[Film] Viral, de Henry Joost et Ariel Schulman (2016)

Deux sœurs adolescentes, Emma et Stacey, ont une vie normale jusqu’à ce que leur petit quartier de banlieue soit frappé par un mystérieux virus parasitaire. Alors que la maladie se propage à grande vitesse dans la ville, les deux filles se barricadent chez elles. Mais il pourrait déjà être trop tard. Quand le virus pénètre chez elles, les deux sœurs doivent faire face à un choix impossible : se protéger l’une et l’autre ou survivre au virus.


Avis de Rick :
Henry Joost et Ariel Schulman sont deux réalisateurs qui bossent ensembles, et dont il faut bien l’avouer, on n’attend rien de spécial d’eux. Le fait qu’ils sont surtout connus pour avoir livrés Paranormal Activity 3 et 4 n’aide pas. Mais comme de nombreux réalisateurs, ils n’attendent qu’une chose, c’est qu’on leur laisse une chance de montrer ce qu’ils savent faire. Du moins moi c’est ce que j’attendais, de voir ce qu’ils feraient avec une vraie mise en scène, une caméra normale. Et après les deux opus de la fameuse saga de Blumhouse et une tripotée de courts métrages, voilà que leur cuvée 2016 débarque, avec Viral d’un côté, production Blumhouse et Dimension Films, et Nerve de l’autre pour Lionsgate Films, avec un budget confortable de 20 millions. C’est Viral qui nous intéresse aujourd’hui, variation sur le thème bien connu des infectés, ou des zombies, au choix. Sauf qu’ici, les deux réalisateurs effectuent un choix qui change un peu la donne. Deux choix même. Un choix surprenant, à savoir celui du parasite qui contrôle l’homme. Ainsi, Viral devient un film de zombies mais sans zombies. L’autre, plutôt dans la mouvance actuelle, est que le film se concentre avant tout sur les personnages pour délivrer le côté humain de l’infection et non pas un étalage d’effets spéciaux et de gore à outrance. Viral aborde donc un rythme plutôt lent puisque toute la première partie se focalise sur ses personnages, à savoir avant tout deux sœurs.

Le cœur du récit de Viral est donc focalisé sur deux sœurs, assez opposées. Elles vivent avec leur père, leur mère étant assez éloignée (ah les tensions de couple), Emma est timide et renfermée, Stacey est l’opposé et profite de son petit ami dés qu’elle le peut. Deux personnalités donc opposées, qui vont forcément se rapprocher et devoir faire face à un élément extérieur. Une épidémie fait rapidement rage autour d’elles, et alors que leur père est absent, l’état d’urgence est déclaré, et rapidement, les communications sont coupées, et nos jeunes femmes, dont l’une se fait infecter, vont devoir faire un choix. Survivre ensembles, ou chacun pour sa peau. Viral ne redéfinie clairement pas le film du genre, même s’il y amène quelques idées intéressantes et quelques scènes fortes, mais se fait tout à fait plaisant à suivre. Les infectés sont donc contaminés par une espèce de ver venant se loger dans la nuque de ses victimes pour en prendre le contrôle, les rendant ainsi aveugles et sensibles aux sons. La première manifestation des parasites sera d’ailleurs plutôt surprenantes, puisque ceux-ci émettent un son entre le son du Predator et le fameux son glutineux de Kayako dans Ju-On The Grudge. Pourquoi pas après tout, mais surprenant malgré tout. Au-delà de ça, Viral suit tranquillement son petit bonhomme de chemin, avec quelques rebondissements, des choix, rien de finalement si original que ça passé l’apparition du parasite et son ajout dans l’intrigue.

Et pourtant malgré tout, le film se laisse suivre et les deux réalisateurs nous offrent ici une mise en scène simple, mais élégante et plutôt maitrisée. Avec leurs vers rendant leurs victimes aveugles, ils se permettent même quelques scènes plutôt réussies et bien tendues, notamment dans la scène finale, ultra prenante (bien que finissant de manière too much). Ce sont ses quelques moments, certains bien tendus, certains presque dérangeants, qui hissent alors Viral au-dessus de la simple production qui se regarde et s’oublie à celle un peu plus sympathique, sans non plus renverser les codes du genre ou être exceptionnel. Le film a de bons points pour lui, comme ses deux personnages principaux, très bien joués par Sofia Black-D’Elia (Ben-Hur) et Analeigh Tipton (Lucy, Crazy Stupid Love), une mise en scène sympathique, une belle tension par moment. Il parvient même à éviter des stéréotypes un peu trop gros et à surprendre à certains instants. Pas si mal donc pour un petit film de genre qui n’annonçait rien de vraiment exceptionnel au début. On lui pardonnera donc aisément certaines errances et un début un poil trop long à démarrer pour le genre que l’on connait pourtant si bien.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques scènes très réussies
♥ Bien filmé
♥ Deux personnages plutôt attachants
⊗ Un peu lent à démarrer
note8
Viral ne renouvelle pas le genre, mais se fait plutôt solide à bien des niveaux, rendant le film divertissant.



Titre : Viral

Année : 2016
Durée :
1h25
Origine :
U.S.A.
Genre :
Horreur
Réalisation : 
Henry Joost et Ariel Schulman
Scénario : 
Barbara Marshall et Christopher Landon
Avec :
Sofia Black-D’Elia, Analeigh Tipton, Travis Tope, Michael Kelly, Machine Gun Kelly et John Cothran

 Viral (2016) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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