Vétéran de l’armée américaine, le sergent Todd voit arriver une nouvelle race de combattants génétiquement préparés. Opposés à ces derniers au combat, Todd et quelques autres soldats sont vaincus. Supposés morts, ils sont embarqués à bord d’un vaisseau-décharge qui les largue sur une lointaine planète. Mais Todd a survécu…
Avis de Cherycok :
Soldier de Paul W.S. Anderson (Event Horizon, Resident Evil) fait partie de ces films dont on a l’impression qu’ils ne sont pas sortis à la bonne époque. On a la sensation d’être devant un blockbuster d’action couillu mais basique des années 80 alors qu’il est sorti en 1998, avec ces bons gros moments badass façon Rambo 2 ou Predator. Cela peut s’expliquer par le fait que lorsque le film a été mis en chantier, le script était déjà vieux de 15 ans. Ecrit par David Webb Peoples, coscénariste de Blade Runner, le film est d’ailleurs, selon les dire de Webb Peoples, un « side-quel » de Blade Runner, c’est-à-dire un film qui se déroule en parallèle du film initial, dans le même univers. Mais soyons clair tout de suite, Soldier est loin d’égaler Blade Runner. Très loin de l’égaler même. Très très très loin. Soldier n’est même pas ce qu’on pourrait appeler un bon film. Le public ne s’est d’ailleurs pas trompé et ce fût un échec cuisant à la sortie aux States, 14.6M$US d’engendré pour un budget compris entre 60 et 70M$US. Chronique d’un naufrage cinématographique…
Tout commence en 1982/1983 lorsque David Webb Peoples écrit le scénario. Le réalisateur Ted Kotcheff (Rambo, Retour vers l’Enfer) et Sylvester Stallone (Rambo, Rocky) sont impliqués dans ce projet. Mais Stallone quitte rapidement le navire et la production pense à le remplacer par Clint Eastwood. Ce dernier décline l’offre et le projet qui devait originalement s’appeler The Base est tout simplement annulé. Le projet renait dans la 2ème moitié des années 90 et c’est donc Paul W.S. Anderson qui se retrouve à la barre après que Clint Eastwood, qui avait adoré le script, soit un temps annoncé. Keanu Reeves est un moment envisagé pour tenir le premier rôle mais ce dernier finira par préférer le premier Matrix. C’est finalement Kurt Russell (The Thing, New York 1997) qui est choisi pour incarner le Capitaine Todd pour la modique somme de 20M$US, soit un tiers du budget ! Russell aura eu beau s’entrainer tous les jours comme une bête et s’investir à fond dans son personnage, le film essayer de délivrer un max d’action couillue, rien n’y fera, l’échec aussi bien critique que public est bien là. Dans de nombreux pays à travers le monde, le film n’aura même pas droit à sa sortie cinéma, et devra se contenter d’arriver directement en DTV et de se retrouver rapidement dans les bacs à DVD soldés. L’énorme échec de Soldier mettra d’ailleurs à mal la carrière de son interprète principal Kurt Russell, ce dernier se retrouvant par la suite cantonné à des premiers rôles sur des petites productions (ou les films des copains, merci Tarantino) ou des seconds rôles dans des films plus importants. Mais il est clair que depuis Soldier, Kurt Russell a perdu toute crédibilité en tant qu’acteur Bankable…
Que vaut le film en lui-même ? A vrai dire, pas grand-chose… Certes, on pourra s’amuser à relever les très nombreux clins d’œil, à Blade Runner (le spinner dans la planète décharge par exemple), Aliens, Doom ou encore à la filmographie de Kurt Russell (références à The Thing, Stargate, Tango & Cash, LA 2013, Backdraft, …). Mais malgré la dose élevée d’action, surtout dans la 2ème partie, qu’est-ce que c’est mou ! Passée la première partie qui nous raconte comment le Capitaine Todd se retrouve sur cette planète poubelle, cohabite avec la population locale et prépare sa vengeance, l’action se met enfin en branle mais n’arrive jamais à proposer un spectacle vraiment intense. Certes, c’est badass, très badass, avec un personnage principal qui en a méchamment dans le calbut. Certes, ça finit par péter de partout et se mettre sur la gueule dans la joie et la bonne humeur. Mais regarder des scènes d’action ennuyeuses car manquant d’efficacité, c’est un peu comme manger une tarte aux fruits où il n’y a pas de fruit, c’est fade et au final sans intérêt.
Heureusement, Soldier a quelques atouts indéniables malgré tout, comme une mise en scène qui tient la route, proposant quelques plans superbes, des décors post-apo qui ont malgré tout de la gueule ou un Kurt Russel très bon dans ce rôle de soldat inexpressif (104 mots prononcés sur tout le film) … Mais ça ne suffit pas et durant le visionnage de Soldier, on reste aussi monolithique que son héros.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Kurt Russell ♥ L’univers |
⊗ Le scénar très mince ⊗ L’action ratée ⊗ Certains CGI ont mal vieillis |
Echec cuisant au box-office lors de sa sortie en 1998, Soldier est une bobine de science-fiction qui laisse de marbre. On sent que Paul W.S. Anderson a voulu proposer un divertissement bien couillu mais l’ensemble est au final désespérément plat. |
Titre : Soldier
Année : 1998
Durée : 1h38
Origine : U.S.A
Genre : Couille molle
Réalisateur : Paul W.S. Anderson
Scénario : David Webb Peoples
Acteurs : Kurt Russell, Jason Scott Lee, Jason Isaacs, Connie Nielsen, Sean Pertwee, Jared Thorne, Taylor Thorne, Mark Bringelson, Gary Busey