[Film] Phone, de Ahn Byeong-Ki (2002)


Grand reporter, Ji-won vient de révéler un scandale sexuel impliquant plusieurs notables. Menacée, elle change vite son numéro de mobile et se réfugie dans la résidence secondaire d’un couple d’amis. Lorsqu’elle reçoit un appel anonyme, c’est Young-ju, la fille se ses amis, qui décroche par mégarde à la place de Ji-Won. Très choquée, l’enfant adopte soudain un comportement inquiétant. Toujours persécutée par l’un des hommes compromis dans l’affaire révélée, Ji-won décide d’enquêter sur les anciens titulaires de son nouveau numéro de téléphone.


Avis de Ryô Saeba :
Phone est le 2e film de Ahn Byung-ki, réalisateur Coréen spécialisé dans le film d’horreur et responsable du lamentable Nightmare (aka Horror Game Movie). Le film se pose comme un Ring like : une journaliste jouée par la belle Ha Ji-won enquête sur les décès de personnes qui ont en commun le même numéro de téléphone dont elle est aujourd’hui en possession.

Bien sûr, cela nous rappelle une autre journaliste qui enquêtait sur la mort de personnes ayant vu une certaine cassette vidéo maudite. En effet, l’ombre de Nakata pèse bel et bien sur le film et particulièrement sur les scènes fantastiques. De l’ascenseur à la mèche de cheveux sortant du lavabo, en passant par le spectre au cheveux long, on a malheureusement une impression de déjà-vu sans que le visionnage du film en devienne pour autant désagréable. On a donc une 1ère partie de film bien rythmée et efficace mais on ne peut pas en dire forcément autant de la seconde moitié. Après avoir installé une bonne ambiance, le ton va changer assez brusquement du fantastique au polar plus terre à terre. Seulement, à cause de ce procédé, le réalisateur va lui-même désamorcer tout effet de surprise et l’impact qu’aurait dû avoir le final est réduit à néant. Final dans lequel le réalisateur fait d’ailleurs référence au « Chat Noir » de Poe.

On se serait bien passé du dernier quart d’heure qui se traîne en longueur et en explications absolument inutiles, on se croirait dans une production hollywoodienne dans laquelle il faut absolument prendre ¼ d’heure en fin de film pour expliquer ce que tout le monde avait compris depuis bien longtemps. De plus, le réalisateur, ayant voulu raconter et mélanger trop de choses, s’embrouille dans sa narration qui finit par complètement casser le rythme amorcé au départ. Reste que Phone n’est pas un film complètement raté. Hormis sa 1ère partie plaisante, il faut également souligner un effort de mise en scène, une photographie de qualité et surtout la performance de la petite Eun Seo-Woo, actrice d’à peine 7 ans, qui joue son rôle de gamine envoûtée à la perfection. A ce titre, la fin de la scène de lecture de Blanche Neige est vraiment jouissive.

LES PLUS LES MOINS
♥ Une 1ère partie efficace…
♥ Mise en scène plaisante
⊗ … contrairement à la 2ème
⊗ Impressions de déjà-vu
Au final en voulant se démarquer de la pâle copie de tout ce qui se fait de mieux en matière de cinéma d’épouvante par une seconde partie plus terre à terre, Phone s’emmêle les pinceaux et se perd en cours de route, tout en désamorçant le côté horrifique du film. On aurait presque préféré que le film se contente finalement d’être une copie, mais une copie de qualité qu’on apprécie pour ce qu’elle est.



Titre : Phone / Pon / 폰
Année : 2002
Durée : 1h43
Origine : Corée du Sud
Genre : Ring like
Réalisateur : Ahn Byeong-Ki
Scénario : Ahn Byeong-Ki, Lee Yu-Jin

Acteurs : Ha Ji-won, Kim Yoo-mi, Choi Woo-jae, Choi Ji-yeon, Eun Seo-woo, Choi Jung-yoon

 Pon (2002) on IMDb


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Auteur : Ryo Saeba

C’est véritablement Shaolin Soccer qui déclencha un élan de passion à partir duquel il se lança dans la vision de films sous titrés anglais. Et là ce fut le bonheur, il avait devant lui tout un pan du cinéma à découvrir, des genres propres au cinéma de Hong Kong comme le kung fu old school, les girls with guns ou encore le Wu Xia Pian...
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