[Film] The City of Violence, de Ryoo Seung-Wan (2006)


Suite au décès d’un ami d’enfance soit disant assassiné par un groupe de voyous, le détective Tae-Su retourne dans sa ville natale afin d’assister aux funérailles. Sur place il y rencontrera ses anciens camarades et s’alliera à l’un d’eux pour tenter de percer le mystère entourant la mort de son ami.


Avis de Sanjuro :
Annoncé comme un sommet d’action débridée capable d’en remonter aux classiques produits à Hong Kong durant les années 80/90, The City of Violence suscita, tout comme de nombreux films précédés d’un énorme buzz, la déception de nombreux amateurs de cinoche de genre. C’est évident que si on s’attend à un choc comparable aux chefs d’œuvres signés Tsui Hark ou John Woo (pour citer les plus connus) on ne peut être que déçu. Le film de Ryoo Seung-Wan n’est rien d’autre qu’une « série » B de baston parmi tant d’autres mettant en scène un script guère plus profond que dans n’importe quel film avec Seagal ou Van Damme… Mais au moins il a le mérite de ne pas péter plus haut que son cul et n’a, finalement, pas d’autres ambitions que d’être un petit film d’action carré, comme au bon vieux temps des glorieuses 80’s où les bonnes petites pelloches de frappe tombaient par barils entiers.

The City of Violence, proposant un schéma des plus classiques avec son lot de situations et de personnages archétypaux, se présente comme une sorte de relecture du Friend de Kwak Kyung-Taek revu à la sauce Kill Bill (on est clairement en face d’un avatar du film de Tarantino). Un mélange expurgé de la moindre subtilité certes, mais conçu avec un véritable savoir-faire. Ryoo Seung-Wan, prenant apparemment beaucoup de plaisir à filmer ce « revenge movie » un brin décalé, accumule les idées de mise en scènes ludiques et jouissives, et compose chaque plan avec une précision maniaque. Sans oublier une photographie joliment bariolée et des décors « pop » hyper-stylisés qui finissent de conférer au film un aspect « comic-book » autrement plus convaincant que dans le récent Dragon Tiger Gate.

Visuellement parlant, City of violence est un régal… Ajoutez-y une ambiance typée « western » (d’où un rythme particulier qui a pu en rebuter certains), deux héros charismatiques (à la psychologie pas super développé mais suffisamment attachants pour remporter l’adhésion), une tripotée de références bienvenues (Les incorruptibles, The Blade, The Killer, Les Guerriers de la Nuit et, bien sûr, Kill Bill sont cités à tour de bras), une BO sous influence « Tarantinienne » (encore lui !) du meilleur goût, ainsi qu’un long climax proposant une vingtaine de minutes de bastons dynamiques, peut-être pas très originales sur le plan de la chorégraphie, mais filmées avec une telle inventivité et une telle classe que ça passe comme une lettre à la poste, etc… Et vous obtenez un pur film « pop-corn », certes dénué du moindre fond, mais tellement bien foutu que ce serait vraiment dommage de faire la fine bouche.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène
♥ L’ambiance western
♥ Les personnages charismatiques
⊗ Un schéma classique

Un petit film d’action en rien révolutionnaire mais qui, dans le genre « B Bas du front et Bonnard », se révèle bien plus convaincant que le trop inégal Arahan du même Ryoo Seung-Wan (qui entre temps avait signé le très beau Crying fist, son meilleur film).



Titre : The City of Violence / 짝패
Année : 2006
Durée : 1h32
Origine : Corée du Sud
Genre : Action
Réalisateur : Ryoo Seung-Wan
Scénario : Kim Jeong-Min, Lee Won-Jae, Ryoo Seung-Wan

Acteurs : Ryoo Seung-Wan, Jung Doo-Hong, Lee Beom-Soo, Ahn Kil-Kang, Kim Shi-Hoo, On Joo-Wan, Kim Dong-Young, Jung Woo, Jung Suk-Yong, Kim Seo-Hyung

 City of Violence (2006) on IMDb


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Auteur : Sanjuro

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