Un groupe d’adolescents est invité dans un curieux musée de cire qui reprend de célèbres classiques de la littérature.
Avis de John Roch :
Chez les Hickox, on bosse dans le cinéma de père en fille : Papa Douglas tout d’abord, réalisateur Britannique dont le titre le plus connu est Théâtre de Sang. Maman quant à elle a pour nom Anne V. Coates, et exerce la profession de monteur au CV plus qu’honorable et varié, de Lawrence d’Arabie pour lequel elle obtient un Oscar à Cinquante Nuance de Grey en passant par les Maîtres de l’Univers, Quoi de Neuf Bob ou encore Elephant Man. Si la sœurette Emma prend le chemin de maman, les frangins eux sont des metteurs en scène comme papa : on se souviendra de James pour avoir délocalisé le Maïs à Chicago dans les Démons du Maïs 3 mais Anthony lui, a à son palmarès quelques pépites: Warlock 2, Sundown : la Guerre des Vampires, Hellraiser 3. Des série B très bien emballées, rythmées, fun, dans une filmographie qui a commencé à battre de l’aile à partir du début des années 2000. À cela, il faut ajouter son premier long métrage : Waxwork, dont l’idée et de revisiter tout un pan du cinéma de genre en un film.
Pour cela, il utilise un décor ou peuvent se croiser Dracula, Michael Jackson, Johnny Depp et Emmanuel Macron : un musée de cire, dans lequel sont invités Marc, Sarah et leurs amis. Un musée où trône des mannequins de cire plus réalistes que ceux du Grévin, dans des décors qui sont en fait des portails dimensionnels qui font voyager dans le temps ceux qui s’en approchent trop. Ainsi, l’un se retrouve dans une cabane perdue en pleine foret à la merci d’un loup-garou, un autre arrive en plein pillage d’un tombeau Égyptien, et une autre est invitée à manger dans un château infesté de vampires. Ce qui est intéressant dans Waxwork, c’est qu’Anthony Hickox ne se base pas sur un sousgenre en particulier, mais en traite plusieurs au sein du même métrage, de véritables petits films dans le film qui se présentent comme des saynètes qui donnent un petit coté film à sketch à l’ensemble, sans pour autant céder aux sirènes de la parodie, bien que quelques touches d’humour soient présentes ici et là. Les hommages se succèdent, et en plus de la momie, du loup garou et des vampires, on retrouve également des morts-vivants, la créature de Frankenstein, le docteur Jekyll, le marquis de Sade, le fantôme de l’opéra, une plante carnivore qui est à la fois un clin d’œil à la Petite Boutique des Horreur et à l’Invasion des profanateurs ou encore une main baladeuse qui renvoie à Evil Dead 2.
N’espérez cependant pas voir chacune des créatures mise en scène dans une saynète qui leur est dédiée, le concept de Waxwork est assez bien exploité, mais il est limité par la durée du métrage et n’en représente au final qu’un tiers. Le reste laisse place au développement des personnages volontairement détestables, issus de la haute société, et des raisons de la présence du musée de cire qui apparaît comme par magie, où les mannequins ont été façonnés avec des artefacts ayant appartenus aux personnalités les plus abjectes qui aient existé par un suppôt de Satan qui veut dominer le monde. Un moyen d’éviter un effet best of films d’horreur, bien que ce soit pour cela que l’on lance le film, mais Il n’empêche que Waxwork s’avère assez rythmé malgré quelques petites longueurs et se suit sans déplaisir, aidé par des effets gore réussis qui bizarrement touchent quasi exclusivement qu’aux têtes des victimes, qui sont éclatées, écrasées, tranchées ou encore déchirées, et par un casting qui ratisse large. Outre des inconnus qui jouent les mannequins de cire qui ont bien du mal à rester statiques dans des positions inconfortables, on retrouve dans Waxwork Zach Galligan qui déjà à l’époque galérait pour trouver des rôles malgré le succès de Gremlins, Patrick Macnee qui troque le chapeau melon contre une chaise roulante, David Warner qui aura définitivement joué dans tous les genre possibles et imaginables, mais aussi John Rhys-Davies en loup-garou, Miles O’Keeffe (le sous Conan Ator !) en Vampire et J. Kenneth Campbell (plein de films et de séries tv) déchaîné en Marquis de Sade. Un casting qui va s’affronter dans une ultime bataille pour sauver le monde dans une dernière bobine qui part complètement en sucette bordélique où le meilleur côtoie le pire, ultime surprise de ce Waxwork qui demeure encore à ce jour une série B tout à fait recommandable.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Le concept bien exploité… ♥ Un casting fourni ♥ Quelques scènes gores réussies ♥ Un hommage à tout un pan du cinéma d’horreur |
⊗ … mais qui trouve vite ses limites ⊗ Quelques petites longueurs |
 |
|
| Pour son premier long métrage, Anthony Hickox a su trouver un concept qui lui permet avec succès de rendre hommage à tout un pan du cinéma d’horreur avec Waxwork, une œuvre imparfaite mais qui tient encore la route et ravira les fans de films horrifiques des 80’s. |
|
LE SAVIEZ VOUS ?
• La fin de Waxwork devait être complétement différente. Les éléments de ce final non tourné servent de point de départ à Waxwork 2.
• Il a été envisagé que l’un des mannequins de cire soit Jason Vorhees, mais cela n’a pas abouti faute de droits.
• Pour des raisons légales, des enfants du Village des Damnés et la chose de The Thing ne sont pas non plus dans le film.
Titre : Waxwork
Année : 1988
Durée : 1h35
Origine : U.S.A
Genre : Mieux que le musée Grevin
Réalisateur : Anthony Hickox
Scénario : Anthony hickox
Acteurs : Zach Galligan, Deborah Foreman, David Warner, Patrick Macnee, Miles O’Keeffe, john Rhys-Davies, Christopher Bradley
