Trevor passe ses journées à éviter son épouse dominatrice en se cachant dans son hangar et en peignant des figurines pour ses wargames auquel il s’adonne chaque soir avec son ami Graham. Sa vie ennuyeuse va être bouleversée par une apocalypse où des cadavres vont faire leur grand retour…
Avis de Cherycok :
Drew Cullingham (Umbrage, Black Smoke Rising) est un réalisateur anglais, bien geek sur les bords, qui a grandi dans les années 80 et qui est devenu fan du cinéma d’horreur de cette époque. Freddie Krueger, Jason Voorhees, Michael Myers, Chucky, Pinhead, c’est sa tasse de thé. Drew Cillingham est également un gros fana du genre zombie. Et Drew Cullingham a décidé, avec son dernier film Shed of the Dead, de rendre hommage à ce cinéma qu’il aime. Comme Shaun of the Dead a laissé des traces dans le cinéma anglais (mondial aussi, il faut l’avouer), Drew décide de partir sur une comédie avec des zombies (encore diront certains). Avec son maigre budget de 1M£, il sait qu’il ne pourra pas faire un film visuellement impressionnant. Mais qu’importe, il est fan, et il a envie de faire un film pour les fans. Et sans doute uniquement pour eux. Le résultat est loin de tenir du chef d’œuvre, mais pourtant, on s’amuse comme des petits fous.
Dès la première scène et le générique d’intro, on comprend immédiatement dans quel style de divertissement on a mis les pieds. Un mec en plein délire heroic fantasy alors qu’il est en train de peindre des figurines en plomb de Warhammer Battle ; l’apparition de Kane Hodder, qui interprète Jason Voorhees dans 4 opus de Vendredi 13 (mais également Victor Crowley dans la saga Hatchet), dans le rôle d’un canadien se faisant passer pour un anglais (avec l’accent bidon et tout) ; un générique tout en dessins dans lequel on peut apercevoir (entres autres) Tom Savini (spécialiste des effets spéciaux qui a réalisé le remake de 90 de La Nuit des Morts Vivants et qui a joué dans Zombie de Romero), Ving Rhames (qui joue le flic bourrin dans L’Armée des Morts, remake du Zombie de Romero), un cinéma diffusant « Lawn of the Dead », ou encore Simon Pegg version Shaun of the Dead dans un bus avec assis derrière lui George A. Romero himself. Même si par la suite, la principale inspiration est Shaun of the Dead, ne serait-ce que par le duo d’acteurs, l’humour, et quelques scènes y rendant hommage (le héros qui se promène dans la rue sans se rendre compte que les zombies sont partout), les hommages à la culture zombie sont omniprésents, et donc, comme dit en intro, au cinéma d’horreur de manière générale.
Outre donc Kane Hodder, deux autres figures connues des amateurs de cinéma horrifique sont venues faire les couillons dans cette petite production british, souvent dans des rôles à la con. On retrouve donc également Michael Berryman (La Colline a des Yeux), et sa cabine improbable, dans le rôle d’un vieillard payant une jeune demoiselle pour des pratiques sexuelles complètement WTF. Il y a également Bill Moseley (Massacre à la Tronçonneuse 2, Devil’s Reject) dans le rôle d’un docteur au calme olympien se découvrant des talents de charcutage de zombies façon cowboy de l’apocalypse. Bref, du tout bon qui donne le smile juste par principe.
Shed of the Dead démarre sur les chapeaux de roue. Et en tant que geek amateur de culture zombie, le film m’a aussitôt parlé. La première partie est très réussie, provoquant nombreux fous rires grâce à des gags très réussis, aussi bien visuels que dans les dialogues. Le film fonctionne sur le principe du buddy movie, comme Shaun of the Dead, et les personnages sont bien gratinés. Malheureusement, le film s’essouffle au fur et à mesure qu’il avance, peinant à se renouveler malgré toujours quelques gags qui font mouche, ou étirant beaucoup trop certaines scènes rendant le gag de départ un peu caduque sur la longueur. Les acteurs sont tous très bons, mention spéciale pour Spencer Brown (dont c’est le premier long métrage après des apparitions dans des séries) interprétant le héros et son comparse Ewen MacIntosh (Fanged Up, Smoking Guns), qui s’amusent comme des petits fous.
Le film est court, 1h22 générique compris, et du coup, le rythme ne faiblit que très rarement. On sent que Drew Cullingham est très sérieux au niveau de sa réalisation, mais il n’est pas aidé par le maigre budget qui lui a été alloué, surtout au niveau des SFX. On ne le répètera jamais assez, les CGI pour les effets sanglants, surtout lorsqu’on n’a pas de thune, il faut éviter, car c’est vite moche. Heureusement, il reste quand même quelques effets gores à l’artisanale même si, là aussi, ça laisse parfois à désirer. Mais le film est mené avec tant d’entrain, tant d’envie de bien faire, tant d’envie de rendre hommage, qu’on arrive rapidement à lui pardonner ses soucis « techniques ». Mais il y a fort à parier que Shed of the Dead aurait été bien meilleur si le réalisateur s’était contenté du format moyen métrage.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Pas mal de gags qui font mouche ♥ Les références geeks et horrifiques ♥ Le casting |
⊗ Les SFX pas toujours top ⊗ Certains gags font pschitt ⊗ Un côté très fauché |
Après Gangsters Gun & Zombies, Cockneys vs Zombies, Lesbian Vampire Killers, Doghouse ou encore Zombie Women of Satan, l’Angleterre continue son exploration des comédies zombiesques post Shaun of the Dead avec Shed of the Dead, un film très fun à défaut d’être réellement bon. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le réalisateur Drew Cullingham a rencontré sa femme sur le tournage de Shed of the Dead. Elle était coordonnatrice à la production. Ils ont eu depuis une petite fille, Indiana, qu’ils ont, grâce à la magie de la post-production rajouté en arrière-plan lors d’une scène.
• Le tournage a eu lieu en Octobre 2015. Il a fallu 4 ans pour que le film finisse par arriver.
• Les références aux films de zombies sont partout, jusque dans les sous titres qui apparaissent parfois pour faire passer le temps, du genre « 28 jours plus tard… »
Titre : Shed of the Dead
Année : 2019
Durée : 1h22
Origine : Angleterre
Genre : Zombieeeeeeees !
Réalisateur : Drew Cullingham
Scénario : Drew Cullingham
Acteurs : Spencer Brown, Laura Socha, Ewen MacIntosh, Emily Booth, Kane Hodder, Bill Moseley, Michael Berryman, James Fisher, Franck Jakeman