[Test] Danganronpa V3 Killing Harmony (2017)

16 nouveaux étudiants se réveillent amnésiques et enfermés dans une école. Monokuma l’ours psychopathe ainsi que ses 5 enfants leur annoncent qu’ils vont devoir s’entre-tuer pour pouvoir sortir de là, rejoindre le monde extérieur et découvrir la vérité sur l’école et leur amnésie.


Avis de Rick :
Ah Danganronpa ! Pour ceux qui lisent mes tests de jeux, vous savez que quelques sagas me tiennent à coeur, et en général, ce ne sont pas les sagas grand public. Oui, il y a bien Silent Hill, mais bon, ça date maintenant. Non, j’adore les Yakuza par exemple, et les Danganronpa ! Une saga qui a une place particulière dans le cœur des fans, un visual novel lancé en 2010 au Japon et qui a su rapidement se trouver des fans grâce à ses qualités d’écriture, son univers alliant glauque, grotesque et humour noir, et grâce à un de ses personnages. Oui, Monokuma, l’ours en peluche totalement psychopathe, adepte de l’humour noir et des exécutions graphiques et WTF. Et depuis la sortie du premier opus, il y a eu du chemin de parcouru. Danganronpa était la surprise, Danganronpa 2 poussait la formule plus loin (par moment trop loin), Ultra Despair Girls changeait la formule pour être un TPS se déroulant entre les deux premiers jeux. Puis pour la suite de l’aventure, il fallait se tourner vers Danganronpa 3, la série d’animation de 24 épisodes, faisant à la fois office de suite au deuxième jeu que de préquelle au premier jeu. Oui, l’univers est dense, l’univers est travaillé, et depuis le temps, nous avons appris à aimer les personnages, qu’ils soient du côté de l’espoir ou du désespoir pour cette lutte éternelle jonchée de cadavres et d’éclaboussures de sang rose ! Mais l’équipe allait-elle faire aussi fort avec ce nouvel opus, le nommé Danganronpa V3 Killing Harmony ? Un opus oubliant le côté TPS pour revenir à la base, le visual novel, les enquêtes, les procès de classe. Un épisode qui fait clairement suite aux précédents, mais qui nous emmène (tardivement donc je ne dirais rien) vers de nouveaux horizons. Un épisode qui si il ne renouvelle rien dans le fond, fait bien les choses et ose par moment insérer de nouvelles choses dans un concept déjà bien rodé pour le plaisir des joueurs. Petite analyse, sans spoilers.

Encore une fois, l’aventure découpée en six chapitres plus un prologue et un épilogue nous présente 16 étudiants. Seize nouveaux étudiants aux dons divers, la crème de la crème, enfermés dans un lieu pour participer à une tuerie organisée par Monokuma. Cette fois-ci, ça ira de l’ultime pianiste, que le joueur joue, à l’ultime tennisman, l’ultime nounou, l’ultime créatrice, l’ultime magicienne et j’en passe. Pour mixer un peu l’ambiance du premier jeu et celle un peu plus ouverte du second jeu, le lieu de l’action sera de nouveau une école, mais l’on pourra également aller dans le jardin, changer de bâtiment, explorer un peu les alentours. Dans sa forme, on retrouve donc parfaitement l’univers des deux premiers jeux. À savoir une structure découpée en trois parties, avec de nombreux petits ajouts par-ci par-là pour ne pas donner l’impression que l’ensemble se répète. On passe ainsi de la vie ordinaire, où l’on va explorer l’école en vue subjective et en 3D, parler à nos 15 autres camarades de classe pour approfondir un peu leur background, ou même aller dans certains lieux pour participer à des mini jeux. Puis lorsqu’un cadavre est découvert, nous passons à la phase d’enquête, où il va falloir chercher les indices, parler à nos camarades/témoins/coupables potentiels pour mieux s’en sortir dans la troisième phase de gameplay, à savoir les procès, où l’on va débattre non stop et participer à des petits jeux pour mettre à jour le mode d’exécution du meurtre et bien entendu l’identité du coupable.

Une formule donc bien rodée, poussée un peu dans ces derniers retranchements ici, que ce soit dans la phase de vie quotidienne, ou dans les procès, les enquêtes restant grosso modo la même chose. Comme toujours, avancer dans le jeu va débloquer de nouvelles zones à explorer, avec des laboratoires spéciaux pour nos surdoués, une piscine, et même un casino où le joueur pourra participer à 4 petits jeux (assez addictifs, allant du jeu de voiture à la machine à sous). Une autre surprise fait son apparition de nuit à condition d’avoir certains objets en notre possession. A cela, le jeu rajoute également un petit mini jeu en 2D accessibles à tout moment tant qu’aucun meurtre n’a eu lieu, où le joueur devra tenter d’arriver à la fin d’un niveau. Mais en mode Monokuma, c’est-à-dire que tout dans le mini jeu est pensé pour vous faire échouer. Connaître ses camarades par contre ne change absolument pas, il faudra toujours leur parler et leur offrir des cadeaux pour en apprendre plus sur eux. Excellent point, les personnages de ce nouveau Danganronpa sont excellents. Même les personnages paraissant tout d’abord juste extrêmement vulgaires, comme Miu, très portée sur le sexe, se sont finalement retrouvés être attachants à mes yeux. Danganronpa 2 avait fait certains choix qui m’avaient fait détester certains personnages, et donc en toute logique, leurs sorts m’importaient moins. Ce n’est pas le cas ici, on se retrouve bel et bien devant des personnages travaillés auxquels on peut s’attacher, ce qui va rendre les retournements de situations, les morts et également les exécutions émotionnellement plus fortes.

Oui, que ce soit Miu, l’inventrice vulgaire mais peu sûre d’elle, la gamine Himiko et sa magie… pardon, sorcellerie (je ne voudrais pas la vexer), Maki qui se révèle au compte goutte, Gonta l’amoureux des insectes, Kaito l’astronaute qui positive toujours, ou même Kokichi, ils ont tous un background, une personnalité propre et complexe. Seule Angie, l’ultime artiste, m’aura par moment énervé, avant de voir là un thème rarement exploité à ce point dans la saga, ce qui prouve encore une fois que derrière ses délires, Danganronpa parle de sujets on ne peut plus vrai. Outre les questionnements habituels sur la vie, la mort, la valeur de la vie bien entendu, l’amitié, d’autres thèmes s’invitent dans la partie, comme la religion et même parfois d’autres thèmes graves. Et même, petit clin d’œil actuel sans doute, la réalité virtuelle. Oui, Danganronpa V3 (le V a une signification je rassure) est une réussite au niveau de ses personnages et de ses thèmes abordés. Comme dit plus haut, le jeu se divise en trois parties, et dans chaque chapitre, l’impensable se produit, un meurtre a lieu, et le jeu bascule alors en mode en quête où l’on devra récolter des indices. Rien de nouveau ici, la formule est la même depuis le premier jeu. Notons d’ailleurs qu’ici, la difficulté a semble-t-il été revu à la baisse, un point d’exclamation étant sur votre carte pour indiquer dans quelles pièces se situent les indices, au cas où un indice serait passé dans les mailles de votre filet.

Puis vient le plus intéressant, le plus fun, et parfois le plus dur si l’on s’accroche un peu trop aux personnages, à savoir les procès. Le principe reste le même qu’autrefois. Débattre pour trouver l’identité du coupable et son mode opératoire. Si le coupable est trouvé, il est exécuté. Dans le cas contraire, il est libre et tous les autres personnages sont exécutés, game over donc. Comme toujours, l’on avance dans les procès dans une série de mini jeux, allant du débat non stop (où l’on devra tirer le bon argument pour réfuter une information, ou la confirmer), le mode du jeu du pendu et j’en passe. Pas mal de nouveautés font leur apparition ici, et la difficulté semble être un peu plus hardu que dans les anciens jeux. Tant mieux, arrivé à son troisième opus, on peut dire que Danganronpa V3 s’adresse aux fans de toute façon. Au rang des nouveautés donc, le jeu de la glissade de l’esprit du second Danganronpa est remplacé par un jeu de taxi où l’on récupère des lettres pour former une question avant de prendre la bonne route pour répondre, un mode Panique où trois personnages vont parler en même temps et il faudra rapidement trouver le bon argument, et mon petit préféré, le débat disloqué, où les personnages sont en deux camps distincts et chacun va donner son argument. À votre camp de trouver à chaque fois le bon argument pour casser le camp ennemi. On trouvera également un jeu de la mine où il faudra casser des blocs de couleurs pour révéler le bon objet.

Mais des nouveautés s’invitent également dans les jeux que l’on connait déjà. S’il est possible par exemple de confirmer des dires ou de trouver des mensonges ou erreurs dans les débats, le jeu nous donne à présent la possibilité de mentir lors des procès, pour pouvoir avancer un peu plus vers la vérité. Le joueur pourrait d’ailleurs penser qu’arrivé au troisième jeu, il est rodé, mais non, le jeu redouble d’inventivité pour notre plus grand plaisir, rendant certaines phases complexes, et il est parfois bien long d’arriver à la bonne déduction pour trouver le coupable. Les procès sont beaucoup plus longs que dans les deux premiers jeux. Si au début, l’on y passera bien 2 heures comme avant, certains vont être plus complexes et la durée parfois s’allonger vers les 4h, rien que ça ! Forcément, le jeu se fait donc également plus long que les précédents, comptez entre 40 et 45 heures pour en venir à bout. Grosse nouveauté également, le jeu est pour une fois sous titré en français. Bon, un paquet de fautes ou parfois même quelques mots sont oubliés, mais voilà, la traduction est là. Oui, elle est là… et était à double tranchant, puisque jusqu’à la mise à jour d’hier, un bug était présent dans le second procès, et uniquement dans la VF, un bug qui empêchait toute profression, à moins de passer la console en anglais. Et l’histoire en général donc ? Et bien c’est du bon boulot encore une fois, le jeu sachant manier l’auto dérision, briser le 4ème mur quand il le faut, mais également jouer avec les rebondissements, très nombreux, jusqu’à un final qui va diviser, mais qui nous accroche malgré tout. Signe qu’il est bon au final ? Probablement.

Il fallait faire des choix, et Danganronpa V3 ne fait pas les choses à moitié, quitte à décevoir certains joueurs. Mais ce qu’il entreprend, il le fait bien. Il arrive à nous accrocher dés le tout premier procès grâce à un procédé que je ne peux dévoiler (aucune capture de cette critique ne spoile d’ailleurs, elles proviennent toutes du premier chapitre), il contient énormément de nouveautés dans les procès et de nouveaux mini jeux, Monokuma est comme toujours sadique et a à présent cinq petits bambins avec lui (tous doublés par la même personne), et la durée de vie est même plus grande que sur les précédents jeux. Peut-être par moment trop grande d’ailleurs, notamment pour le prologue, qui était bien trop court sur le premier jeu (un petit 30/40 minutes) et qui atteint ici facilement les deux heures. Mais passé ce prologue et une fois vraiment plongé dans l’aventure, ce nouvel opus ne nous donne que du bonheur. Et qui dit Danganronpa dit petits jeux qui se débloquent une fois l’aventure terminée. Ce troisième opus ne fait pas les choses à moitié à ce niveau là non plus, puisque outre la possibilité de retourner au casino ou à la machine à cadeau via le menu, il nous offre trois modes supplémentaires.

On retrouve déjà bien entendu le mode libre, où le joueur devra tout simplement améliorer ses affinités avec ses camarades dans l’école sur 10 jours, sans aucun meurtre. Un mode que l’on commence à connaître, et qui est cette fois-ci épuré. Seulement 10 jours, et à part améliorer l’affinité, aucun autre défit, là où les précédents jeux nous proposaient souvent de fouiller les pièces et de nettoyer pour récupérer des objets et construire quelque chose que Monokuma nous demandait. Rien de tout ça ici, juste nos camarades, un seul jeu au casino la nuit, et voilà. Mais si ce mode est épuré, c’est parce que le jeu nous propose deux autres modes. Le premier, prenant la forme d’un jeu de plateau, nous permet de jouer avec un personnage issu des trois jeux principaux de la saga, pour améliorer ses compétences. On choisit un plateau, on tire les dés, et on avance, avec parfois des interactions avec d’autres personnages présents sur la même case, des cases événements et j’en passe. Un jeu de plateau qui nous donne de l’XP, un peu comme un RPG. Et justement, une fois un personnage créé et avec des compétences, voilà que le dernier mode se débloque. Ce mode, c’est simple, c’est une invitation à faire du Dungeon RPG, en 2D 8bit. 50 niveaux, avec un ascenseur pour revenir à notre base tous les 5 niveaux (et donc reprendre de la vie), un gros boss tous les 10 niveaux, et une difficulté belle et bien présente. Un mode qui va de pair avec le mode création, puisqu’avec de l’argent gagné lors des combats et trouvé dans les coffres, le joueur peut acheter des cartes, qui permettent d’entraîner des personnages plus puissants, et ainsi favoriser notre avancée dans le donjon.

Deux petits modes assez prenants, mais qui prennent donc du temps. Danganronpa V3 n’a clairement pas fait les choses à moitié, avec une histoire à rebondissement plus longue que les précédentes, un final qui va diviser, plus de mini jeux et surtout des mini jeux plus longs, et apparemment même des routes alternatives lors des procès (si j’en crois la liste de trophées, je n’ai pas trouvé ces routes). Avec en plus ses 16 nouveaux personnages hauts en couleurs mais pour la plupart très attachants, ces choix lors des procès que l’on fait parfois à contre cœur, le jeu se fait plutôt complet, et parvient à embellir sa formule sans la changer. Chapeau donc Spike Chunsoft. Ceux qui comme d’habitude n’aiment pas lire n’auront rien à faire ici bien entendu, le jeu restant avant tout un visuel novel, et sa durée de vie étant plus longue, il y a toujours plus de texte. Et bien entendu, pour ceux qui veulent avant tout un jeu sacrément beau, passez votre chemin également. Oui, les dessins 2D et le design sont magiques, mais comme toujours, les phases en 3D ne sont pas super belles. Qu’importe pour le fan, l’intérêt est dans l’histoire.


GRAPHISMES
Premier opus pensé à la fois pour Vita et PS4, les dessins 2D sont toujours très beaux, et le mélange de style détonne. Les moments en 3D pour l’exploration sont toujours un peu en dessous, mais l’univers est travaillé.
JOUABILITÉ
Comme pour les deux premiers, le jeu alterne de longues phases de lectures, avec de l’exploration 3D en vue subjective, des enquêtes en 2D, et puis les fameux procès, là où il va falloir réfléchir et agir vite. Le mélange fonctionne toujours aussi bien.
DURÉE DE VIE
Plus long que les précédents, avec des chapitres longs, des procès aux multiples rebondissements. Comptez environ 40 voir 45 heures pour venir à bout de l’aventure, puis ajoutez des modes bonus !
BANDE SON
Entre de nouveaux thèmes et des remix des anciens, la musique tient toujours une place importante et se fait toujours aussi dynamique (jouissive ?) lors des procès. Les doublages sont comme toujours excellents.
CONCLUSION
Danganronpa V3 continue la saga sur sa lancée. Sadique, bourré d’humour, avec de nouveaux minis jeux, on retrouve Monokuma pour un nouveau jeu de massacre avec 16 nouveaux étudiants, et on s’éclate pendant 40h.

note85



Titre : Danganronpa V3 Killing Harmony
Année : 2017
Studio : Spike Chunsoft
Editeur : NIS America
Genre : La Tuerie peut reprendre

Joué et testé sur : PS4
Existe sur : Playstation 4, PS Vita et PC
Support : un disque


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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