[Test] South Park : L’Annale du Destin (2017)

Alors que le nouveau est devenu le roi de Kupa Keep, Cartman débarque du futur en tant que le Coon pour prévenir ses amis qu’il a besoin des super héros pour empêcher la criminalité de monter et surtout retrouver le chat Sacripan et obtenir la récompense de 100 dollars pour lancer leur franchise de super héros.


Avis de Rick :
South Park, j’avais découvert la première saison à l’époque de sa première diffusion sur Canal +, alors que je n’avais que 12 ans, et ça m’avait marqué à vie. Oui, ça me faisait rire, et d’ailleurs ça me fait toujours rire, même si j’ai facilement 6 ou 7 saisons de retard. Du coup en 2014, Le Bâton de la Vérité, le premier jeu South Park sur Playstation 3 (oui, on oublie les jeux de l’époque sur Playstation 1 et Nintendo 64), m’avait fait totalement délirer. Le jeu n’était pas parfait certes, il accusait certains ralentissements par moment (un comble vu que le jeu, respectant totalement la série, n’est pas beau en soit, et donc ne devrait pas demander masse de ressources à la PS3), et il se faisait malheureusement trop court, même en terminant tout le contenu annexe (un 12/13h et c’était plié), mais l’aventure était respectueuse, on avait un long épisode déguisé en jeu vidéo, en mode RPG d’héroic fantasy, et on s’éclatait totalement dans South Park, et même en allant au Canada pour une mission. Cette suite directe donc, The Fractured But Whole, avait toutes les cartes en main pour être une suite excellente si Ubisoft corrigeait les quelques défauts de l’original. Entre son annonce, puis l’annonce de la VF officielle, finalement non présente et qui aura fait crier la plupart des fans jusqu’à voir des 0 pointés sur certains sites, le jeu sera passé par tous les stades, avec également un certain retard de sortie. Et finalement, Octobre 2017, il est là ! Le jeu vaut-il le détour pour le fan ? Et bien oui, totalement, il corrige même des défauts du premier jeu, en gagne certes quelques nouveaux en cours de route, et il nous offre de plus, sur Playstation 4, en cadeau, le premier jeu (optimisé pour PS4, et donc sans les ralentissements yes).

En bon fan, je me serais donc refait le jeu original avant de commencer l’aventure, histoire de retrouver Stan, Cartman, Kyle, Kenny, d’invoquer Jesus, de récupérer le Bâton de la Vérité et d’éradiquer le virus alien transformant les habitants de la ville en zombies nazis. Et voilà, après une aventure toujours réjouissante mais toujours un peu courte, je peux me lancer dans une nouvelle aventure, retrouver mon personnage muet que l’on appelle donc Douchebag, et go ! Alors premier point, oui, le jeu dispose d’une VF, qui n’est pas celle officielle de la série, et non, je ne l’ai même pas testé, préférant directement aller dans les menus pour mettre le jeu en VO, comme le premier au final, et donc retrouver toutes les voix originales. Est-ce une raison pour mettre un 0 au jeu ? Non. À la limite, lapidez Ubisoft France, mais ne jetez pas des pierres sur le travail de Ubisoft San Francisco. Car ils ont fait dans le fond du bon boulot. Oui, l’aventure se déroule toujours à South Park et donc, la map, nous la connaissons, malgré quelques nouveautés (forcément, les saisons évoluent, la ville évolue, donc le jeu évolue également), mais beaucoup de choses ont été intégralement revues.

Après l’héroic fantasy pour parodier Le Seigneur des Anneaux, et surtout la série du moment avec Game of Thrones, nous sommes ici en mode super héros. Et ceux qui me connaissent le savent, la mode des super héros, j’y suis totalement hermétique. Je n’aime pas les super héros. Déjà les Superman de Richard Donner dans les années 80, je n’aimais pas ça (apprenez lui que le slip se porte sous le costume merde !). Alors oui, ce serait mentir que dire que tout est mauvais, j’aime bien Iron Man (le premier), j’aime bien les Batman (Nolan quoi, même si je ne suis pas fan du tout de Batman Begins), mais Thor m’a ennuyé, le premier Captain America m’avait fait l’impression d’un nanar pas assumé, Iron Man 2 tourné en pleine grève de scénariste était juste mauvais, et du côté de DC Comics, ce n’est pas mieux avec Suicide Squad et la Warner qui change son fusil d’épaule tous les mois, où Zach Snyder aux commandes de pleins de films (le réalisateur que j’aime le moins à Hollywood). Bref, un jeu South Park pour se moquer de tout ça, c’était parfait pour moi !

Ici, on nous propose d’assister au combat entre le Coon et sa bande (Marvel) et les Potes de la Liberté (DC). Donc entre le Coon (Cartman), le Moustique (Clyde), l’Homme Cerf-Volant (Kyle), Dr Diabète et j’en passe d’un côté, et le Professeur Tim (Timmy), Mysterion (Kenny), Boite à Outil (Stan) et Tupperware (Token) de l’autre. Dés le début c’est un magnifique festival. Et comme nos héros passent de l’heroic fantasy aux super héros, notre personnage, Douchebag, repart en bas de l’échelle. Dire que nous étions devenus roi… Dans ses grandes lignes, le jeu reprend ce que son ainé faisait, mais change quelques données. Premier point, la customisation. Si dans le premier, nous changions souvent d’armes, de costumes, d’accessoires, ici point d’armes, et notre costume que l’on changera ne sert que de valeur esthétique et ne boostera jamais nos capacités. Pour augmenter notre vie, notre puissance d’attaque, il faudra passer de niveau pour pouvoir équiper plus d’artéfacts, que l’on récupère de diverses manières, afin de booster nos stats. Mais le jeu nous offre de nouvelles caractéristiques en allant voir Mr Makkey, le PC principal ou bien encore le prêtre et Sea MAN (et non pas seemen, mais passons). C’est simple, le jeu va nous faire choisir notre sexe, notre orientation… sexuelle, notre race, notre religion. Oui, nous pourrons être un jeune noir (mais South Park oblige, cela rend le jeu plus difficile… les salauds ha ha), nous pourrons être hétéro ou bien bisexuel, et nous pouvons jouer une fille à 100%, ou un homme, ou un peu des deux. Notre orientation ne plaira pas aux blaireaux du coin mais c’est une autre histoire. Le jeu parvient à faire rire de ces nouveautés (voir le passage de l’église), même s’il supprime certaines choses et rend la customisation de notre costume plutôt inutile (mais plaisante pour le style).

Il n’y a pas que ça qui soit revu totalement, puisque les combats sont totalement revus également. Le jeu délaisse le simple tour par tour en mode Final Fantasy (les anciens hein) pour du RPG tactique. Si les combats sont toujours au tour par tour, il faudra par contre avancer sur des cases, bien se placer, prévoir la distance de nos attaques. Et certains ennemis auront des attaques chargées sur certaines cases qu’il faudra éviter (ou alors il faudra tuer l’ennemi avant qu’il ne lance son attaque). Cela rend les combats plus tactiques que dans Le Bâton de la Vérité, et avouons le, un peu plus difficiles. Un peu de challenge diantre. Bon point donc, même s’il m’aura fallut un petit temps d’adaptation (j’aime les RPG classiques), là où le premier jeu ne contenait, à part dans son combat contre Al Gore, que peu de challenge au final. Et puis le jeu ajoutera carrément des combats avec des objectifs optionnels, ou des styles différents, comme des combats où il faudra finalement fuir vers un côté de la map et éviter de dévastatrices attaques qui nous donnent un game over. Les game over justement, ils sont beaucoup plus nombreux que dans le premier jeu. Les développeurs semblent un peu se moquer de nous, car si dans le premier, la mort était rare (Al Gore, et sans doute un ou deux passages plus corsés, et c’est tout), ici, elle est plus fréquente, et plus tordante. Entre un boss optionnel hilarant et dévastateur, des moments où il faudra éviter des attaques car game over (plusieurs combats de ce style), ou même des énigmes hors combats ou faire une action sans avoir le bon objet équivaut à la mort pure et simple, un peu de challenge a été ajouté, et c’est fun ! Oui, je me serais même fait un game over en voulant sauter par une fenêtre… Le jeu m’a donné comme objectif de m’échapper d’une chambre, j’ai pris le chemin le plus rapide moi…

Autre point qui aura été corrigé, la durée de vie. Là où le premier jeu tapait sur du 12/13 heures de jeu sans grande difficulté, L’Annale du Destin change un peu la donne également, en nous fournissant une aventure plus longue (le jeu se déroule sur 4 jours au lieu de 3), et un peu plus variée, avec à chaque fois des sorties nocturnes (ce que le premier jeu n’avait quasiment pas). Du coup, en faisant les activités annexes, le jeu se termine en un peu plus de 20h, ce qui est déjà beaucoup mieux. Mais outre ses combats revus, son univers différent, sa durée de vie à la hausse, que vaut vraiment le jeu ? Est-ce qu’il est encore une petite pépite pour le fan de la série ? Est-ce qu’il faut toujours aussi bien dans les autres domaines, à savoir son histoire, son humour, ses personnages ? Et donc est-ce qu’il maintient notre intérêt à fond pendant les 20h du jeu ? Alors, bien entendu, en étant un fan de South Park, le plaisir est là. L’histoire est longue, on retrouve pleins de lieux, pleins de personnages, l’humour fait clairement le boulot grâce aux dialogues très bien écrits, la folie générale qui se dégage du jeu. Oui, on pourra accepter des quêtes secondaires de la part des flics, qui bien évidemment vont nous envoyer arrêter des… noirs ! Oui, on rencontrera le PC principal qui va nous apprendre à frapper les sixièmes dés qu’on nous agresse verbalement.

Le fan service est immense, tout est fait pour faire plaisir aux fans à tout instant, et on s’éclate constamment devant la variété des missions, des dialogues, des situations. On regrettera par contre que le jeu insiste aussi lourdement sur notre super pouvoir, nous forçant à péter toutes les cinq minutes. On aurait aimé plus de variété là où le premier nous donnait ce pouvoir mais ne nous obligeait pas à l’utiliser tout le temps. Ici, chaque nouveau pouvoir nous forcera à utiliser nos pets d’une manière ou d’une autre, que ce soit pour s’envoler, détruire des éléments de décors, ou même éjecter un pauvre petit hamster sur un boitier électrique pour ouvrir une porte. Alors quand sur la fin, on doit alterner les pouvoirs tous les 5 mètres pour avancer, c’est un peu plus gênant. Mais en dehors de cet élément, The Fractured But Whole (oui je préfère le titre VO) m’aura totalement convaincu. Plus long, plus de challenge, une histoire qui se tire encore plus en sucette que le premier jeu au fur et à mesure qu’il avance. Alors même si certains éléments sont décevants vers la fin (en plus des pouvoirs tous les 5 mètres, citons l’ennemi ultime, pas forcément le meilleur ennemi imaginable pour conclure l’aventure), le jeu m’aura donné exactement ce que j’attendais de lui. À savoir de l’humour méchant, une aventure qui fait du bien, un long épisode de 20h (ou plutôt une saison entière façon jeu vidéo). Et puis ce n’est pas tous les jours que l’on se retrouve avec Morgan Freeman comme mentor je vous le dis. Je pourrais encore vous parler des coups spéciaux, de Cartman qui invente notre origin story, des phases prévues pour sa saga, du complot qui se déroule au commissariat, du combat génial dans la boite de striptease, ou encore des combats avec Kenny dans votre équipe, du coup ultime de Tweek et Craig, mais je vous dirais juste que je recommande le jeu aux fans de la série !


GRAPHISMES
Forcément, South Park n’est pas hyper beau, mais si on le compare à la série, et qu’on se base donc sur ce qu’il est censé adapter, c’est un sans faute, ultra fidèle, fluide, qui respecte tout à la lettre, des décors aux personnages.
JOUABILITÉ
Un RPG simpliste, mais avec pas mal de possibilité. Le nouveau mode de combats, avec une grille, rajoute un côté tactique bienvenu, et sinon on se déplace hyper facilement dans l’univers 2D du titre. Pareil pour les super pouvoirs, hyper simples à utiliser.
DURÉE DE VIE
En ligne droite, le jeu peut sans doute se boucler en 15h. En faisant tout, il faut plus tabler vers du 22h (ce qu’il m’aura fallut pour venir à bout du titre), ce qui est bien mieux que le premier opus.
BANDE SON
Une bande son typique de South Park, autant pour les musiques que les bruitages, l’ensemble nous plonge dans l’univers parfaitement. Dommage que certains lieux soient sans musique, et donc un peu vides par moment.
CONCLUSION
Le nouveau jeu South Park nous donne exactement ce que l’on peut attendre d’un jeu South Park. Du coup, un jeu pour le fan, et que pour le fan, mais qu’est ce qu’on se marre et qu’on prend du plaisir à visiter la ville, parler à ses habitants, et à évoluer dans cette histoire totalement nawak.

note85



Titre : South Park : L’Annale du Destin – South Park : The Fractured But Whole
Année : 2017
Studio : Ubisoft San Francisco
Editeur : Ubisoft
Genre : Coon & Friends VS Freedom’s Pals

Joué et testé sur : PS4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC
Support : un disque


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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