[Film] Decampitated, de Matt D. Cunningham (1998)

Bien qu’ils n’y connaissent absolument rien en matière de camping sauvage, sept amis complètement inconscients décident de partir en vacances dans la forêt maudite de Decamp Acres. Ignorant tout de la légende sanglante qui accompagne ces lieux, le petit groupe ne peut supposer que leur périple idyllique va rapidement se transformer en un cauchemar horrible et sanguinolent. Les campeurs seront tour à tour traqués, torturés et finalement massacrés par un tueur psychopathe mystérieux aussi féroce que barbare.


Avis de Rick :
Ah Decampitated, cela nous rappelle les débuts du catalogue Uncut Movies en VHS, quelle lointaine époque, où des films vraiment gore (Black Past, Premutos, Violent Shit III) côtoyaient des films racoleurs et peu passionnants (les Fantom Kiler). Proposant aujourd’hui un catalogue beaucoup moins intéressant en DVD (malgré quelques perles ou films intéressants, comme Unhinged ou Nikos the Impaler), cela fait toujours du bien de se replonger dans le passé. Surtout qu’à l’époque, l’éditeur n’hésitait pas à nous sortir quelques films produits ou distribués par la firme Troma. Nous avions par exemple le malheureusement un peu chiant Parts of the Family, l’amusant Redneck Zombies, et ce Decampitated, uniquement distribué par Troma, métrage que l’on doit à un certain Matt Cuningham.

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Et Troma oblige, il ne faut pas s’attendre à un film sérieux, mais plutôt à 90 minutes gore et stupides à souhait. Bingo, Decampitated, malgré des baisses de régimes (ou un épuisement vers la fin plutôt), est le métrage parfait pour une soirée pas prise de tête, à condition de pouvoir rire à des blagues à deux balles. La scène d’ouverture annonce la couleur, avec sa parodie du logo THX mais avec un cochon, son tueur ridicule avec son fusil sniper et ses victimes encore plus stupides que lui. Les blagues sont souvent nulles mais font assurément rire, les effets spéciaux, vu le budget, plus que corrects, et on ne s’ennuie jamais dans ce film qui essaye constamment d’aller plus loin dans la bêtise.

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Ceux qui sont allergiques à cet humour d’un niveau très bas il faut bien avouer risquent de s’ennuyer ferme et de ne pas arriver à la fin du métrage. Tirant son inspiration dans les slashers les plus connus, comme Vendredi 13, et parfois même dans d’autres œuvres cultes du cinéma de genre (Evil Dead, La Nuit des Morts Vivants), Decampitated tourne l’ensemble à la dérision. Un groupe de jeunes qui n’y connait rien et dont les membres sont un peu attardés se retrouve perdus en forêt à la recherche d’un camp maudit, et oh surprise, un tueur est après eux. Mais là, face à la débilité des différents personnages, notre tueur aura encore plus de mal à venir à bout de ses victimes, si bien que la plupart des morts seront plus des accidents qu’autre chose. Pourtant, il redouble d’inventivité dans ses armes, avec outre la classique machette, la canne à pêche, le robinet (oui oui !), le fil de barbelé, et j’en passe. Et pourtant, dans cette ambiance très cartonnesque (bruitages à l’appui constamment), nos personnages ne veulent pas mourir. Une gorge tranchée et il suffira d’un peu de sparadrap pour que l’aventure continue. Un bras tranché ici pourra toujours servir d’arme pour frapper le tueur et le ralentir. Pour peu que l’on connaisse ses classiques sur le bout des doigts, les références sont nombreuses et savoureuses, le sang gicle à gogo, et on se demande bien quand tout cela va finir et surtout comment.

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Mais à force d’aller toujours plus loin dans la débilité, Decampitated atteint ses limites avant le fatal déroulement du générique de fin, nous offrant ainsi une dernière partie bien moins prenante, enchaînant de plus en plus vite les délires (dont une scène de kung-fu au ralenti), mais perdant tout aussi vite de son intérêt. Dommage, car en livrant cette parodie qui tâche pourtant bien, Matt Cuningham prouve qu’il peut faire pas mal de choses avec un budget ridicule. On pourra toujours dire que c’est ridicule, mais c’est voulu. Que les acteurs en font des tonnes et sont souvent hystériques, mais c’est encore une fois le scénario qui veut tout cela. On pourra également dire que le look du tueur n’est finalement pas terrible, et c’est… malheureusement totalement vrai. Un personnage finalement peu intéressant et en dessous de la folie de tous les autres, dommage, même s’il nous apprendra au détour d’une scène que des agrafes peuvent servir à bien plus qu’à agrafer deux bouts de papiers ensembles. Amusant, Decampitated reste un film débile pour un public friand de ce genre de divertissement. Il atteint vite ses limites mais reste bien fun.

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LES PLUS LES MOINS
♥ Que c’est con
♥ Ça tâche bien et en plus c’est plutôt bien fait
♥ Des clins d’œil en veux-tu en voilà
⊗ Trop c’est trop
⊗ Le final peu intéressant
Au départ savoureux, le métrage nous perd à force d’enchaîner les délires et devient lourd sur la fin. Mais une grande partie du temps, qu’est ce qu’on en rigole.

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DecampitatedTitre : Decampitated
Année : 1998
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : Comédie gore
Réalisateur : Matt D. Cunningham
Scénario : Matt D. Cunningham, Ryan Lowery, Carolyn C. Miller et Brian Walters

Acteurs : Amy Gordon, Mike Hart, Steve Ladden, Wayne Larsen, Bethany La Voo et Ryan Lowery

 Decampitated (1998) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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