[Film] Sanctum, de Alister Grierson (2011)

Au cours d’une exploration en plongée souterraine dans la grotte d’Esa’ala en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un groupe de cinq personnes est emprisonné lors d’un cyclone tropical dans une caverne. Avec l’eau qui monte et l’air qui s’épuise, leur seul espoir est de voyager à travers les grottes sous-marines inexplorées suivant le cours de la rivière qui coule vers l’océan…


Avis de Rick :
Sanctum, je l’admets, j’étais passé à côté. Non pas à cause des avis plutôt mitigés de la presse et du public, puisqu’en général, cela a le don de m’attirer pour comprendre pourquoi le public rejette un métrage qui a l’air intéressant, comme pour The Canyons de Paul Schrader. Non, Sanctum, j’étais passé à côté pour des raisons beaucoup plus simples, et finalement assez stupides. Le « James Cameron présente » en gros sur la pochette déjà, car Cameron, oui, c’est un grand, mais autant Titanic qu’Avatar, ce ne sont pas des films qui m’attirent. De très belles démos techniques, on ne va pas mentir, mais qui manquent de profondeur en piquant un peu partout (pour Avatar), ou qui traitent de sujets intéressants de manière qui ne m’intéressent pas spécialement (pour Titanic). Oui, je sais, c’est stupide, Cameron n’étant que producteur ici, et après tout, il avait bien produit Solaris de Soderbergh, et j’adore ce film. Mais quand on connaît la passion de Cameron pour les fonds marins, et bien moi, j’étais persuadé d’une très grande implication du cinéaste dans le projet. Encore plus lorsque l’on voit que Sanctum a été tourné et pensé pour la 3D, le dernier jouet de Cameron depuis Avatar. Du coup, sur les conseils de quelqu’un que je ne citerais pas car il est trop cité sur ce blog, je me suis lancé. Après tout, de la survie en milieu aquatique, avec des grottes, c’est quelque chose que j’adore. The Descent, le moyen La Crypte, Underwater encore récemment. Alors du coup, j’avais raison de me méfier ou pas ? Et bien non, j’avais tort, il faut bien l’avouer. Sanctum est un très honnête divertissement, qui a quelques beaux atouts dans sa poche. Aussi quelques gros défauts, dont certains rarement abordés en général, comme la qualité de quelques rares CGI, passant sans doute très bien au cinéma ou lors de la vision du film en 3D, mais qui, convertis en 2D, et à l’image du coup, normale, ou plus plate dirons certains, passent moins, comme lors de ce rapide survol de la forêt par des hélicoptères au début, montrant de magnifiques décors, mais ne camouflant pas ces quelques CGI lorsque le vol est bien trop bas pour être tenté en vrai.

Je chipote ? Oui, mais vous devez être habitués depuis non ? Là où par contre tout le monde ou presque sera d’accord, c’est clairement dans le fond du métrage. En premier lieux, ces personnages, puis sa narration. Oui, il y a des clichés, des facilités, certains acteurs sont investis mais certains ne jouent pas hyper bien. Et puis le scénario est finalement ultra prévisible pour le genre, pour qui a déjà vu un ou deux films de survie. Certains événements, on les vois arriver de loin, et il n’est parfois pas bien difficile de savoir qui va y passer, et qui va survivre. Ces défauts, ils sont réels, ils sont là, voilà. Mais pas de quoi plomber un métrage visant en premier lieu l’efficacité, et mettant en avant le lieu de son action, à savoir une gigantesque grotte, et les intempéries qui s’y déroulent, à savoir, l’eau monte, sortir devient compliqué. De ce côté là, c’est réussi, et en effet, par moment terriblement efficace. La mise en scène déjà sait mettre en valeur les décors du métrage, donnant vie à cette grotte. C’est bien filmé, superbement éclairé, et je pense que la profondeur de champs est très bien exploitée dans pas mal de plans, cela se remarque en 2D, et cela devait être bien efficace en 3D. Visuellement, voilà donc un vrai petit plaisir pour les yeux. Surtout qu’on le sait, les tournages aquatiques, c’est loin d’être une chose aisée, alors un tournage aquatique et dans les lieux exigus, on ne peut qu’imaginer. Et puis, finalement, même si le scénario est prévisible et que les situations sont parfois clichées, on peut dire que le métrage sait néanmoins y faire, le tout s’enchaine de manière fluide, on n’a jamais le temps de s’ennuyer, on se prend au jeu en réalité. Là où le film aurait du décevoir en tout cas, c’est plus dans le côté naturaliste de son traitement.

Pas de méchantes et grosses bébêtes ici comme le cinéma de genre nous y a souvent habitué dés que des personnages se retrouvent dans un environnement hostile, peu voir pas d’esbroufe visuelle ou de sensationnalisme comme Hollywood ou le nom de Cameron à la production aurait pu nous y faire croire. Sanctum est un film simple, pour qui le simple lieu de son action est un élément suffisant pour faire stresser le public avec ces personnages, tout en étant assez attrayant visuellement pour émerveiller durant quasiment 1h50. Et pour le coup, et bien oui, ça marche plutôt bien. Bien entendu, lorsque le film se laisse un peu aller dans sa seconde partie avec de gigantesques cavernes et plans larges mettant en avant la profondeur de champ, on sent bien un petit manque de naturel, une utilisation des CGI, et on sait qu’on n’échappera pas encore à une ou deux décisions clichées pour faire avancer le scénario, et donc par extension, les personnages. Oui, un mec qui tousse pendant 20 minutes et a l’air fatigué, mais il nous dit qu’il va bien, donc on le croit et on continue. Ou alors ce personnage risquant l’hypothermie qui refuse de mettre la tenue d’un mort, et qui finalement, après avoir faillit y laisser sa peau, nous lancera un petit « j’aurais du prendre la tenue ». Et bien, oui, bravo Sherlock. Mais avec sa générosité, ses qualités techniques, son tournage dans de vraies grottes et le tout avec un budget de 30 millions rendant l’ensemble crédible, son rythme qui ne faiblit pas, on a juste envie de profiter du divertissement, et donc de prendre Sanctum pour ce qu’il est.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les grottes, réelles
♥ Visuellement prenant et bluffant
♥ Un survival au rythme soutenu
♥ Du pur divertissement, au sens noble
⊗ Des clichés, facilités et autres moments prévisibles
⊗ Des éléments 3D un peu trop voyants
⊗ Oui, juste un survival face à la nature
note8
Sanctum a mauvaise réputation. Pour pas mal de raisons. Et pourtant, en tant que survival ne faisant jamais intervenir le fantastique, et malgré son côté prévisible, Sanctum tient la route et se fait très plaisant à regarder. Pas le meilleur film aquatique, ou dans des grottes, mais un très honnête divertissement.



Titre : Sanctum

Année : 2011
Durée :
1h48
Origine :
U.S.A.
Genre :
Survie
Réalisation : 
Alister Grierson
Scénario : 
John Girvin et Andrew Wight
Avec :
Richard Roxburgh, Ioan Gruffudd, Rhys Wakefield, Alice Parkinson, Dan Wyllie, Christopher James Baker et Nicole Downs

 Sanctum (2011) on IMDb


Galerie d’images :

0 0 votes
Article Rating

Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
S’abonner
Notifier de
guest

2 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
View all comments