[JV] 198X (2019, PC)

Dans la banlieue des années 80, un jeune homme du nom de Kid rêve d’un ailleurs. Enfermé dans un quotidien morne et répétitif encloisonné de béton, où les brutes le harcèlent, l’avenir lui fait peur. “Coincé entre les limites d’une jeunesse innocente et les obligations d’un inévitable âge adulte”, il lui faut pourtant l’affronter. Un jour qu’il s’éloigne de chez lui, il découvre dans le sous-sol d’un bâtiment une salle d’arcade. Un monde nouveau s’ouvre alors à lui.


Test de Cherycok :
Depuis quelques années, les jeux en pixel art de la scène indé ont envahi les stores des diverses consoles et encore plus Steam sur PC. Au début, c’était super chouette, cette impression de revenir 25 voire 30 ans en arrière et de rejouer à des jeux à gros pixels. Les nostalgiques de cette époque étaient aux anges et chaque mois voyait débouler sa nouvelle fournée de jeux dans ce pur style vintage. Parmi les plus connus, on pourra citer Terraria, Superbrothers : Sword & Sorcery EP, The Escapists, Jamestown, Unepic, Hotline Miami ou encore Starbound. Sauf que c’est comme pour tout, quand il y en a trop, on frôle l’overdose et beaucoup de joueurs ont commencé à passer à autre chose. Néanmoins, il y a régulièrement un jeu qui arrive et qui, par son esthétique seule ou simplement son principe, arrive à rameuter des foules de joueurs qui se souviennent encore parfaitement de l’époque où ils claquaient un pognon monstre dans les bornes d’arcade, où leur plaisir de la journée était de se retrouver devant leur écran cathodique 36cm, une manette NES, SNES ou Megadrive à la main. C’est pourquoi je vais vous parler de 198X, le jeu nostalgique dans toute sa splendeur.

198X vous met dans la peau de Kid, un jeune homme qui en a marre de sa vie banale, répétitive, jamais trépidante, à arpenter des rues où le béton succède au béton, à se faire emmerder par les caïds du coin. Un jour, au détour d’une rue, il voit un bâtiment qu’il n’avait jamais vu. Un bâtiment avec une entrée menant à un souterrain d’où émane une lumière faible mais colorée, des sons nouveaux. Intrigué, il s’engouffre dans le passage qui l’amène tout droit dans une salle d’arcade. Et là, tout un monde s’ouvre à lui. Des aventures à vivre de partout. Il peut tout à coup être un samouraï, piloter un bolide, ou même un vaisseau spatial, affronter des dragons dans des donjons dangereux, … Il trouve un moyen d’échapper quelques instants à son existence morne. Il va s’y rendre régulièrement, et le jeu va petit à petit devenir un tremplin de son ascension vers l’âge adulte. Chaque partie terminée, chaque ennemi vaincu, est une métaphore des épreuves de la vie d’adulte qui l’attend et lui permet de s’y préparer plus sereinement. Kid doit grandir, et il a trouvé le moyen qui lui va le mieux : le jeu vidéo.

En partant de ce postulat, 198X va rendre hommage à différents genres qui ont fait les heures de gloire des salles d’arcades et des consoles 8 et 16 bits. Un niveau, un genre. Le premier niveau fait référence à des beat em all tels que Final Fight ou Street of Rage. Coup de poing, coup de pied, coup de pied sauté, des armes, de la nourriture, et tout un tas de sbires à castagner. Le deuxième est un hommage aux shoot em up tels que Gradius ou R-Type. Vous contrôlez votre petit vaisseau et vous balancez des piou piou sur les ennemis qui arrivent, avec la possibilité de concentrer votre tir ou d’augmenter la puissance de votre tir en prenant des bonus. Le troisième niveau, c’est à des jeux comme OutRun ou Top Gear. Vous vous baladez à bord de votre voiture de luxe a plus de 200km /h pour aller d’un point A à un point B en traversant des décors divers et variés, tout en esquivant la circulation. Le quatrième s’intéresse aux jeux de ninja à scrolling horizontal façon Shinobi ou Shadow Dancer. Des ennemis, des plateformes, un grand méchant à fuir, le tout dans des décors asiatiques pleins de bambous et autres cascades. Enfin le dernier est une référence aux RPG old school à la première personne du genre Dungeon Master, Eye of the Beholder ou encore les premiers Might and Magic. Vous déambulez dans un donjon, case par case, et affrontez des ennemis à la première personne, au tour par tour, en essayant de trouver la sortie de ce bourbier. Et… c’est tout.

C’est d’ailleurs le principal défaut de 198X, seulement 5 niveaux qui sont au final vite finis car ils ne présentent pas réellement de difficulté. Le niveau ninja vous fera peut-être recommencer quelques fois le temps d’apprendre un peu sa topologie mais dans l’ensemble, le jeu se fait d’un trait. Le comble, c’est que si on met bout à bout les magnifiques cinématiques en pixel art qui narrent l’histoire et qu’on trouve entre chaque niveau, ça dure plus longtemps que si on met bout à bout toutes les parties impliquant du gameplay. Le jeu se finissant en 1h30/2h, je vous laisse juger vous-même du temps de jeu réel que cela représente, d’autant plus qu’il est impossible de passer les cinématiques. Du coup, on a plus l’impression d’être devant une vitrine technique que réellement un jeu. Le « To Be Continued » en fin de 5ème niveau accentue encore plus cela. Ou alors, un peu comme ces jeux en « early access » qui déboulent sur Steam de plus en plus fréquemment, c’est-à-dire des jeux pas encore finis, du genre version alpha, mais qu’on met en vente quand même afin que les gens achètent pour permettre de continuer à développer le jeu, quitte à avoir la suite du contenu petit à petit via des mises à jour. On se surprend à lancer un « C’est tout !?! », on ressent vraiment cette impression de « foutage de gueule » et c’est vraiment dommage tant ce qui nous est proposé est enchanteur en tout point.

Visuellement, c’est la claque. Le Pixel Art dans toute sa splendeur. 198X est beau, très beau, excepté peut-être le tout dernier niveau (le RPG old school) fait un peu à la va vite en termes de décors. Les cinématiques sont excellentes, et les niveaux rendent visuellement bien hommage aux genres auxquels ils renvoient. Même les polices d’écriture des titres de chaque niveau font remonter plein de souvenirs. Idem en ce qui concerne la musique, bien dans le ton, et qui va accompagner vos parties dans un pur style rétro. La maniabilité est la même qu’à l’époque, et on n’aurait même pas râlé si des ralentissements avaient eu lieu lorsque trop de sprites sont à l’écran. Nous conseillons tout de même d’éviter le combo clavier / souris pour les joueurs PC sous peine de s’arracher les cheveux sur le niveau Ninja.
Vraiment dommage que le jeu soit si court et ne propose pas d’autres niveaux avec d’autres styles de gameplay tels que le jeu de plateforme façon Mario ou Sonic, le jeu de baston façon Street Fighter 2, le Metroidvania façon… Metroid ou Castlevania, voire les jeux de sports tels que Kick Off ou Track and field. Peut-être dans une future mise à jour, ou à la limite dans une suite…


GRAPHISMES
Les cinématiques sont parmi les plus belles qui existent en pixel art. Quant aux niveaux, hormis le tout dernier, ils respectent bien le visuel des jeux dont ils s’inspirent. Il faut bien entendu être sensible à ce genre de graphismes et avoir un minimum de nostalgie
JOUABILITÉ
Tout se contrôle avec deux boutons, comme dans les années 80. Rien de plus simple. Et quel que soit le style, tout répond au doigt et à l’œil.
DURÉE DE VIE
C’est là où le bât blesse. C’est très court, maximum deux heures de jeu. Si j’étais mauvaise langue, je dirais que ça s’apparente plus à une grosse démo qu’un vrai jeu. Mais pour même pas 10 balles, ne faisons pas trop la fine bouche.
BANDE SON
Même si les thèmes musicaux ne sont pas mémorables, ils respectent bien l’époque dont ils s’inspirent.
CONCLUSION
S’il avait eu une durée plus conséquente, 198X aurait fait partie des meilleurs jeux en pixel art sur le marché. Un jeu empli de nostalgie, aux graphismes superbes, mais malheureusement bien trop vite expédié. On en voulait plus nous, les vieux de la vieille !



Titre : 198X
Année : 2019
Studio : Hi-Bit Studios
Editeur : Hi-Bit Studios
Genre : Hommage aux 80’s

Joué et testé sur : PC
Existe sur : PC, PS4 (bientôt Xbox One et Switch)
Support : Dématérialisé












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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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