[Film] L’Arme Fatale, de Richard Donner (1987)


Deux policiers de Los Angeles, Martin Riggs et Roger Murtaugh, se retrouvent coéquipiers sur une même affaire. Les deux hommes, aux caractères franchement opposés, finissent par s’apprécier et doivent bientôt faire montre de toutes leurs qualités lorsque la fille de Murtaugh est enlevée par d’anciens agents des forces spéciales devenus trafiquants de drogue.


Avis de Iris :
« Comment ? tu n’as jamais vu L’Arme Fatale ???!! », alors non en effet, tout un pan de la culture cinématographique manque à la mienne et notamment les grands classiques d’action des années 80, non pas que je fus une enfant-loup élevée dans une caverne mais une enfant élevée par des parents qui ne s’y intéressaient pas et le temps filant, je n’ai jamais pris le temps de rattraper ce retard. Heureusement mon mari a fait une quête personnelle de combler mes lacunes au fil de l’eau, Predator, Robocop, le flic de Beverly Hills et donc L’Arme Fatale qui nous intéresse ici. Et puisque j’ai commencé à vous raconter ma vie, je vais poursuivre sur ce ton car m’attaquer à la chronique d’un film culte de manière analytique me file les chocottes et je vais donc plutôt parler émotions. Après tout le cinéma est aussi là pour ça, alors c’est parti pour une critique subjective à mort.

Ayant grandi donc dans les années 80 (ça arrive à des gens très bien), le premier sentiment qui parait est cette nostalgie dès les premières images, les décors, les coupes de cheveux, les tenues, l’univers policier débridé au réalisme plus que contestable mais dont tout le monde se foutait parce que c’était tout de même plus efficace de suivre des flics sans limites, sans procédure, foncer dans le tas sans juge et sans mandat que de suivre les turpitudes administratives de lourdes procédures policières. Parce que oui, L’Arme Fatale c’est un duo de flics improbables qui vont tout dégommer pour boucler leur enquête et au passage sauver la fille de l’un d’eux. Jusqu’à la scène finale, rien ne sera (je pense) le reflet d’un vrai travail de policiers mais c’est pas grave, le but est le divertissement et le divertissement est là ! Nostalgie aussi pour ces punchlines inimitables, l’humour étant présent grâce à l’excellente écriture et pas grâce à une gaveuse qui nous ferait avaler des gags moyens et des répliques qui tombent à plat comme on en voit tellement de nos jours, le « Tu cherches ton pote le général, hein ? Il fait un méchoui avec ses couilles sur Hollywood Boulevard. » me restera longtemps en tête, pour les répliques désinhibées, pour les scènes d’extérieur avec de vrais extérieurs, pour les cascades, les poursuites hélico vs voiture, hélico vs falaise avec un vrai hélico et une vraie falaise, les gunfights au milieu de files de voitures (sans qu’en plus dans l’une d’elle une femme avec son fils doivent être sauvés et trainés par le héros où à la fin ça s’arrête au moment où il va l’embrasser), gunfights en boite de nuit et rien à foutre des civils, les effets spéciaux où les spécialistes de la pyrotechnie avaient plus de poids que les infographistes, bref de ces films à l’action débridée qui sentent bon la poudre et l’essence, la tôle froissée et les hot-dogs.

Le second sentiment c’est une sorte de bien-être, celui qui vous envahit quand vous êtes dans une atmosphère bien confortable, qui vous met le smile sans que vous sachiez vraiment ce qui vous fait sourire, ce petit côté feel good movie, avec ces deux personnages attachants dont l’amitié improbable va nous embarquer et cette recette qui fera tant de petits, tant de fils spirituels, de buddy movies que cela prendrait des heures à citer, entre le flic vieillissant, calme et déterminé, mais attaché à sa non-violence, à sa famille et sa vie heureuse, et le jeune loup tout fou fou, abîmé par la vie et alternant sans cesse entre ses envies suicidaires et son boulot qu’il exerce à sa manière. Et ça fonctionne à fond ! On a même envie de goûter à cette fameuse pire cuisine des Etats-Unis. C’est vraiment un duo bien écrit. On est à peine bousculés par le rythme du film qui ne faiblit que très très rarement et ses 1h49 passent comme un rien. Le tout supporté avec brio par une bande son franchement agréable (Clapton, la classe !).

Ajoutons à cela une pointe de surprise que parmi la quantité de films des 80’S aux méchants en principe russes ou mafieux, cette fois-ci on nous propose des méchants très méchants issus des forces spéciales américaines reconvertis après la guerre du Vietnam en trafiquants d’héroïne. Cela peut sembler anodin mais ce n’est pas si souvent que les vétérans militaires américains ne sont pas dépeints comme des héros, des braves ayant combattu pour leur pays, pour la liberté et que cette grande armée américaine leur a à jamais laissé ce code d’honneur et ces vertus qui donnent envie se draper du drapeau à étoiles. Leurs motivations profondes, on s’en fout, cela semble être le fric et c’est bien suffisant (de manière générale le scénar vous l’avez dans la partie synopsis et ce n’est pas la peine de chercher plus loin, il n’y a rien de plus, mais encore une fois, on s’en cague). Ils ont des gueules vues et revues dans moult films où les acteurs ont la plupart du temps incarné des méchants (la tête de l’emploi comme qui dirait). Qu’ils soient méchants ou pas, dans l’ensemble il faut saluer le casting qui est pour beaucoup dans le résultat final. Si je devais soulever un bémol, et je sens que la fracture aura lieu maintenant en nous, je le réserverais à la prestation de Mel Gibson. Il fait peut-être ce qu’on lui demande de faire mais il en fait des caisses, comme souvent, il cabotine, il surjoue, il semble être sous amphétamines et ça soule un peu sur la première partie. Ca exagère le côté borderline pour bien nous montrer qu’un mec instable peut être hyper efficace. Pas besoin d’en faire autant à mon sens. Le tir est rectifié sur toute la seconde partie et c’est vraiment tant mieux parce que c’est là qu’il prend tout son côté badass. Et, une fois n’est pas coutume, le doublage français reste efficace.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’action
♥ Le rythme
♥ Le duo d’acteurs
♥ Les effets spéciaux
♥ Le coté fun, débridé, over the top
⊗ Le jeu de Mel Gibson sur la première partie
Alors voilà, L’Arme Fatale c’est fait, c’était bon, c’était intense et si je dois tirer profit de toute cette histoire c’est de pouvoir savourer la chance de découvrir encore aujourd’hui des films de cette trempe. Pas étonnant qu’il ait été si inspirant. Il l’aura pas volé son statut de film culte ! Je suis prête pour la suite !

LE SAVIEZ VOUS ?
• Jackie Swanson a effectué la chute en hauteur toute seule, entraînée par le légendaire cascadeur Dar Robinson. De plus, la cascade a été réalisée à l’aide d’un airbag recouvert d’une peinture grandeur nature de l’allée et des voitures, qui, comme une miniature de premier plan, se fond visuellement dans la scène réelle. Ainsi, le monteur peut maintenir le plan jusqu’au moment où elle entre en contact avec l’airbag, pour un plus grand réalisme.

• Mel Gibson et Bruce Willis ont été envisagés pour leurs rôles respectifs dans L’Arme fatale (1987) et Piège de cristal (1988), et les deux films ont été produits par Joel Silver, avec une musique de Michael Kamen. Willis s’est vu proposer le rôle de Martin Riggs, mais l’a refusé, et un an plus tard, il a tourné dans Piège de cristal (1988). Gibson a été envisagé pour jouer John McClane, ainsi que ses co-stars d’Expendables 3 (2014), Harrison Ford, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger, mais ils ont tous refusé. Par coïncidence, le scénario d’Une journée en enfer – Die Hard 3 (1995) a été brièvement envisagé pour être filmé comme une suite de Lethal Weapon.

• Un running gag dans la série de films Lethal Weapon est le faux départ « Un, Deux, Trois » où Riggs et Murtaugh n’arrivent pas à décider s’ils doivent faire « Un, Deux, Trois… alors partez ! » ou « Un, Deux, TROIS ! ». (Bien que le gag n’existe pas dans ce film, il y a un faux départ « Un, Deux, Trois » dans ce film. Cela se produit lorsque les flics en uniforme essaient de se préparer à chanter « Silent Night » en chœur et que l’un d’entre eux commence trop tôt.

• Selon une interview de 2016 de Joel Silver, Ridley Scott était son premier choix pour réaliser le film. En raison des tensions encore récentes de Scott avec Warner Brothers lors du tournage de Blade Runner (1982), le studio a refusé de lui proposer le poste. Silver travaillera plus tard avec Tony, le frère de Ridley, sur Le dernier samaritain (1991).



Titre : L’Arme Fatale / Lethal Weapon
Année : 1987
Durée : 1h49
Origine : U.S.A
Genre : Culty Movie
Réalisateur : Richard Donner
Scénario : Shane Black

Acteurs : Mel Gibson, Danny Glover, Gary Busey, Mitchell Ryan, Tom Atkins, Darlene Love, Traci Wolfe, Jackie Swanson, Damon Hines, Ebonie Smith, Bill Kalmenson

 L'Arme fatale (1987) on IMDb


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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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