[Film] Anacleto : Agente Secreto, de Javier Ruiz Caldera (2015)


Adolfo est un trentenaire qui traverse une période difficile. Non seulement sa fiancée le plaque car il est sans ambition mais, pour comble, il devient la cible d’un groupe de voyous commandés par Vázquez, un dangereux criminel qui vient de s’échapper de prison. Mais qu’a-t-il fait pour se retrouver en pareille situation ? Son monde s’écroule lorsqu’il découvre que son père Anacleto a une double identité. Ce n’est pas un producteur de saucisson, comme il l’a cru toute sa vie. Adolfo devra abandonner son confort et collaborer avec son père, la personne avec laquelle il s’entend le moins, pour résister à la vengeance de Vázquez et de là, entre les fusillades et les poursuites, essayer de récupérer sa fiancée.


Avis de Cherycok :
J’ai découvert le cinéma espagnol au milieu des années 90, sur Canal+, avec le premier film de Alex de la Iglesia, Accion Mutante. Depuis, je ne cesse de garder un œil dessus. Un œil pas forcément très assidu mais tout de même. Parce que le cinéma espagnol est plein de surprises, la dernière en date étant la série La Casa de Papel et son immense succès planétaire. Alors le grand public connait bien entendu Almodovar, Amenabar ou encore De La Iglesia, mais ils sont loin d’être les seuls et l’Espagne regorge de petites pépites méconnues qui valent le coup qu’on s’y intéresse. Lobos de Arga (2011), Extraterrestrial (2011), A Perfect Day (2016), Por un Puñado de Besos (2014), Que Dios Nos Perdone (2016), Celda 211 (2009), Contratiempo (2016) ou encore, bien entendu, la saga Torrente. A cette très courte liste (car les titres sont encore nombreux), on peut également rajouter la comédie d’action Anacleto : Agente Secreto (2015) dont le personnage principal, créé en 1964 par Manuel Vazquez, est une parodie espagnole de James Bond. Un film léger, pas ce qu’il y a de plus original, mais pourtant très efficace et qui permet de passer un très bon moment.

Quand on fouille un peu, on se rend compte que Anacleto : Agente Secreto n’est pas juste un petit film sorti de nulle part. Même si chez nous, on le trouve uniquement sur la plateforme Netflix avec seulement une VOSTFR (c’est mieux qu’une VF mais ça le prive d’une partie du grand public), le film compte pas moins de 15 nominations et pas moins de 9 prix dans les divers festivals par lesquels il est passé. Le personnage de Anacleto a donc été créé en 1964 par Manuel Vazquez et il était le héros d’une bande dessinée qui parodiait James Bond. Costume noir, clope au bec, et avec pour devise « Anacleto n’échoue jamais ». Il travaille pour le gouvernement, dans une agence d’agents secrets en perte de vitesse, faute de subventions. Et s’il fallait arriver à définir le style du film de Javier Ruiz Caldera, ça serait un mix entre James Bond donc, et la saga des « Y a-t-il un Flic » (en moins barré malgré tout). Sauf qu’ici, il doit se sauver lui-même de son ennemi juré qui, après 30 ans de prison, 30 ans de rancune, arrive à s’échapper et décide de se venger. Pour ça, rien de plus simple, il va essayer de kidnapper le fils de Anacleto, qui ignore que son père est agent secret, afin de l’attirer à lui et d’en finir avec l’agence de G.P.

Anacleto est, sur le papier, une comédie d’espionnage comme on en a déjà vu plein. Et il est vrai que dans sa construction, dans sa mise en scène, c’est quelque chose qu’on a déjà vu plusieurs fois. Pourtant, le film mélange avec une facilité déconcertante Action et Comédie, avec en toile de fond (même si ça reste trèèèèèès light) un drame familial : un père absent, un gros mensonge. Mais la moindre scène sérieuse se retrouve dédramatisée par un déluge de gags (visuels ou dans les dialogues) et de scènes d’action. Même si le déroulement de l’histoire est classique, le film est très rythmé et brille par son homogénéité, à tel point qu’on ne voit pas le temps passer. Le film est certes court, 1h33, mais il en parait presque deux fois moins. Il est aidé par une mise en scène qui, sans être exceptionnelle, s’en sort avec les honneurs, avec une belle photographie, un sens du burlesque aiguisé, et un très bon casting qui se donne à fond. Notons la présence des excellents Carlos Areces et Eduardo Gomez, deux habitués de chez De la Iglesia qui ont fait moult fois leurs preuves, et l’inimitable Rossy De Palma (Femmes au bord de la crise de nerfs, Attache-moi !) qu’on ne présente plus. On notera malgré tout quelques effets spéciaux en demi-teinte, sans doute à cause du budget plus que limité du film (1.8M€), mais dans le genre divertissement très efficace, il n’y a clairement pas grand-chose à reprocher à Anacleto : Agente Secreto.

LES PLUS LES MOINS
♥ Excellent casting
♥ Mix action / comédie homogène
♥ Très bon rythme
⊗ Très classique
Quand le cinéma espagnol se met à pasticher la légende James Bond, ça donne Anacleto : Agente Secreto, une comédie d’action qui permet de passer un excellent moment, entre hommage et parodie.



Titre : Anacleto : Agente Secreto / Spy Time
Année : 2015
Durée : 1h33
Origine : Espagne
Genre : Y a-t-il un flic pour sauver l’Espagne ?
Réalisateur : Javier Ruiz Caldera
Scénario : Fernando Navarro, Pablo Alen, Breixo Corral

Acteurs : Imanol Arias, Quim Gutierrez, Carlos Areces, Alexandra Jimenez, Rossy De Palma, Berto Romaro, Emilio Gutierrez Caba, Eduardo Gomez

 Anacleto: Agente secreto (2015) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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