[Film] Midnight Conjure, de Mao Chiang-Pang (1991)


Yung Fung a essayé d’arrêter la méchante Sherry, mais a échoué. Il a été exécuté, mais son esprit a été enfermé dans un parapluie. Des siècles plus tard, ce parapluie se retrouve entre les mains de Siu Gwang, tandis que Sherry se réincarne en son ami, un marchand d’armes. Le deuxième round de la bataille entre le bien et le mal va pouvoir commencer.


Avis de Cherycok :
J’adore le regretté Lam Ching-Ying, artiste martial complet parmi les plus doués de sa génération qui nous a malheureusement quitté beaucoup trop tôt. Une fois qu’on a fait le tour de toutes ses bobines les plus connues telles que Mr Vampire, Mr Vampire 3, Magic Cop, Crazy Safari, Eastern Condors ou encore The Prodigal Son, il faut aller taper dans la production un peu plus confidentielle. Parfois, on tombe sur des bonnes surprises, comme Pom Pom and Hot Hot, ou The Ultimate Vampire, … D’autres fois sur des trucs juste moyens comme Exorcist Master ou Eternal Combat. Et, à trop fouiller, il arrive qu’on tombe aussi sur de bonnes grosses bousasses qui n’ont ni queue ni tête, desquelles on sort en se demandant ce qu’on venait de mater. Un bien bel exemple de cette catégorie est le taiwanais Midnight Conjure, de Mao Chiang-Pang, déjà responsable de naveton Horrible High Heels (1996) et du lamentable Painted with Human Skin (1999), son dernier crime cinématographique.

Midnight Conjure commence à la manière d’un wu xia pian fantasy. Ça se combat, ça virevolte partout dans les airs, c’est frénétique, avec un montage bien nerveux à défaut d’être toujours lisible, et les 5/10 premières minutes font presque illusion. Oui, presque, parce que très rapidement, ça s’enlise méchamment. Le côté bien fauché de la bête est visible à chaque scène et il ne se passe pas grand-chose. Quelques affrontements cheaps sur une plage, avec du tissu, plein de tissu, des mecs qui font des sauts très périlleux (vive les trampolines), et sincèrement, pour l’amateur de bisserie, on arrive à regarder sans trop se poser de question. Puis à la 30ème minute, l’esprit est donc malencontreusement enfermé dans un parapluie, fondu au noir, et nous voilà dans notre époque. C’est là que le Midnight Conjure commence à sombrer dans les tréfonds obscurs du rayon fruit et légumes, avançant doucement mais surement dans la catégorie des navets top niveau. Le scénario est aux fraises, avec des sauts dans le temps en veux-tu en voilà, avec des nouveaux personnages qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, une héroïne qui va péter la gueule de vauriens qui traitent mal les femmes, le tout dans une cohérence qu’on cherche encore à cause d’un montage cataclysmique, aussi bien dans les scènes d’action elles-mêmes, que le film dans son ensemble. Parce que j’en ai vu des films ou le monteur et le cadreur étaient aux abonnés absents, mais là, Midnight Conjure force le respect.

Déjà, on a parfois l’impression que les scènes ne sont pas dans le bon ordre, au point qu’on se demande ce qu’il s’est passé et si ce n’est pas un mec qui passait par là, qui a profité que le monteur soit allé faire sa pause caca, pour rigoler un bon coup en faisant n’importe quoi. Pour les scènes d’action, c’est encore autre chose, on se dit que toute l’équipe technique a dû s’enfiler des jolies petites pastilles qui font voir le monde de toutes les couleurs. Alors c’est rigolo car c’est parfois improbable, mais pris à froid, c’est juste pas bon. Mais le pire, c’est que ces scènes d’action foireuses, c’est ce qu’il y a de mieux dans Midnight Conjure. Le jeu d’acteur est de très mauvais goût, certaines scènes frisent le ridicule (le mec qui meurt au ralenti avec de la bave), et surtout on s’ennuie ferme. Et Lam Ching-Ying dans tout ça ? Bah il est là oui, 3 minutes à tout casser, alors qu’il apparait souvent en première position du casting sur les sites spécialisés. Il avait peut-être besoin de payer ses impôts le bougre. Mais le pire de tout, on a parfois l’impression que ses scènes ont été tournées séparément, puis rajoutés après coup dans le montage, car il n’apparait que rarement avec un autre personnage. Alors on est content lorsque, le temps de quelques secondes, il arbore son accoutrement jaune de fat-si, mais c’est quand même de la grosse fumisterie.

LES PLUS LES MOINS
♥ Revoir Lam Ching-Ying, même 5 minutes
♥ Le début
⊗ Monté avec les pieds
⊗ Des acteurs pas bons
⊗ Des scènes ridicules
Midnight Conjure ne contentera ni les fans du regretté Lam Ching-Ying, ni les amateurs de bisseries tant le spectacle proposé se rate à tous les niveaux. Certes, certains moments frôlant le Z sont funs, mais dans l’ensemble, c’est juste pas bon.

LE SAVIEZ VOUS ?
• C’est le seul et unique film chorégraphié par un certain Chak Hong-Ning. Quand on voit le résultat, on se dit que ce n’est pas un mal. Le bougre fera également une petite apparition en tant qu’acteur dans le sympathique Whore & Policewoman (1993) puis disparut des radars.


Titre : Midnight Conjure / Fatal Umbrella / 零時十分
Année : 1991
Durée : 1h31
Origine : Taïwan
Genre : Ouais euh … mais non
Réalisateur : Mao Chiang-Pang
Scénario : Mao Chiang-Pang

Acteurs : Carrie Ng, Siu Yuk-Lung, Yeung Man-Huen, Lam Ching-Ying, Cheung Kit-Tung, Ng Fan Yin, Lin Mei Ling, Wong Tsz-Cheung, Ke Liu-Li, Ng Wai-Tak

 Zhui hun san (1991) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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