[Film] Cosmic Sin, de Edward Drake (2021)

Nous sommes en 2534, 4 siècles après que les humains ne se soient lancés dans la colonisation de planètes. Le général Gord est rappelé en service après la rencontre avec un organisme alien hostile. Ford et une équipe de soldats d’élites sont envoyés pour empêcher une guerre d’éclater, en détruisant l’espèce adversaire.


Avis de Rick :
Fin 2019, dans les bureaux de la société 308 Ent, les dirigeants d’une autre société, Buffalo 8 Productions, sont présents, pour célébrer leur partenariat et la fin du tournage de Breach, renommé Anti-Life en France. Ça ne leur as pas coûté trop cher, ils ont réussis à faire signer Bruce Willis et Thomas Jane, l’équipe des effets spéciaux travaille main dans la main avec le monteur pour essayer de rendre la bête un tant soit peu regardable. Mais voilà, la raison de cette réunion, c’est qu’il reste un peu d’argent dans la caisse, et que Bruce Willis avait signé un contrat pour deux films.
– Écoute Stephen, on a vérifié plusieurs fois, et dans la caisse, il nous reste 2 millions environ.
– On pourrait les utiliser pour que l’équipe des effets spéciaux de Breach fasse du bon boulot non ?
– T’es fou ! On a mis notre dernier stagiaire dessus, c’est le fils de la cousine de la sœur de mon premier colocataire !
– Alors quoi ? On les met sur notre compte en Suisse et on en parle plus ?
Un scénario se lance alors sur la table. Son doux nom ? Breach 2.
– C’est quoi cette merde ?
– Edward Drake avait déjà écrit avec son pote de beuverie la suite de Breach.
– C’est pour ça que tu n’as pas encore détruit les décors en studio !
– Imagine, on le renomme, on réécrit 2/3 trucs, et paf, on tourne à l’économie un deuxième film. On a toujours Willis par contrat !
– Du génie ! Ça parle de quoi ?
– Euh, j’ai lu en diagonale. Y a des aliens, une bombe et des soldats.
– Cosmic War !
– Cosmic Alien !
– Cosmic Sin !
– Putain ça en jette.
– Et en plus, j’ai rendez-vous cet aprèm avec Frank Grillo. Il vient de tourner avec Nicolas Cage. Si je lui annonce ce coup-ci Bruce Willis, il sera ravit.
– Je prépare le contrat, on tourne la semaine prochaine. Et pour le réal ?
– J’y ai pensé. Et si on donnait une promotion au scénariste ? Il avait déjà fait un film d’horreur fauché en début d’année, et il était déçu de ne pas réaliser Breach. Comme c’est son bébé, il acceptera gratos.
– Parfait, et la photo ?
– Le directeur photo d’Evasion 2 m’a contacté pour du boulot, en plus il a gardé tous les néons du film sans que les producteurs ne s’en aperçoivent.

Bon, j’exagère sans aucun doute, mais voir les deux mêmes scénaristes sur deux films produits par les deux mêmes boites, sortant à seulement trois mois d’intervalles, tout les deux avec Bruce Willis, et tout les deux avec un concept de science fiction mettant en avant des aliens pas beaux, c’est fort quand même. Alors ici, on est dans le lointain futur, avec chronologie racontée par du texte à l’écran (la technique souvent utilisée quand on ne sait pas raconter une histoire, ou qu’on a la flemme), et il y a un premier contact avec une autre espèce. Un premier contact pas comme chez Villeneuve, non, un premier contact en mode « allez, on va chercher notre général renvoyé car il était trop violent, et on l’envoi à la rencontre de cette espèce avec 6 autres mercenaires et une bombe capable de détruire l’univers ». Notre général, c’est Bruce Willis, et dans son équipe, Frank Grillo. L’espèce inconnue, et bien, je ne saurais dire, ils prennent le contrôle d’esprits humains, et l’espèce en elle-même, et bien, ils portent des longues tenues, des capuches cachent leur visage, donc on n’en verra pratiquement rien, économie de moyens. Le but est donc d’anéantir cette espèce avant même que la guerre ne débute. Mieux vaut prévenir que guérir avec un génocide non ? D’où le titre, qui lui, en jette j’avoue, Cosmic Sin, wow ! Au début, on peut même penser à une version low cost de Starship Troopers 3, qui était déjà une suite low cost. La preuve ? On trouve notre général au bar, entouré de bouseux qui veulent se bastonner avec lui, et nos aliens contrôlent les esprits humains. Ouais, tout comme dans Starship 3 en fait. Alors là où dans Breach, Willis, il jouait un mécanicien de l’espace qui mine de rien, marchait, se déplaçait dans un vaisseau (ouais ça faisait tellement longtemps que je croyais que la chaise où il s’asseyait dans des productions bas de gamme était collée à lui et livrée avec l’acteur lors de la signature des contrats), on régresse. Willis n’en a plus rien à foutre de toute façon, on le sait. Il joue un général sanguinaire, sauf que bon, à l’écran, on voit plutôt un papy qui est là pour ramasser un ou deux millions tranquille sans trop se fouler. On a souvent l’impression qu’il a envie de faire la sieste.

Et c’est triste. Triste car à ses côtés, on a Frank Grillo, qui ceci dit, n’a pas du être trop présent sur le tournage, étant donné qu’après la seule bonne scène du film, il disparaît tout simplement du film, et ne reviendra que pour le final, histoire de sauver la journée de ces amis. Enfin, la journée, leur vie. Alors oui, comme je le signalais, il y a une bonne scène dans le film. L’arrivée sur une planète après une téléportation quantique, avec arrivée dans l’espace, en pleine bataille spatiale. Une scène durant quoi, deux petites minutes, mais aux CGI étonnamment bons, avec des plans qui ont de la gueule. Tout le budget a du partir ici. Car la scène est belle visuellement. Aussi belle que courte. Puis on retourne à l’ennui dés que nos personnages atterrissent enfin sur le planète, avec des échanges pan pan boum boum peu intéressants, des aliens en tuniques kitchs, des dialogues peu palpitants, et un dénouement aussi prévisible qu’expéditif. Car oui nos héros doivent aller sur une planète histoire de déterminer l’origine des aliens, et ainsi envoyer la bombe là-bas. Ils arrivent à destination au bout de 40 minutes. Rajoutons du blabla, un blessé grave dont il faut abréger les souffrances, et on atteint l’une heure de film. Et ah, il ne reste donc que 20 minutes au métrage en virant le générique, car Cosmic Sin, c’est court en plus. Alors on veut nous annoncer une bataille finale pour déterminer qui sera l’espèce dominante, mais ça fait pshhhiiiit tellement ça fait pitié à voir. Deux ou trois acteurs armés de flingues en plastique et dans des tenues en plastique aussi, qui se font face et tirent mollement, et voilà, l’avenir de la Terre est sauvé. Le tout sous quelques néons bleus, rouges et autres. Quel film ! Non, quelle catastrophe. Espérons, si ma réunion du début est plus ou moins véridique, que Willis n’a pas signé pour plus de deux films avec cette équipe.

LES PLUS LES MOINS
♥ Une scène vraiment bien fichue mi-parcours ⊗ Techniquement pauvre, fauché
⊗ Des acteurs souvent à la ramasse
⊗ Jamais intéressant ou impressionnant
⊗ 1h28 seulement, et pourtant, ça paraît long
⊗ Willis toujours en mode fantôme
note75
Cosmic Sin a mauvaise réputation, même si son titre peut paraître cool et nous ramener aux années 80. Au final, juste un navet de plus pour Bruce Willis et Frank Grillo.


Titre :  Cosmic Sin

Année : 2021
Durée :
1h28
Origine :
U.S.A.
Genre :
Science Fiction
Réalisation : 
Edward Drake
Scénario : 
Edward Drake et Corey Large
Avec :
Frank Grillo, Bruce Willis, Brandon Thomas Lee, Corey Large, C.J. Perry, Perry Reeves, Lochlyn Munro et Costas Mandylor

 Cosmic Sin (2021) on IMDb


Galerie d’images :

0 0 votes
Article Rating

Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
S’abonner
Notifier de
guest

2 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
View all comments