[Film] Cash on Delivery, de Terry Tong (1992)

Un ancien gigolo reprend du service devant la somme qui lui est proposée. Malheureusement pour lui, il fera un enfant à sa cliente et celle-ci tombera follement amoureuse de lui…


Avis de Rick :
Etrange film que voilà, Cash on Delivery étant estampillé Cat III. Sauf que si on le compare au lourd des films de Catégorie III, il fait clairement palle figure. En réalité, j’en viens à penser qu’il a été placé dans cette catégorie bien spécifique faute de pouvoir le classer ailleurs, puisque parfois, le ton est très léger, on a l’impression de voir une comédie où Simon Yam fera des grimaces, chantera dans la rue en se prenant des seaux d’eau, puis l’instant d’après, on a un meurtre, un tribunal, une enquête, de la jalousie, puis mi-parcours, de longues scènes érotiques, frontales, bien que parfois également difficiles à prendre au sérieux. Mais reprenons depuis le début. Simon Yam, le seul, l’unique, joue Simon Yip (notez comme souvent l’originalité des noms), ancien gigolo, s’occupant maintenant de gérer un bar et de prendre soin de ses amis, qui eux restent dans ladite profession. Lorsque l’un de ses amis est accusé d’avoir abusé de deux femmes, Simon est concerné puisqu’en plus de s’occuper de son ami, il prêtait son appartement. Ce qui lui permet de faire la rencontre de Sandra Ng, une jeune avocate. Tout pourrait en rester là dans le meilleur des mondes avec une romance à la clé, des scènes amusantes et j’en passe, sauf que Simon, en plus de passer son temps à acheter des antiquités, va accepter un contrat qu’il ne peut refuser : passer plusieurs jours sur un bateau avec Veronica Yip, et pas seulement pour jouer aux dominos. Simon, il est tellement doué dans son travail, même s’il l’avait quitté, que Veronica, elle tombe amoureuse, mais elle tombe aussi enceinte ! Et pour ne rien arranger, la dame est mariée, et du genre ultra possessive.

Bon, par où commencer ? Cash on Delivery n’est pas un grand film, d’ailleurs, il est souvent, au choix, oublié ou descendu. Il faut dire que son mélange de genre rend certains moments dramatiques clairement impossibles à prendre au sérieux. Toute la première partie par exemple fera sourire mais du coup a du mal à nous impliquer, alors que nous verrons Simon Yam expliquer comment marche le boulot de gigolo, qu’il doit être expert pour toute sorte de baisers, et surtout, que les femmes sont comme un puit, et l’homme est un tuyau (quelle métaphore). De plus, on assistera à un duel entre gigolos, attention, où pour prouver que l’on est le meilleur, il faut attraper un timbre avec sa langue, à l’intérieur d’un verre. Oui oui ! Bien difficile à prendre au sérieux. Tout comme ce début de relation, d’attirance, entre Simon Yam et Sandra Ng. Je sais que l’on dit souvent que les opposés s’attirent, mais tout de même, entre un ancien gigolo au franc parlé et une vierge avocate coincée et ultra sérieuse, j’y vois comme un fossé, par des opposés. Bref, la première partie met en avant l’humour, humour de personnages, de situations, de dialogues. Et c’est vrai, parfois, on va sourire, d’ailleurs les acteurs, notamment Simon Yam, en font parfois tellement des tonnes qu’il est difficile de ne pas sourire. Puis voilà que la sublime et gâtée par la nature Veronica Yip débarque, et vient proposer à Simon Yam de reprendre du service. Son paiement ? Une montre antique qu’il veut et a raté en vente aux enchères. Simon ne peut résister, et voilà que débarque la partie érotique, avec trois jours en mer, sur un bateau, à tester toutes les positions possibles et imaginables, même les plus improbables, et même, attention, à le faire en portant des masques. Et comme Simon se retrouve avec le masque de singe, il devra faire les bruitages qui vont avec.

Bien étrange film que voilà, avec son humour débile et bon enfant, mais inoffensif, mais dans des scènes érotiques montrant Veronica Yip sous tous les angles (et quels angles !). D’ailleurs Simon est tellement doué dans son travail que les emmerdes commencent. Amour à sens unique, bébé en route, alors que madame est mariée, en plus à un homme, riche, mais qui est sexuellement inactif et ne peut avoir d’enfants. La suite vire donc au thriller, au meurtre, le ton devient alors beaucoup plus sérieux, mais l’ensemble reste incroyablement prévisible, le final couru d’avance car Simon c’est un homme bien, un homme droit, et qu’il est amoureux, mais pas de Veronica. Bon, perso, j’aurais pris les deux, et quitte à choisir, sûrement Veronica, même si c’est une psychopathe, mais bon, cela prouve que Simon est un homme bien plus sérieux que moi. Mais au final, que penser du film ? Au-delà du fait que cela est divertissant, on ne peut pas vraiment dire que ce soit vraiment bon, ni vraiment mauvais. Juste oubliable, un peu bancal, partant dans des extrêmes qui ne s’emboitent pas toujours très bien ensemble. Une curiosité donc en quelque sorte.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un beau casting HK
♥ Amusant souvent
♥ Veronica Yip, sublime
⊗ Un mélange de genre assez bancal
⊗ Parfois presque ridicule
⊗ La partie thriller trop tardive pour être prise au sérieux
note75
Voilà un mélange de genre étrange et parfois improbable, entre la comédie légère, l’érotisme pur et dur, le thriller avec meurtres et j’en passe. Pas toujours convaincant, mais un capital sympathie grâce à son rythme et son casting.


Titre : Cash on Delivery – 與鴨共舞
Année : 1992
Durée :
1h25
Origine :
Hong Kong
Genre :
Comédie policière érotique
Réalisation :
Terry Tong
Scénario :
William Cheung Kin, James Yuen et Terry Tong
Avec :
Simon Yam, Veronica Yip, Sandra Ng, Michael Chow, Chan Doi-Na, Poon Chun-Wai, Lam Chung et Chang Tseng

 Yu ya gong wu (1992) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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