[JV] Resident Evil 3 : Nemesis (2000, PS1)

Deux mois se sont écoulés depuis l’incident du manoir. Jill Valentine, membre des STARS et rescapée du manoir, est restée à Raccoon City pour enquêter sur un laboratoire secret d’Umbrella. Elle tente d’échapper à la ville infestée par le virus-T, 24 heures avant les événements de Resident Evil 2. Dans son périple plutôt laborieux, elle tombe nez à nez avec Brad Vickers, un membre des STARS. Partant à sa poursuite, Jill se dirige alors vers le poste de police (celui des événements de Resident Evil 2). Devant l’entrée, elle croise Brad, grièvement blessé, qui est rattrapé par une grande créature, le Nemesis. Ce dernier est un être génétiquement modifié créé par la société biochimique Umbrella dans le but de tuer les agents spéciaux de la police de Raccoon City.


Avis de Rick :
Resident Evil 2 devient un succès immense, un des plus grands jeux pour Capcom, si bien que la société continue sur sa lancée. Plusieurs spin of sont développés. Pour certains, ce sont des jeux de tirs (Dead Aim, bien mauvais), pour d’autres, des jeux plus classiques se déroulant dans l’univers des jeux avec un gameplay plutôt identique. Resident Evil 3 Nemesis (ou The Last Escape au Japon) devait au départ être un spin of, avec un autre personnage. Code Veronica, alors également en développement, devait être Resident Evil 3, mais il est décidé que Nemesis deviendrait le vrai troisième opus afin que la première Playstation contienne une trilogie numérotée. Du coup, Jill Valentine, personnage jouable du premier jeu, revient et est l’héroïne. Au-delà de ça, il faut avouer que Resident Evil 3 a au départ tout pour nous faire peur, tant le jeu ne semble rien ajouter de particulier à une formule bien établie depuis déjà quatre ans et deux premiers opus. Se déroulant pendant les événements de Resident Evil 2, on y retrouve Jill Valentine, héroïne du premier opus donc, qui va devoir quitter la ville de Raccoon City. Sur son chemin, des zombies, des rues, un commissariat. Oui, de prime abord, Resident Evil 3 est une suite inutile et peu originale, reprenant des éléments connus des deux premiers opus… Oui, le jeu ira jusqu’à reprendre le lieu iconique du précédent jeu dans sa première partie, le commissariat donc, pour nous y faire passer une petite heure de gameplay. Et oui, l’action est plus présente dans cet opus, notamment du au fait qu’il ne devait pas être le troisième opus. Et pourtant, force est de constater que si Capcom fait un pas de plus vers l’action (en facile, le jeu débute avec Jill armée d’une mitraillette), ils soignent encore une fois leur jeu, et nous proposent une aventure palpitante, avec quelques nouveaux éléments, de nouveaux personnages, de nouveaux monstres et quelques améliorations. Que demander de plus ? Oui je sais, un remake HD… Et une aventure qui aurait malgré tout pu être beaucoup plus longue, car même sans connaître le jeu par cœur, celui-ci peut à présent se boucler en moins de six ou sept heures, facile.

Dernier opus sur la première console Playstation de Sony, Resident Evil 3 annonce donc un changement dans la saga qui se confirmera par la suite. Forcément le plus joli de la saga sur la première Playstation, bien que le jeu ressemble à s’y méprendre au second opus, il nous offre pourtant des décors fourmillant encore plus de détails. Ainsi, lorsque l’on avance dans les rues de Raccoon City en début de jeu, on est éblouit par les décors et la qualité graphique du jeu. Bien que reprenant le même point de départ que Resident Evil 2, Capcom ne fait pas dans le copier coller total, et les rues ne seront pas les mêmes que dans le précédent jeu, heureusement. Mais plus que tout, pour apporter un peu de nouveautés dans un jeu qui graphiquement aurait été du même niveau que le précedent, les développeurs placent des petites interactions et augmentent la variété. Pour le premier point, c’est simple, nous trouverons parfois des barils disséminés dans les niveaux et pouvant être explosés en tirant dessus, pour détruire des éléments de décors ou des ennemis. Dans le même ordre d’idée, de nombreux endroits de la ville sont détruits, des flammes bloquent des rues, des bâtiments, des décombres parsèment les rues ci-et-là. Pour le second point, c’est bien simple, Capcom a misé sur la variété des décors mais également des ennemis. Le joueur visitera de nombreux lieux, même si parfois la visite sera éclair, et si les zombies sont toujours les ennemis de base, ils sont bien plus variés : policiers, hommes, femmes, des citoyens ordinaires et j’en passe. L’autre nouveauté pour apporter un peu de sang neuf sera que les lieux visités seront souvent petits, mais que le joueur devra visiter la ville afin de se rendre d’un lieu à l’autre, donnant une impression de grandeur et de liberté.

Excellent point au final, puisque Nemesis nous donne donc l’impression de jouer à un survival horror parfois assez stressant, mais malgré tout beaucoup plus ouvert que les deux précédents jeux. Oui, on passe au commissariat, avant de repartir vite dans les rues. On trouve une station service mais on n’y fera que quelques pas avant de repartir dans les rues, pareil pour un journal, le cimetière, la tour de l’horloge, l’hôpital. Et cette impression beaucoup plus vaste et ouverte donne un cachet assez unique à ce troisième opus. Nous jouons donc encore Jill Valentine, cette fois-ci dans une très belle tenue assez courte (mmm mmm), qui va devoir trouver un moyen de quitter la ville avant sa destruction, tout en échappant à la nouvelle création d’Umbrella. Resident Evil 1 nous offrait un Tyran en boss de fin comme arme ultime, Resident Evil 2 nous permettait d’affronter et fuir à plusieurs reprises un nouveau Tyran, et bien Resident Evil 3 va encore un peu plus loin avec le Nemesis.

Un nouvel ennemi ultime, qui va vous pourchasser sans relâche tout le long du jeu, offrant au joueur des possibilités. Pendant un court instant, le jeu va se figer pour nous laisser en général deux possibilités: la fuite ou le combat. À savoir que si la fuite vous met en sécurité, vous fait économiser vos munitions et votre vie et permet de faire avancer l’histoire, affronter le Nemesis et le neutraliser temporairement permet de récupérer quelques objets rares et parfois d’échapper à sa visite suivante. Des choix intéressants qui permettent à Resident Evil 3 d’avoir une replay value agréable, et qui ajoute une petite dose de stress notamment lors de la première partie, puisque les apparitions du Nemesis sont bien fichues et parviennent à surprendre quand on ne s’y attend pas forcément. Le joueur aura même des choix par moment, et en fonction de ces choix, quelques nouvelles petites zones pourront être visitées. Tomber dans un trou pour éviter une caisse ou se relever vite, esquiver et poursuivre la route prévue au départ ? Intéressants choix. Si les développeurs se montrent néanmoins parfois peu inspirés en début de partie, nous faisons donc évoluer dans la ville puis encore une fois dans le commissariat, lieu principal du second opus, cette partie se termine rapidement pour nous faire voir de nouveaux lieux, comme un cimetière, une cathédrale, et forcément, un labo secret avec compte à rebours pour le final. Mais là où Resident Evil 3 brosse le fan dans le sens du poil, c’est dans son retour à une identité visuelle plus proche du premier opus que du second. Passé le commissariat et ses murs froids et ses ambiances de métal, le joueur retourne dans une ambiance chaude, avec des décors en bois, en vieilles briques, et cela fait plaisir. Un petit détail certes, mais un détail qui ne m’aura pas laissé indifférent.

Par contre, il y a bien un autre élément où le joueur pourra ressentir le fait que Nemesis devait au départ être un spin of, c’est bien dans son gameplay. Déjà que l’ajout du Nemesis et des choix dynamise un peu la formule, et bien le gameplay se voit doté de quelques ajouts qui en soit, ne changent pas de manière radicale l’aventure, mais lui donne un tout petit coup de jeune. Jill pourra par exemple esquiver les ennemis, en poussant les zombies vers l’avant ou en faisant un pas de côté ou en arrière. Un choix plus dynamique, bien que pas toujours maîtrisé, lorsque l’esquive nous envoie dans un mur et que l’on se prend le coup malgré tout. Autre ajout, la possibilité de créer des munitions à l’aide de poudre. Idée qui par la suite fut totalement oubliée, avant de faire son retour dans… Le remake de Resident Evil 2 cette année. Un bouton pour faire un demi tour rapide a également été ajouté, ce qui s’avère bien pratique, tout comme la possibilité de monter et descendre soi-même les escaliers, rendant l’expérience encore plus fluide et agréable. Au delà de ça, nous sommes en terrain connu, même si Capcom a travaillé à fond avec les capacités de la console, si bien que jusqu’à neuf ennemis peuvent apparaître à l’écran, sans que le jeu ne subisse de ralentissements ou autre. Et neuf ennemis, il faut avouer que ça fait beaucoup tout de même. Par contre, dans son orientation plus action, plus musclée, Resident Evil 3 délaisse les énigmes, beaucoup plus simples et moins présentes. Au final, on pourra dire que Capcom a joué la sécurité avec ce troisième opus, en gardant un style bien connu, des ennemis que l’on connaît pour la plupart, et se contente de peaufiner les éléments déjà présents plutôt qu’ajouter de réelle nouveauté, exception faite des munitions et du Nemesis. Mais malgré tout, l’aventure parvient à captiver, et à faire plaisir. Certains lieux visités sont intéressants et originaux, la visite du cimetière procure son petit effet, et pouvoir jouer mi-parcours un autre personnage pour une petite demi-heure lors d’un niveau assez défoulant dans un hôpital fait plaisir également.

Ce qui déçoit véritablement par contre, ce sera la durée de l’aventure. Là où les deux premiers opus nous permettaient de jouer toujours deux personnages, et d’avoir donc des lieux parfois différents, ce Resident Evil 3 se fait incroyablement court, avec uniquement Jill comme personnage principal, une seule version de l’histoire, et finalement, à l’exception de quelques déambulations dans les rues, une progression toujours en ligne droite, renforçant quelque peu l’impression d’un jeu de couloir, et moins d’exploration. On notera également pour la première fois dans un Resident Evil la présence d’un mode Mercenaires, qui sera reprit par la suite dans Resident Evil 4, 5 et 6, augmentant la durée de vie avec un mode difficile mais bien fun et pas prise de tête. Si la saga commence à montrer des premiers signes d’essoufflements, il faut bien avouer que Resident Evil 3 : Nemesis (The Last Escape en VO) clôt la saga sur Playstation de manière toujours aussi réussie, et permet d’être, bien que trop court, un grand spectacle pour les yeux, rythmé d’un bout à l’autre et réservant par moment quelques agréables surprises.


GRAPHISMES
Dans la continuité du second opus, Nemesis se fait très beau, avec de magnifiques décors bourrés de détails. Et surtout, l’aventure nous faisant visiter rapidement pas mal de lieux et surtout évoluer dans les rues pour fait voir des décors très variés.
JOUABILITÉ
À quelques ajouts près (les demi-tours, descendre les escaliers, les munitions à crafter), il s’agît toujours de la même formule, mais qui marche encore pour l’orientation du jeu.
DURÉE DE VIE
Malheureusement, Resident Evil 3 se fait un peu court, et malgré sa replay value lors des choix à faire et des combats (ou non) contre le Nemesis, on boucle l’aventure bien trop rapidement, dommage.
BANDE SON
Une bande son toujours excellente, maitrisée, alternant ambiance et moments plus musclés.
CONCLUSION
Quelques rares innovations pour un jeu encore une fois réussi, qui tient en haleine et permet de clore la première partie de la saga en beauté.

note65



Titre : Resident Evil 3 Nemesis / Bio Hazard 3 The Last Escape
Année : 2000
Studio : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : Survival Horror

Joué et testé sur : Playstation 1 et 3
Existe sur : Playstation, PC, Nintendo 64, Dreamcast, GameCube, Playstation 3
Support : un disque


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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