[Film] Robot Ninja, de J.R. Bookwalter (1989)

Leonard Miller est un illustrateur frustré, le succès de son comics Robot Ninja profitant surtout à son éditeur et son agent artistique. Un soir, Miller est témoin du meurtre et d’un viol sur un jeune couple par des impitoyables voyous. Avec l’aide du docteur Goodknight, un ami inventeur, il devient alors Robot Ninja et descend dans la rue pour remettre de l’ordre, de manière plutôt virulente et n’hésitant pas à faire couler le sang. Miller va devoir cependant compter sur la réaction du chef de gang Sanchez, mais aussi sur les remords de Goodknight et l’enquête de la Police…


Avis de John Roch :
J.R. Bookwalter est rentré dans le monde du cinéma par la petite porte, celle du Z qu’il ne quittera plus, de manière fracassante avec The Dead Next Door, premier long métrage devenu culte chez les amateurs de zomblards. Mais le réalisateur a un autre film culte à son actif, encore plus que celui là : Robot Ninja. Robot Ninja, c’est le métrage qui marque la première collaboration entre David DeCoteau, stakanoviste de la série Z qu’on ne présente plus, et J.R. Bookwalter qui aura duré le temps de quelques films tournés pour des budgets dérisoires, 15,000 dollars pour celui dont il est question ici. Si un culte s’est créée autour de Robot Ninja, c’est parce que sa faible quantité de VHS s’est très vite retrouvée épuisée, le film est donc devenu rapidement invisible. Objet de fantasme pour les collectionneurs et pour les amateurs d’ultra Z, Robot Ninja s’est offert une cure de jouvence en 2018 pour une sortie en version remastérisée (nouveau générique compris), devenant ainsi enfin accessible. Robot Ninja, c’est aussi le film dont a le plus honte son géniteur, que l’on croirait sur parole si il n’avait pas dit la même chose du suivant (Zombie Cop… mais que ça donne envie). Je me donne donc pour mission de trancher et pour commencer, eh bien c’est pas si mal Robot Ninja.

Enfin, pas si mal si vous êtes amateurs d’ultra Z gore et fauché. Sorte de Kick Ass et Super avant l’heure, Robot Ninja comporte bien évidemment les défauts habituels de ce genre de films. Techniquement, ça n’est pas la joie, le réalisateur fait ce qu’il peut avec sa caméra et ça joue mal pour la plupart du casting. Dans une moindre mesure cependant, car depuis The Dead Next Door, il y a de l’amélioration chez J.R. Bookwalter. C’est pas encore ça, mais sa mise en scène est bien plus dynamique, le résultat global fait moins amateur tout en restant sacrément cheap, et le casting est un peu plus professionnel. Son scénario est pas mal fichu non plus. Robot Ninja, c’est la création à succès d’un dessinateur de comic-books qui traverse un mauvaise passe : l’adaptation télévisuelle de son œuvre devient une production grand public loin de la violence proposée de base, et surtout il est témoin d’un double viol et meurtre perpétrés par un gang qui terrorise les environs. Devenu à moitié fou suite à ça, notre héros livre des planches de comics de plus en plus violentes issues de son trauma, et va de plus en plus s’identifier à sa création jusqu’à se fabriquer une armure et ne faire qu’une avec elle. Une fois devenu ninja, mais pas robot, Robot Ninja s’en va en expédition punitive en ville.

Vigilante flick sous fond de film de super héros, Robot Ninja comporte les éléments des deux genres. On retrouve un mec sans histoire qui fait justice soit même face à un gang sans foi ni loi, à la différence qu’ici le quidam se prend pour un super héros. De ce coté tout y est : trauma, fabrication du costume, mort symbolique et dualité avec son alter égo… Robot Ninja, sous ses airs de production fauchée, est un véritable comic book movie. De plus, J.R. Bookwalter exploite plutôt bien la déchéance psychologique de son personnage en faisant de son héros un être torturé et il y a de bonnes idées ici et là. Mais surtout, notre ninja pas robot, il a des griffes bien acérées pour livrer le quota de scènes gores aux effets spéciaux certes par instants rudimentaires mais qui font tout à fait illusions. Et niveau gore, Robot Ninja envoie mine de rien du pâté dans des moments parfois bien crades. Film d’auto défense doublé d’un film de super héros, Robot Ninja tient ses promesses. Oui c’est plus que bancal sur tous les points, il y a des tentatives d’humour un peu lourdes mais c’est un peu rigolo quand même et c’est très cheap, mais il y a de l’effort fait à tous les niveaux pour que cette minuscule production tournée avant tout par des passionnés ressemble à un film, c’est juste que ça manque de pognon. Pour les amateurs de séries Z obscures, Robot Ninja mérite le coup d’œil.

LES PLUS LES MOINS
♥ Globalement, J.R. Bookwalter a fait des progrès sur tout les points…
♥ C’est gore
♥ C’est pas si mal écrit que ça
♥ Le mélange vigilante flick – film de super héro qui fonctionne
♥ Les SFX font illusion
♥ Un véritable comic-book movie
⊗ … mais ça reste bancal sur tout les points
⊗ C’est très cheap
⊗ Ça joue mal

Longtemps invisible, devenu l’objet de fantasme des collectionneurs et des amateurs de films fauchés, Robot Ninja tient ses promesses. Oui c’est plus que bancal sur tous les points et c’est très cheap, mais il y a de l’effort fait à tout les niveaux pour que cette minuscule production tournée avant tout par des passionnés ressemble à un film. Il y a des idées, ce n’est pas si mal écrit que ça, et c’est parfois bien crade, c’est juste que ça manque de pognon. Pour les amateurs de séries Z obscures, Robot Ninja mérite le coup d’œil.



Titre : Robot Ninja
Année : 1989
Durée : 1h22
Origine : USA
Genre : Cheap ninja
Réalisateur : J.R. Bookwalter
Scénario : J.R. Bookwalter

Acteurs : Michael Todd,Bogdan Pecic, Maria Markovic, Floyd Ewing Jr., James L. Edwards, Bill Morrison, Linnea Quigley
Robot Ninja (1989) on IMDb


5 1 vote
Article Rating

Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments