[Film] Female Ninjas Magic Chronicles, de Masaru Tsushima (1991)


En 1614, durant l’ère Genna, le shogun Tokugawa Ieyasu mène une attaque contre Hideyori Toyotomi, le mari de sa petite fille, Dame Sen. Les servantes ninjas de Dame Sen sont chargées de porter la descendance de Hideyori, avant que celui-ci ne se fasse Seppuku. Le shogun ne l’entend pas ainsi et envoie des ninjas noirs à leurs trousses. Elles devront user de leurs techniques ninjas pour protéger l’héritier.


Avis de Cherycok :
Depuis que je me suis infligé l’intégrale des Puppet Master, soit une douzaine de films dont 3 seulement qui étaient bons, j’étais à la recherche d’une nouvelle longue saga à m’entamer. J’avais envie de sortir des classiques que tout le monde connait, surtout que la plupart de ces sagas sont déjà chroniquées sur le site. Et v’là ti pas que je tombe complètement au hasard sur la saga japonaise des Female Ninjas Magic Chronicles. Neuf films au compteur s’étalant de 1991 à 2011, une durée n’excédant que rarement 1h20, et au programme : des ninjas, du kitch, des idées improbables et des boobs. Voilà qui me semblait parfait et c’est en toute logique que je vous parle aujourd’hui de Female Ninjas Magic Chronicles premier du nom, un film fauché, bien kitch, mais bien frapadingue et plutôt fun.

Les années 90, et ce malgré quelques pépites, ne sont pas réputées pour être les plus fastes du cinéma japonais. Malgré tout, on y trouve des bobines bien barrées et très agréables à regarder. Et avec Female Ninjas Magic Chronicles, on est dans un mélange de film de ninjas, d’érotisme, avec un côté pervers, bizarre et fou comme les Japonais en ont le secret. Réalisé par Masaru Tsushima, dont c’est le premier film et qui s’occupera d’une grosse partie des autres opus de la saga, Female Ninjas Magic Chronicles est le remake barré du Female Ninja Magic de Sadao Nakajima sorti en 1964. L’idée n’est pas nouvelle puisque dès les années 70, des films tels que Female Ninja Magic 100 Trampled Flowers et Female Ninjas In Bed With The Enemy jouent déjà la carte du fou-fou. Le film est inspiré de faits et de personnages réels (comme Senhime ou Tokugawa Ieyasu) mais on peut clairement douter de la véracité des techniques utilisés par les ninjas. Des techniques bien particulières qui à elles seules valent leur pesant de cacahuètes. Jugez par vous-même : Un ninja envoie de la poudre de cristal au visage d’une femme et doit mettre son sein droit dans sa bouche afin de prendre l’apparence de sa victime ; un autre utilise une potion de sperme qu’il envoie façon bulle de savon et, dès que la bulle touche sa victime, cette dernière a une irrépressible envie de coucher avec le propriétaire dudit sperme ; un autre a le pouvoir soleil / lune qui lui permet de voir si une femme est enceinte en envoyant son esprit dans le corps de cette dernière ; ou encore un ninja est capable de lancer un jet d’acide qui fait fondre les vêtements. Oui, ce sont toutes des techniques qui permettent de montrer des boobs hein, soyons clairs à ce niveau-là. Comme l’un d’eux le dit : « Tu as été victime d’un piège sexuel ninja ». Voilà voilà.

Mais nos femmes ninjas ne sont pas en reste pour se défendre et elles aussi ont des techniques sexuelles bien à elles, comme aspirer tout le sang de leur victime en faisant l’amour avec elle ; une autre est capable de transférer le bébé qu’elle porte dans le corps d’un autre et, croyez-moi, un bébé pas encore né n’aura jamais autant voyagé dans un film ; une autre encore lance des bulles avec son entrejambe et les ennemis qui sont touchés sont enfermés dedans comme s’ils revenaient dans un utérus (c’est eux qui le disent). Bref, le réalisateur fait preuve d’une réelle inventivité et arrive à pallier au manque de budget flagrant de la bobine. Le kitch est complètement assumé, avec plein de couleurs criardes, d’effets lumineux stroboscopiques. Les effets spéciaux sont très spéciaux, avec des incrustations d’un autre temps (OMFG le ninja caché dans le tronc d’arbre), mais on sent que l’ensemble est fait avec le cœur, avec sincérité, même si on est parfois partagé entre le rire et l’exaspération devant le nawak de certaines scènes. Les costumes et les décors sont plutôt corrects compte tenu du budget, et les chorégraphies, bien que simples, des combats, au final peu nombreux, sont correctement emballées, bien qu’oubliables. Le seul réel problème de Female Ninjas Magic Chronicles est qu’il est un peu répétitif et que, du coup, il nous semble un peu longuet malgré sa durée de 1h17 génériques compris. Mais le fun est là, ça se regarde facilement, et c’est bien ça le principal.

LES PLUS LES MOINS
♥ C’est fun
♥ Le charme du kitch
♥ Des idées nawak
♥ Des boobs
⊗ Parfois un peu longuet
⊗ Des acteurs parfois en roue libre

Premier film d’une saga qui en comporte neuf, Female Ninjas Magic Chronicles est un agréable divertissement, fun, kitch, court malgré des longueurs, à réserver avant tout aux amateurs de bisseries japonaises.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Les chorégraphies des scènes d’action sont assurées par le Japan Action Club, créé par Sonny Chiba au début des années 70.

• Le scénariste a pris aussi quelques libertés pour intégrer le personnage d’Hattori Hanzo, qui était mort 20 ans avant les évènements décrit ici.



Titre : Female Ninjas Magic Chronicles / Kunoichi ninpô chô
Année : 1991
Durée : 1h17
Origine : Japon
Genre : Ninjettes
Réalisateur : Masaru Tsushima
Scénario : Tatsuzô Ishikawa, Fûtarô Yamada

Acteurs : Yasuyo Shirashima, Reiko Hayama, Toshiya Ito, Miki Mizuno, Hitomi Okazaki

 Kunoichi ninpô-chô (1991) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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