plaire aux amateurs d’un cinéma populaire encore vierge des codes cinématographiques occidentaux dont il cherche paradoxalement à s’approprier. Aussi fun qu’indéfinissable …

Note : 7/10

Merci à Nanarland pour les captures. Pour en savoir plus, HKmania vous invite à consulter leur remarquable dossier consacré aux productions populaires indonésiennes.

 

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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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