[Série] Stranger Things – Saison 1 (2016)

A Hawkins, en 1983 dans l’Indiana. Lorsque Will Byers disparaît de son domicile, ses amis se lancent dans une recherche semée d’embûches pour le retrouver. Dans leur quête de réponses, les garçons rencontrent une étrange jeune fille en fuite. Les garçons se lient d’amitié avec la demoiselle tatouée du chiffre « 11 » sur son poignet et au crâne rasé et découvrent petit à petit les détails sur son inquiétante situation. Elle est peut-être la clé de tous les mystères qui se cachent dans cette petite ville en apparence tranquille…


Avis de Iris :
À moins d’être un enfant-loup et d’avoir passé les trois derniers mois dans une grotte loin de tout média, ou encore de n’avoir que peu d’intérêt pour les nouveautés ou les séries, on a forcément entendu parler de Stranger Things, la série Netflix évènement de l’été 2016. Bien souvent encensée avec des scores tout bonnement hallucinants (4,7/5 sur Allociné et 9,1/10 sur IMDB), sacrée « série digitale la plus populaire aux États-Unis » par l’institut américain Parrot Analytics cette série à quelques rares exceptions semble faire l’unanimité ! Et je dois admettre qu’après visionnage j’aurai peu d’éléments pour contredire le tout…

Alors pour résumer brièvement et sans spoiler, nous sommes donc en 1983 et suivons dès le départ une bande de gamins, geeks, fans de sciences, fans de fantasy et de jeux de rôle papier, un peu à part au collège cela va de soi, dont l’un, Will, disparaitra après une séance intense de Donjons et Dragon. Et on suivra cette petite bande, la mère de Will (très space et interprétée de façon magistrale par la trop rare Winona Ryder), le frère de ce dernier, une jeune fille dont on sait qu’elle sera légèrement bizarre en mode Carrie, bref toute personne susceptible de croire que Will est vivant dans une course contre le temps et contre euh… ben des choses étranges (bah oui hein d’où le titre ^^) pour sauver Will. Sur le scénario, je vous enlève le doute très vite, vous n’y trouverez pas une grande originalité et ce n’est certainement pas lui qui vous fera rester scotchés. Mais le paradoxe c’est que pour autant, on reste bel et bien scotché ! Et la recette est multiple.

D’une part, et c’est leur fer de lance donc jusqu’ici pas de surprise, Stranger Things est une ode aux années 80. Pas un simple hommage, pas simplement un clin d’œil, non c’est un message d’amour à cette période jusque dans le moindre détail. Références aux classiques livrés voici trente-cinq ans par Steven Spielberg et John Carpenter au cinéma, Stephen King en littérature, les allusions aux comics, aux grandes sagas comme le Seigneur des anneaux ou Star Wars, aux jeux (aaaah Donjons et Dragons), à la musique bref en effet, la volonté des frères Duffer de « revenir à ce style de storytelling. […] On a repensé aux trucs qu’on adorait dans l’enfance et on a essayé de capturer l’essence de tout ça » est pleinement respectée et largement atteinte ! Jusque dans le rendu : on a sincèrement l’impression de voir un film de 1983. La mise en scène est très soignée, la caméra prend soin de cadrer ostensiblement à l’arrière-plan une affiche d’un film culte: The Thing (dans le sous-sol des Wheeler), Evil Dead (dans la chambre de Jonathan Byers), Dark Crystal (dans celle de Will) ou Les Dents de la mer. L’aspect granuleux de l’image, cadrage et usage des focales décalqués sur le « style » des années 80, décors et accessoires scrupuleusement reproduits d’époque, musique, situations… D’autres emprunts sont flagrants à la décennie 80 (E.T., Poltergeist, Alien, Les Griffes de la nuit, Les Goonies, Stand by Me…) et se mêlent adroitement à d’autres plus récents (Insidious, Under the Skin) ou issus du jeu vidéo (Silent Hill, The Last of Us), voire de l’animation japonaise (Akira). Oui Stranger Things est véritablement une mine de références qui nous fait l’effet d’un doudou (ou d’une madeleine de Proust pour les plus littéraires d’entre nous). La photographie est très soignée, notamment dans les scènes d’intérieur, elle est emballée avec suffisamment d’efficacité pour nous propulser dans l’intérieur de familles américaines moyennes d’une petite ville tranquille. Les costumes, coiffures, voitures vélos etc sont choisis avec une pertinence incroyable !

D’autre part, le casting est sincèrement très bon. Avec ce que cela comporte de petit surjeu parfois quand des enfants sont les héros, nous les suivons tous dans des rôles endossés avec justesse et Finn Wolfhard (Supernatural), Gaten Matarazzo et Caleb McLaughlin sont tout de même très attachants tout comme Noah Schnapp (Le pont des espions) en très mignon Will Byers. Une mention toute particulière pour Winona Ryder (Dracula, Alien la Résurrection) qui est juste parfaite dans son rôle de mère paumée mais sûre d’elle et de ce qu’elle ressent, la jeune Millie Bobby Brown (quelques apparitions dans des séries telles que Greys Anatomy ou NCIS) qui du haut de ses 12 ans livre une prestation parfaite, David Harbour(Infiltré, End of Watch, Strictly Criminal) en chef de la police taciturne qui est plus que crédible, jusqu’aux seconds rôles comme Matthew Modine (Full Metal Jacket, The Dark Knight Rises, Hitler, la naissance du mal) inquiétant à souhait dans son rôle de pseudo docteur. Le tout sublimé par une BO géniale : Stranger Things remet au goût du jour les synthés incontournable des 80’S, le temps d’une bande-originale culte, que tout le monde aujourd’hui semble vouloir s’arracher, nouvelle et superbe expression de déférence à l’égard de John Carpenter pour ses illustres bandes sons et pour Tangerine Dream pour être à l’origine de ce magnifique espace de fantasme onirique qu’est la musique. Le thème peut également rappeler le score d’X-Files dès le générique.

Enfin, par l’ambiance dans laquelle nous plonge Stranger Things et qui ma foi peut toucher un grand nombre. Les fans de gore et jumpscare pourront être un peu frustrés bien que les petites natures pourront sursauter et refuser d’éteindre la lumière après (non non je ne parle pas de moi, je suis une grande fille … quoi que) mais il faut reconnaitre que les scènes nocturnes sont très bien faites et que le suspense est assez prenant. Bref, pour peu qu’on y soit sensible, cette série nous envoute. Même s’il faut savoir reconnaitre que les effets spéciaux ne sont pas toujours très bien faits et que certains petits couacs peuvent faire tiquer. On peut également souligner certaines longueurs parfois mais qui pour les plus tendus passeront pour un suspense insupportable.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les références
♥ La mise en scène
♥ Les images
♥ Le casting
♥ La BO
⊗ Les SFX
⊗ Quelques longueurs
⊗ Scénario cousu de fil blanc
Pour terminer, si on peut reprocher certaines choses à Stranger Things et notamment des effets spéciaux limites et un scénario qui ne nous surprendra pas, l’ensemble est une belle réussite, une magnifique révérence au cinéma culte des années 80 que l’on suit avec enthousiasme et parfois, parfois, en serrant fort son coussin ou son doudou. Netflix a confirmé le 31 aout la commande d’une saison 2. Espérons qu’elle soit du même acabit !



Titre : Stranger Things
Saison : 1 (2016)
Format : 8 x 55min
Origine : U.S.A (diffusé par Netflix)
Genre : Fan des années 80
Créé par : Matt Duffer, Ross Duffer

Acteurs : Winona Ryder, David Harbour, Finn Wolfhard, Millie Bobby Brown, Gaten Matarazzo, Caleb McLaughlin, Natalia Dyer, Charlie Heaton, Cara Buono, Matthew Modine

 Stranger Things (2016) on IMDb











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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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