[Film] Pacific Rim (2013)

Paisible petite terre jadis, aujourd’hui attaquée par des monstres provenant d’une faille sous marine de l’océan Pacifique. Les hommes veulent se battre, construisent des robots et arrivent à bout des premiers Kaijus rapidement. Mais ces derniers deviennent de plus en plus forts au fil des apparitions, s’adaptent à l’environnement et commencent à prendre du terrain sur la terre des hommes. Mais c’était sans compter sur une résistance et l’esprit de survie de certains qui vont, avec leurs robots, tout faire pour stopper l’invasion … à base de go go gadjet au poing.


Avis de slimdods :
J’y suis allé confiant au cinéma voir ce fameux PACIFIC RIM, blockbuster de l’été !
Pourquoi ?
Parceque le Kaiju Eiga et moi, c’est une vraie petite histoire d’amour depuis un moment, notamment grâce à un certain Yume qui hante de temps en temps les lieux sacrés de Hkmania.Parce que je l’aime le Guillermo Del Toro, de BLADE 2 à ses deux HELLBOY en passant à ses trucs plus intimistes. J’aime clairement son style et sa poésie. Parce que j’aime les gros robots à la PATLABOR, les TRANSFORMERS de Mickael « god » Bay et les gros monstres (avec ou sans tentacule).
Et en définitive, je suis sorti de la salle avec un sentiment de déception assez énorme.

pacific rim 3
Premières apparitions réussies ! Les monstres sont très inquiétants sur le début du film !

En premier lieu, le manque d’enjeux est évident et pénalise toute la montée en tension que le film aurait dû proposer. La menace tant menaçante n’est que esquissée. Ce n’est pas parce que l’on catégorise les monstres et qu’ils apparaissent au fur et à mesure de plus en plus grands et forts que ça fonctionne :
– montre de catégorie 3 : gros mais pas trop, mais assez méchant pour défoncer quelques Jaegers (les robots) et des immeubles,
– monstre de catégorie 4 : croisement de regard entre les héros du film, car un poil plus grand et plus costaud que les monstres de catégorie 3, et en plus ils peuvent attaquer à plusieurs,
– monstre de catégorie 5 pour le climax de fin qui est juste absent, non mais c’est quoi ce « boss de fin » tout pourri qui a une belle gueule mais qui ne délivre absolument aucune crainte. Le climax de fin est foiré du coup.
Rappelez vous, ce procédé de catégorisation de la menace était présent dans TWISTER par exemple (dans un genre différent) et on sentait la montée en pression constante qui culmine lors d’un climax de fin juste hallucinant avec sa tornade puissance 5.
Les scènes de rampage sont quasi absentes qui plus est dans PACIFIC RIM, là on aurait pu se mettre à la place de l’homme que l’on est face à ces géants monstres. Seules quelques images de rampage en mode Breaking News sont présentes et sont en plus plutôt réussies, mais c’est bien peu pour le genre mine de rien. Le monstre de CLOVERFIELD fout la pétoche au moins et on y croit à cette fin du monde avec ce climax apocalyptique. Bref, je n’ai jamais ressenti une réelle menace dans PACIFIC RIM, et les enjeux en prennent un coup pour ma part. C’est donc difficile de rester accrocher à cette lente descente aux enfers … mais pas très infernale au bout du compte.

pacific rim 5Voilà le genre d’image magnifique que l’on aurait dû avoir bien plus souvent ! Elles se comptent sur les doigts de la main …

Pour compliquer les choses, je n’ai pas du tout adhéré à la direction artistique globale. Les néons des robots, la nuit omniprésente, le hangar en mode night club, mon dieu comme j’ai trouvé ça flashy et hors contexte. Sommes nous en face d’un remake de Tron ou quoi ? Le monster-design est peut être pas mal, mais je n’ai pas réussi à en profiter, d’autant qu’ils se ressemblent beaucoup malgré le fait qu’ils soient dérivés de différents animaux (on croisera donc des lézards et du gorille par exemple). Dans certains combats lorsque plus de deux monstres sont présents à l’écran, je vous mets au défi de les différencier à cause de cette imagerie trop flashy et trop sombre. Et ces lampes sur les robots par milliers qui nous font penser à un remake des scènes nocturnes de X-FILES, sauf que l’on n’y comprend rien cette fois ci. J’ai donc rejeté totalement cette direction artistique, mais il est vrai que Del Toro à des acquis et qu’il les utilise comme bon lui semble. Les laboratoires scientifiques et autres hangars du film utilisent une photographie similaire à ses HELLBOY par exemple, films que j’adore pourtant. Mais cela ne passe définitivement pas dans PACIFIC RIM.

pacific rim 6En mode Night Club méga mix volume 12 … j’aime pas la direction artistique, définitivement.

La dramaturgie des personnages est, pour ne pas arranger les choses, complètement à la ramasse. Non mais au secours le jeu d’acteur et toute l’écriture associée. Quitte à être insultant, autant faire du Mickael Bay qui connait ses limites et qui se joue de nous en nous proposant des cruches et des gros bras en assumant complètement sa démarche ! Ici, les sacrifices ne donnent aucun frisson, les têtes à claques pullulent, les scientifiques, non mais au secours ces deux expensables du calcul quoi … d’autant que Del Toro en rajoute des tonnes sur les relations de chacun alors que l’on s’en fout totalement vu que la valeur ajoutée y est quasi-nulle en termes de narration. Les trop nombreuses scènes se déroulant dans les hangars à robots et la base de vie m’ont rappelé (à un autre niveau je vous rassure) les fumeux galas des films de Nolan ou on s’amuse à discuter pour ne rien dire. Une petite dérive histoire de rapprocher les liens (la dérive est un procédé permettant une connexion mentale entre deux personnes pour le pilotage des robots), et puis vas y que je te raconte ma vie et le pourquoi du comment qu’on conduit un robot, que je te rajoute des visions bien immondes, que je traite la petite asiatique toute mimi de « s***** » pour une petite baston entre catcheurs, que je te foute une vielle rivalité entre pilote à la TOP GUN, que je t’explique comment qu’on fait les bébés, que je te lise dans ton cerveau la clé de l’histoire … purée que c’est long et inutile tout ça ! Mickael Bay connait ses limites, et pose sa caméra sur des fessiers … ok c’est direct et à la limite du vulgaire, mais on ne perd pas le nord au moins (ouai, nous sommes de gros bourrins !). Il est clair que ce n’est pas que l’on attend le plus de ce genre de film hein, mais purée, là, on veut au moins du charisme, et comme Del Toro s’attarde à créer son petit univers dans son hangar à robots et toutes les petites relations associées entre personnage … je ne peux que tiquer. Ça m’a rappelé le mauvais souvenir de MATRIX REVOLUTION … un bon gâchis en somme.

pacific rim 2Au premier plan, le mécha russe … dans l’eau, pour changer.

Mais bon, on ne va pas voir PACIFIC RIM pour ça, on veut de la baston entre de gros monstres et des robots. Alors après une introduction du film assez sympa nous présentant le contexte (sous forme de JT), le combat qui suit et qui représente le premier gros morceau de bravoure m’a vraiment déçu. Pourquoi la majorité des combats se déroulent avec des gerbes d’eau par tonne au premier plan. La suite suit la donne et même si l’alternance de plan intérieur / extérieur robot n’est pas trop marquée (ma principale crainte à la vue des bandes annonces), j’ai trouvé ça assez mal réalisé de manière générale avec un montage vraiment bizarre et cette désagréable impression que le lien n’est pas toujours présent dans certains enchainements de plans. Ce problème vient probablement du trop plein de plans rapprochés à la limite du lisible les uns derrière les autres, de l’imagerie sombre des combats et du trop plein d’éléments en premier plan (genre l’eau) qui parasitent bien trop souvent l’action. La scène de Hong Kong reste bien évidemment la meilleure scène du film, assez longue et plutôt impressionnante (dont une charge héroïque avec un point qui éclate en mille morceaux). Del Toro à tout misé sur la mise à l’échelle de nos géants et force est de reconnaître que c’est fort réussi de ce côté là, mais à côté de ça, la mise en scène est bien en deca de ce que l’on pouvait attendre, surtout venant d’un Del Toro qui sait en principe faire de belle chose (non mais j’ai le souvenir plein la tête des bastons de BLADE 2 où de la poésie d’un HELLBOY 2). Il y a bien quelques fulgurances (le passage dans la stratosphère, les quelques magnifiques plans panoramiques comme la sortie des eaux du gorille, la puissance des coups bien retranscrites) mais finalement, peu d’images sont restées gravées dans ma mémoire. Puis que dire de ce dernier quart d’heure imbuvable avec son climax de fin ridiculement absent. Une vraie déception en découle de ces séquences de Kaiju Eiga à l’américaine donc, alors qu’en temps normal, je suis un spectateur très bon public, tel un enfant mangeant une glace pour la première fois de sa vie. Mais quelle déception, je suis vraiment dégouté pour tout vous dire !

pacific rim 4Dans la stratosphère … c’est bôôôô !

Pour conclure, je me suis clairement ennuyé en regardant PACIFIC RIM, même si les quelques fulgurances de Del Toro sont bien présentes et que le rythme se soulève par moment. Mais boudiou, voici le premier Del Toro que je n’apprécie pas. Mais où est donc passé cette poésie qu’il lui va si bien ? Mais où est donc passé cette facilité de nous émerveiller ? PACIFIC RIM aurait pu, je dirais même plus, aurait dû être le film qui réconcilie le genre du Kaiju Eiga (même si à l’américaine, là n’est pas le problème) et Del Toro était un des réalisateurs de choix pour relever la mission! Ce dernier aurait dû nous proposer du divertissement primaire qui nous renvoie à nos songes d’enfant et à cette naïveté qui fait le charme du genre, mais non, PACIFIC RIM n’est clairement pas maîtrisé, trop sérieux et pas assez démonstratif dans ce qu’il propose malgré ces CGI impressionnants. En espérant que Gareth Edwards nous réalise un Godzilla en 2014 digne de son précédent long métrage MONSTERS qui proposait un film simple mais à l’ambiance magique et poétique … Purée, comment je suis dégouté mine de rien. J’en ai tellement rêvé et Del Toro a échoué.

note35

pacific rim 1Bouuuaaaaahhhh, je fais peur dans la nuit sombre !


Titre : Pacific Rim
Année : 2013
Durée : 2h12
Origine : U.S.A
Genre : Kaiju Eiga boudiné
Réalisateur : Guillermo Del Toro

Acteurs : Idris Elba, Ron Perlman, Charlie Hunnam, Charlie Day, Clifton Collins Jr, Rinko Kikuchi, Rob Kasinsky, Max Martini, Burn Gorman, Robert Maillet, Timothy Gibbs, Heather Doerksen


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Auteur : slimdods

Rejeton Hkmaniak-O-dépressif, je suis le vrai « Bouffe tout » de la famille : du polar urbain sérieux à la comédie kitsh, du Kaiju-eiga au Wu Xia Pian volant, aucun genre n’est épargné par ma faim. D’ailleurs, j’ai un faible pour l’anticonformisme assumé et mon Tsui Hark d’époque me manque énormément. Heureusement que mon Baby Godzilla est réconfortant !
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