[Film] Primal, de Josh Reed (2010)

Lors d’une virée dans la jungle australienne afin d’étudier des peintures préhistoriques perdues depuis 120 ans pour le doctorat de l’un d’entre eux, une bande de jeunes réveille une malédiction ancestrale qui va les plonger dans la bestialité et la violence…


Avis de Cherycok :
C’est le retour du film de la pause méridienne au boulot, le retour du film qu’on mate uniquement parce qu’il est court. J’avais 1h30 devant moi, recherche du film à voir comprise. Il fallait trouver vite, mais heureusement j’ai enfin un logiciel qui me permet de gérer ma filmothèque et de pouvoir les trier par durée. Un gain de temps considérable me faisant ce jour atterrir sur Primal, un film d’horreur dont la durée n’excède pas 1h20 générique de fin compris. Parfait. D’autant plus qu’il nous vient d’Australie, pays qui aura donné naissance à quelques bonnes petites séries B bien fun et/ou bien brutales (Wolf Creek, Insane, The Loved Ones, Infini, …), voilà qui avait de quoi me réjouir d’autant plus, même si je n’avais pas vu une image ni même lu le synopsis. Sauf que Primal, sans être réellement une purge, démontre avec brio que le cinéma de genre australien n’a pas accouché que de bonnes choses. Car en plus d’accumuler tous les poncifs et clichés du genre, Primal se permet même un final complètement raté.

On n’est donc pas dans l’originalité car ici tout est cliché, avec ces éternels adolescents qui vont camper dans le fin fond de la jungle australienne afin, attention prétexte, de trouver des peintures préhistoriques que l’un d’eux a besoin d’étudier pour son doctorat, coin perdu qu’ils ont pu localiser via des photos que l’un d’eux aurait héritées d’un arrière grand-oncle… Oui, car comme on n’est pas original, on essaie de trouver un prétexte à la noix. Cliché parce que lorsqu’ils vont se retrouver dans une grotte bien sombre, l’un de ses abrutis ne va rien trouver de mieux que de faire peur à ses petits camarades, tentant pour l’occasion de placer un jumpscare pas du tout attendu. Cliché parce qu’ils vont malencontreusement réveiller un mal enfoui depuis des dizaines de milliers d’années parce que sinon il n’y a pas de film. Cliché parce qu’on sait très bien que le camping n’est qu’un prétexte et qu’on va forcément avoir une scène où l’un d’eux se fait tirer la nouille par sa copine avec en prime un plan mini nichons gratuit. Cliché parce que comme souvent, ils vont avoir des réactions complètement stupides (une des leurs se fait « transformer » mais comme c’est leur copine, ils ne veulent pas la tuer, même si la seule envie de cette dernière est de leur arracher la carotide à grands coups de dents). Et comme il faut aller jusqu’au bout du cliché du jeune qui part en vadrouille pour se faire trucider, v’là ti pas qu’on nous colle le petit moment calme où l’un d’eux va jouer de la guitare en chantant autour d’un feu.
Oui, Primal prend tout ce qui a déjà été vu ailleurs, surtout les trucs foireux, et emprunte pas mal de références à d’autres films du genre (on pense à Cabin Fever, Les Ruines, Evil Dead, ou encore The Descent) mais n’arrive jamais à retranscrire ça correctement.

La mise en scène de Primal est en demi-teinte. D’un côté, on a une photographie plutôt correcte sur les scènes de jour. Le cadrage est correct, la forêt dense fait son effet, et le réalisateur arrive même parfois à semer le doute chez le spectateur sur l’endroit d’où la menace va arriver. Certes, on reste dans le passablement oppressant mais, malgré tout, on sent les efforts. D’un autre, on a beaucoup de scènes de nuit pas toujours très lisibles, d’autant plus que la shaky cam est de sortie. Et Shaky + obscurité, ça n’a que rarement fait bon ménage, surtout lorsqu’on essaie de caler à l’ensemble quelques effets de style pas forcément bien appropriés (pourquoi ces ralentis inutiles ?). Sans compter les nombreux faux-raccords…
Heureusement, le rythme du film est correct. On ne s’ennuie pas et les amateurs d’hémoglobine auront même droit à quelques scènes gores plutôt rigolotes, même si faisant parfois grincer des dents à cause d’une utilisation du numérique pas super heureuse. Et puis il y a ce final qui part complètement en cacahuètes, avec un côté lovecraftien (ou hentaï, c’est selon si c’est votre cerveau ou votre entrejambe qui parle) et tout ce que cela comporte de tentacules et de monstres bizarres, qui tranche un peu trop avec le reste du métrage, surtout lorsqu’absolument aucune explication ou logique ne nous est donnée.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques bonnes scènes gores
♥ Rythmé
⊗ Des clichés à outrance
⊗ Un jeu d’acteur pas au top
⊗ Les effets numériques
Avec ses personnages vus et revus, son coté prévisible et son final raté, Primal est une série B très très dispensable qui ne restera clairement pas dans les annales. Le cinéma de genre australien nous a habitué à bien mieux.



Titre : Primal
Année : 2010
Durée : 1h20
Origine : Australie
Genre : Tentacules et dents acérées
Réalisateur : Josh Reed
Scénario : Josh Reed, Nigel Christensen

Acteurs : Zoe Gameau, Krew Boylan, Lindsay Farris, Rebekah Foord, Damien Freegalus, Wil Traval, Mark Saunders, Walangari Karntawarra Jakamarra

 Primal (2010) on IMDb












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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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