[Film] Leprechaun: Destination Cosmos, de Brian Trenchard-Smith (1996)

Le Leprechaun kidnappe une princesse et l’emmène sur une autre planète pour l’épouser contre sa volonté. L’elfe maléfique est pourchassé par l’armée américaine à bord d’un vaisseau spatial.


Avis de John Roch :
Leprechaun épisode 4 : Un nouvelle Espoir… que la série décolle enfin ? Et bien non toujours pas ! On redescend même en qualité par rapport au troisième volet. Voilà tout est dit, au revoir et je vous dis à bientôt pour les prochaines aventures du farfadet dans le ghetto, sans doute plus intéressantes, mieux maîtrisées, mieux branlées, enfin mieux tout quoi. Toi, oui toi que je sens, que je sais que tu en a marre de lire les chroniques de la saga du lutin maléfique, tu te sens soulagé ? Et bien rassure toi je déconne, j’ai bien des choses à dire sur cet opus, qui est à l’image du reste des métrages précédents : toujours pas de quoi faire du Leprechaun l’icône qu’il est devenu chez les fans de séries B, mais comme toujours rien de catastrophique ni de désagréable. 1996 est une année dingue pour la NASA, parce que ce n’est pas une, mais deux icônes du cinéma d’horreur qui sont propulsés vers l’infini et l’au-delà : Pinhead et sa clique tout d’abord qui décollent pour Hellraiser 4, puis votre (notre? Bon ok… mon) Leprechaun adoré dans Leprechaun : Destination Cosmos. Pour la petite histoire, ce n’est pas le Cénobite qui a inspiré la mise sur orbite du Leprechaun, mais une blague en interne. En effet, l’un des exécutifs de Trimark est tombé sur l’affiche d’Apollo 13 et s’est amusé à coller la tronche du lutin sur celle de Tom Hanks. Il n’en a pas fallu plus pour que le scénario de ce quatrième opus se dessine. Il n’y a pas à dire, bosser chez Trimark ça devait être royal, tu fais le con et tu débloques 1.6 millions de dollars pour en tirer un film. Film dont les rennes sont repris par Brian Trenchard-Smith, qui pour le coup a stoppé de tenter d’innover et livre un opus donc en deçà de Leprechaun à Las Vegas, que l’on pourrait définir comme le haut du panier de la saga, bien que le second métrage soit encore un léger cran au-dessus, ce qui veut tout et surtout rien dire.

Mais au fait, comment ce Leprechaun numéro 4 arrive-t-il dans l’espace ? Et bien si vous espériez voir une fusée décoller vers une station spatiale dans laquelle le lutin se serait infiltré pour récupérer une pièce d’or manquante, ou que ce dernier se retrouve propulsé dans l’espace sous fond de Space Oddity de David Bowie ou de Major Tom de Peter Schilling, vous rêvez. Rien n’est expliqué, d’ailleurs ici le Leprechaun est considéré comme un Alien. Alien qui se trouve une fiancée qui veut bien de lui, une princesse vénale dont le père s’est ruiné en distribuant sa fortune au peuple de sa planète. Et v’là-t-il pas ce qu’il se passe, un commando de Marines sous les ordres de Weinland Industries… ah non je me trompe de film… vient défourailler du Leprechaun sur la planète LV-426… et merde ce n’est toujours pas le bon film… où il cache son or. Sauf qu’une fois éliminé, la menace ressurgit après une soirée de permission, le face hugger sort de la poitrine de l’un des personnages… oh pardon, je m’égare… un marine pisse sur le cadavre du Leprechaun et celui-ci ressuscite en sortant de sa bite ! Bon vous l’aurez compris, Leprechaun : Destination Cosmos pompe Alien : Le Huitième Passager dans les grandes lignes, twist de l’androïde et méthode d’élimination de la menace comprise. Il y a aussi du Aliens : le Retour avec les marines, mais pas l’unité bad ass du film de James Cameron, ici on a affaire à leurs homologues discount. Ce qui n’empêche pas quelques punchline plutôt drôles. Et ce sera bien la seule chose à se mettre sous la dent du côté de l’humour, le Leprechaun lui-même n’ayant que trop peu de répliques marrantes et se contente la plupart du temps de résumer la situation.

Après un troisième volet chiant mais généreux en idées, Leprechaun Destination Cosmos a du mal à tenir la distance tant le contenu du métrage s’avère sans originalité. Les morts s’enchaînent sans aucune imagination ni sang et on se retrouve vite devant un film de couloir (pas trop chiant ceci dit) où les personnages traquent un Warwick Davis toujours heureux sous le maquillage du Leprechaun. Ajoutez à cela des effets spéciaux qui feraient passer les cinématiques de la Playstation première du nom pour du ILM, des décors soit répétitifs soit en carton pâte premier prix, et vous me demanderez ce que je fous encore là à espérer quoique ce soit de ce film, et de cette saga. Pourtant, Leprechaun : Destination Cosmos réussit à devenir fun lorsque la dernière demi heure arrive. Un dernier tiers où dans le désordre un scientifique va muter en araignée-homme-scorpion, une baston où le chef des marines se travestit et utilise un nunchaku pour déboiter ce qu’il reste de son unité, et un Leprechaun qui devient géant sous l’effet d’un rayon laser, sans oublier l’un des plans nichons le plus gratuit de l’histoire du cinéma. Le film part en roue libre totale, les acteur aussi, et Leprechaun : Destination Cosmos en devient une zèderie qui se rattrape pour être un prolongement de ce qu’est la saga : une saga qui n’est pas à proprement parler bonne, mais que je n’arrive définitivement pas à détester.

LES PLUS LES MOINS
♥ La dernière demi-heure
♥ Parfois c’est rigolo
♥ Des acteurs en roue libre
♥ Comme toujours, Warwick Davis
♥ Des dialogues parfois magiques
⊗ Dans les grandes lignes, c’est une grosse repompe d’Alien
⊗ La plupart du temps, c’est un film de couloir
⊗ Toujours aussi timide en effets sanglants
⊗ La gueule des effets spéciaux, whoaw
⊗ Le petit budget qui se ressent
Leprechaun : Destination Cosmos est en deçà des trois premiers films, il parvient néanmoins à rester dans la continuité de la saga en termes de fun avec sa dernière demi-heure qui part en roue libre et qui réserve son petit lot de surprises.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le son des portes qui s’ouvrent et se ferment reprend celui des ascenseurs du jeu Doom.
• L’acteur Brent Jasmer a des airs de Sylvester Stallone, le réalisateur a voulu pousser la ressemblance plus loin mais a abandonné l’idée de peur que la star lui intente un procès.
• On peut apercevoir deux Millenium Falcon peints sur le vaisseau où se déroule le film..



Titre : Leprechaun: destination Cosmos / Leprechaun 4: in space
Année : 1996
Durée : 1h35
Origine : U.S.A
Genre : Leprechaun: le huitième passager
Réalisateur : Brian Trenchard-Smith
Scénario : Denis A. Pratt

Acteurs : Warwick Davis, Brent Jasmer, Jessica Collins, Guy Sinner, Gary Grossman, Rebecca Carlton, Tim Colceri, Miguel A. Nunez Jr., Debbe Dunning

 Leprechaun: Destination cosmos (1996) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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