[Film] Anti Life, de John Suits (2020)

En 2242, alors que notre monde meurt, afin de faire survivre la vie humaine, une arche spatiale de 300 000 survivants se dirige vers une nouvelle planète surnommée la « Nouvelle Terre ». Futur père, un jeune homme, Noah, parvient à se faire passer pour un mécanicien pour embarquer dans la navette avec sa petite amie enceinte, Hayley. Pourtant, rapidement, lors du voyage, deux mécanos, Blue et Shady, sont infectés par un parasite mutant qui les transforme en tueurs assoiffés de sang. Dès lors, protégé par son mentor technicien Clay Young, Noah comprend que l’alien cherche à détruire l’équipage pour l’empêcher d’atteindre leur nouvel Eldorado. Mais l’alien belliqueux passe de corps en corps pour tuer les passagers et la paranoïa s’installe parmi eux. Pour débarquer sur la « Nouvelle Terre » en tout sécurité, Noah, Young et d’autres personnes de l’équipage, dont le père d’Hayley, qui n’est d’autre que l’amiral du vaisseau, n’ont pas d’autre choix de déclarer la guerre contre le parasite mutant…


Avis de Rick :
Le voilà, le film signant le grand retour de Bruce Willis ! Non je déconne, il suffit de jeter un œil sur la pochette du film pour voir qu’il fait déjà la gueule et est content d’être là. Breach, renommé Anti Life lors de sa sortie directement en DVD et Blu-Ray chez nous en Mars 2021, c’est le film qui aurait pu sur le papier être au moins une série B sympathique. D’ailleurs, j’imagine plutôt bien la réaction du réalisateur à la lecture du script lorsque le studio lui proposa sans doute le projet. Une réaction logique en mode rien de nouveau, mais avec quelques réécritures et de bons effets spéciaux, ça pourrait le faire, de la grosse série B pompant un peu partout, pas prise de tête. Sauf qu’on lui imposa un budget risible, bouffé en parti par Bruce Willis dans un rôle important, et un tournage en Septembre et Novembre 2019. Et la star du film ayant bouffée tout le budget, surtout que pour des petits rôles, on a aussi Thomas Jane et Rachel Nichols, les effets spéciaux seront minimums et les CGI seront la solution a tous les soucis. Car en me lançant dans Breach, je connaissais la réputation du film, mais je me disais qu’il était quasiment impossible que le film soit aussi mauvais que ce que tout le monde en disait. Je voulais garder espoir. Bon, ce n’est pas l’histoire qui me redonnait espoir, puisque comme dit, tout a été vu et revu, et Breach n’est qu’un patchwork d’idées vues ailleurs. Le futur, une Terre dévastée, qui envoie dans des vaisseaux des humains pour coloniser une autre planète lointaine, nommée, attention originalité, Nouvelle Terre.

Notre héros, Noah, est à bord du tout dernier vaisseau quittant la Terre. Et alors que la majeure partie des humains à bord dort durant le voyage, Noah va rester avec l’équipage veillant au bon déroulement du trajet, dont ce bon vieux Bruce Willis, qui, bon point pour lui comparé à ces précédents DTV, accepte enfin un rôle où il ne va pas rester le cul sur une chaise à dire son dialogue. Mais ce qu’il gagne en mobilité (c’est triste d’en arriver à écrire ça quand même), il le perd en jeu, puisqu’on a l’impression que l’acteur joue lui-même, un homme souvent avec un gros égo, désagréable, qui engueule les autres la plupart du temps. Bon passons tout ça. Car dans le vaisseau, quelque chose rode, un alien parasite, qui va manger de l’intérieur les humains, et une fois morts, contrôler ceux-ci en les faisant revenir à la vie comme des zombies, pour attaquer les autres. Alors, on a un peu d’Alien, un peu de The Thing (encore plus flagrant sur la fin), un peu de Dernier Train pour Busan (pour les zombies et la façon dont ils courent et sautent), tous les clichés du genre. Mais encore une fois, ça aurait pu au moins être divertissant. Sauf que quasiment tout le métrage est foiré, si bien que, chose rare pour le souligner, j’ai eu vraiment du mal à arriver au bout du métrage. Est-ce à cause de cette direction artistique, qui aurait pu fonctionner, si le budget avait permis de construire un peu plus d’un couloir et d’une pièce dont on change l’éclairage et deux ou trois accessoires pour faire croire qu’il y a en fait pleins de pièces différentes ? Est-ce à cause de l’inexistence des effets spéciaux, si bien que la moindre petite chose est faite numériquement, et dans un numérique franchement dégueulasse ? Est-ce le côté totalement maladroit du montage et de la mise en scène, qui rend l’action lourde et lente ? Ou alors tous ces nombreux et longs dialogues peu intéressants qui plombent le film dans toutes les grandes lignes et ne font jamais avancer le film ?

Possible qu’il y ai un peu de tout ça oui. Car le réalisateur n’est pas aidé par un budget bien réduit, et du coup, quand le parasite attaque les humains et les transforme en zombies, on aurait presque envie de rire, sauf qu’on n’a clairement pas assez de grammes, voir de litres d’alcool dans le sang pour rire. C’est filmé n’importe comment, le tout caméra à l’épaule (même pas steadycam hein, clairement à l’épaule, on sent les pas du caméraman quand la caméra avance), l’action n’a aucune intensité, le montage rend le tout encore plus risible (ces zombies qui sautent comme des grenouilles, alors que dans l’idée, c’était sans doute bien mieux), et ne parlons pas des tirs avec les armes à feu, tant l’ajout des détonations et effets de lumières en post production est parmi les pires que j’ai vu de ma vie. On dirait un film amateur à ce niveau là en réalité. Quand au gore que l’on peut attendre d’un tel film, il n’y a rien, vraiment. Quelques membres tranchés à un moment, mollement, puis une créature géante qui se révèle sur la fin, et qui passe du gros truc en mousse immobile que personne ne sait comment animer au truc difforme en CGI qui n’est jamais crédible. Et entre ces moments, d’interminables dialogues entre les personnages, un héros qui va évoluer dans des conduits de ventilation en étant guidé par l’hologramme de Bruce Willis qui n’est plus à un navet près, et voilà, l’affaire est dans le sac, sans oublier son final, totalement prévisible et déjà vu 3000 fois dans le genre, si bien qu’il ne fait même plus sourire. Breach a une réputation peu glorieuse, et finalement, j’ai essayé, mais rien à faire, sa réputation est juste. Quand c’est foiré, c’est foiré.

LES PLUS LES MOINS
♥ Bruce Willis retrouve un rôle où il se déplace
♥ Sur le papier, tous les ingrédients de la série B
⊗ Ultra fauché
⊗ Mise en scène et montage catastrophique
⊗ Les CGI ratés
⊗ D’interminables dialogues
⊗ Jamais intéressant, jamais palpitant
⊗ Souvent ridicule, mais pas assez pour rire
note75
Breach, ou Anti Life, au choix, c’est mauvais. Mais terriblement mauvais. Des décors vides et peu nombreux, peu d’effets, des CGI risibles, une action filmée avec les pieds, un montage chaotique, des acteurs peu concernés… La liste est longue !


Titre :  Anti Life – Breach

Année : 2020
Durée :
1h32
Origine :
U.S.A.
Genre :
Science Fiction
Réalisation : 
John Suits
Scénario : 
Edward Drake et Corey Large
Avec :
Cody Kearsley, Bruce Willis, Callan Mulvey, Kassandra Clementi, Rachel Nichols, Timothy V. Murphy, Alexander Kane, Angie Pack et Thomas Jane

 Anti Life (2020) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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