[Film] Nemesis 5: The New Model, de Dustin Ferguson (2017)


Nous sommes en 2077 et une organisation terroriste connue sous le nom des Red Army Hammerheads domine la Terre. Le destin de l’Humanité repose désormais entre les mains du Nouveau Modèle, Ari Frost. Entraînée sous l’aile d’Alex Rain, elle doit former une armée d’humains cyborgs pour faire tomber le régime et reprendre le contrôle. Après tout, 86,5% sont encore considérés comme des humains.


Avis de Cherycok :
Alors que je pensais en avoir terminé avec la saga Nemesis, notre chroniqueur John Roch m’a récemment rappelé qu’en 2017, un cinquième opus était sorti dans l’indifférence la plus totale, 21 ans après le 4ème film. Je connaissais l’existence de la bobine, mais devant sa moyenne de 2.5/10 sur IMDB et son trailer annonçant un très mauvais moment à passer, je m’étais dit que si je n’en parlais à personne, personne ne viendrait me rappeler un des adages du site « Quand on commence une saga, on la termine » et je ne serais donc pas obligé de m’infliger ça. Mais là, je n’avais plus le choix, j’étais démasqué, j’étais au pied du mur, je devais me farcir ce 5ème opus qui n’intéresse personne de cette saga qui n’intéresse déjà pas grand monde. J’avais pour moi la durée du film, 1h11 au compteur. Si je devais souffrir, ça serait de courte durée. Alors j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancé. Et outch, que c’était dur ! Car j’en ai vu des merdes, et des grosses, mais celle-là, ça en était une top niveau. Je ne te remercie pas John Roch, je ne te remercie pas…

Un peu d’historique pour commencer. Au tout départ, il y avait les dinosaures. Ah non, c’est une autre histoire. La saga Nemesis fait partie d’un univers mélangeant plusieurs sagas et même des films one shot qui forment tous un tout. Donc au tout départ, il y a Cyborg (1989), de Albert Pyun, avec Jean Claude Van Damme. Puis 3 ans après vint le premier Nemesis (1992), toujours de Pyun. Vont ensuite venir coup sur coup Knights : Les Chevaliers du Futur (1993) et Cyborg 2 : Glass Shadow (1993). Puis Cyborg 3 : The Recycler en 1994, Nemesis 2 : Nebula en 1995, Nemesis 3 : Prey Harder en 1996, Omega Doom en 1996 et Nemesis 4 : Death Angel en 1996. Puis alors qu’on pensait ces 2 sagas parallèles terminées, Cyborg Nemesis The Dark Rift arrive en 2016 et le Nemesis 5 : The New Model qui nous intéresse ici en 2017. Pourquoi des suites autant de temps après ? Seul Pyun le sait, et il n’est pas bavard. Et ce n’est pas tout puisqu’un Cyborg : Rise of the Fleash Easters est en préparation à l’heure où j’écris ces quelques lignes. Oui, ça fait beaucoup tout ça, beaucoup trop même. Bref. Et pour ce Nemesis 5 : The New Model, Pyun ne revient pas en tant que réalisateur, juste au poste de producteur, et les rênes sont confiées à Dustin Ferguson, gros tâcheron dont les moult faits d’armes répondent aux doux noms de Ebola Rex, Jaws of Los Angeles, Space Sharks ou encore Demonoids. 133 films ou épisodes de séries en moins de 15 ans, c’est un bosseur le type, il enchaine les bouses sans trembler des genoux grâce à ses diverses petites boites de production. Comme quoi, ça peut rapporter le caca. Oui, « caca », ce terme enfantin pour désigner la matière fécale est peut-être le mot qui correspond le plus à une bonne partie de sa filmographie (quelques bandes annonces suffisent pour s’en convaincre). Comment arrive-t-il à faire du pognon ? Comment arrive-t-il à vendre ses films ? C’est simple : le pouvoir de la jaquette. Regardez ci-dessous. A gauche, ce qu’on nous promet, à droite ce qu’on a réellement. Ouais je sais, c’est chaud.

La première chose qui nous frappe quand on se lance dans ce Nemesis 5, c’est notre bonne conscience, qui nous balance un « Mais pourquoi tu regardes cette merde !?! ». La deuxième chose qui nous saute à la gueule dès les premières secondes, c’est ces putains de filtres de couleur immondes dont est affublé le film. Rouge baveux, jaune pisse, vert du pauvre, bleu lowcost, … On vomit par les yeux au bout de 2 minutes et on se demande si on ne va pas perdre quelques dixièmes à chaque œil après 1h10 de la bête. J’ai rarement vu des couleurs aussi baveuses, la colorimétrie est dégueulasse ! C’est saturé au possible, mais ça pourra néanmoins servir à régler les couleurs de son téléviseur. Alors on se pose des questions. Pourquoi ces filtres ? Est-ce pour donner un look futuriste sans en avoir le budget ? Car comme tout le monde sait, dans les années à venir, les rues seront vertes, le ciel rouge et l’intérieur des bars vert ? Une chose est sûre, c’est que du budget, il n’y en a pas. Mais pas du tout. La plupart des scènes sont dans des maisons, dans des garages, dans des bars, sans qu’un effort n’ait été fait pour changer un minimum la déco. Alors il y a des cadres de chats ou des dessins d’enfants accrochés au mur, car il ne faudrait surtout pas abimer la déco de tata Monique qui nous a prêté sa maison pour le tournage. Le temps d’un plan dans un couloir d’immeuble, on peut même apercevoir un sapin de Noël, tout de boules et de guirlandes vêtu. Pour l’extérieur, on va dans un vague espace désertique pas trop loin, on colle un filtre rouge parce qu’il fait chaud et le tour est joué. Les effets visuels sont du même acabit, et c’est sans doute Roger (le mari de Monique) qui a dû leur dire « Hey Dustin, avec ta tante on voulait mettre des petits effets sur notre vidéo de vacances, tu veux qu’on te fasse les effets de ton film ? J’ai téléchargé la démo de After Effects. Je ne sais pas comment ça marche encore mais je vais apprendre sur le tas ». Puis de rajouter « Ah, et si tu veux des pistolets lasers pour ton film, va voir dans le coffre à jouer de ton petit cousin, il doit avoir des trucs en plastique qui trainent ». Et c’est ainsi que les protagonistes du film se retrouvèrent avec des jouets Fisher Price entre les mains :

Autre chose qui nous frappe (oui, ce film nous en met plein la gueule), ou qui plutôt frappe nos oreilles, c’est le son qui est immonde. Déjà, la bande son mixant techno et rock de bas étage fait vriller les tympans. Le film nous a déjà rendu aveugle, je ne vois pas pourquoi il ne nous rendrait pas sourd. Même la prise son pour les dialogues est immonde, avec un volume qui change en fonction de si les acteurs sont plus ou moins loin du micro perche. A moins qu’il n’y ait pas eu de micro perche… Ceci expliquerait peut-être cela… Bref, vous l’aurez compris, la mise en scène dans son ensemble est inexistante, avec des plans d’une laideur absolue avec une caméra placée n’importe comment. Je vous parlerais bien d’autres choses qui nous frappent mais là on commence à avoir des bleus partout. Mais on va quand même parler du jeu cataclysmique des acteurs qui arriveraient à faire passer Salut Les Musclés pour du Shakespeare. Entre le mauvais jeu et les sourires en coin, ça sent le film tourné en 4 jours sans jamais refaire de scènes. Ils ne savent même pas courir de manière crédible ! Une chose inadmissible, avec toutes ces actrices physiquement intelligentes, pas l’ombre d’un plan boobs, une honte ! Deux attractions néanmoins dans le casting, la première étant le retour de Sue Price, la bodybuildeuse à poil de Nemesis 3 et 4, le temps d’un flashback. Elle a forcément vieilli, mais elle a surtout complètement fondue et est méconnaissable. Et puis il y a la femme poisson, Dawna Lee Heising, qui à elle seule représente tous les ravages de la chirurgie esthétique. Pour illustrer mes propos, voici de quoi je parle :

Et le pire dans tout ça, c’est que ce n’est même pas fun. Certes, on se moque et même parfois on se marre. Oui, j’avoue, j’ai pris un fou rire lorsqu’on découvre le cyborg dans son ensemble et qu’on se rend compte que le mec sous le costume est un peu enrobé. Pourquoi ne pas avoir pris un mec athlétique pour que ça ait un peu de gueule ? Mystère. Une chose est sûre, c’est que quand on le voit courir dans le désert, on se demande s’il n’est pas un train de faire un footing pour perdre son embonpoint. Les scènes d’action sont rares et surtout pachydermiques. Les gunfights sont plan-plan avec des mecs qui tirent au pistolet laser d’un côté et d’autres mecs qui tirent au pistolet laser de l’autre, dans un festival de lasers multicolores moches comme tout. Le reste des scènes n’est que remplissage. Vas-y qu’on discute devant un écran de surveillance, qu’on boit un coup dans un bar, qu’on fait des katas en plein air, qu’on regarde une femme danser, qu’on discute métaphysique assis dans le désert, On a parfois l’impression d’être devant l’entre deux scènes de cul d’un film porno… Les scènes de parlotte sont interminables, un comble pour un film de 1h11 génériques compris, en sachant que le générique d’introduction dure 7 ou 8 minutes, et pareil pour le générique de fin. Le comble du comble, c’est que durant ce générique de film, ils remettent des extraits du film, peut-être au cas où on aurait raté quelque chose, ou alors peut-être parce qu’ils étaient fiers du résultat et que ça méritait de s’irriter les yeux une deuxième fois.

LES PLUS LES MOINS
♥ Certaines scènes rigolotes ⊗ Visuellement immonde
⊗ Le jeu des acteurs
⊗ Mou et chiant
⊗ Mise en scène nulle à chier

Note :
Note nanar :

Les autres films de la saga Nemesis, bons ou mauvais, ressemblaient au moins à des films. De série B, certes, mais à des films malgré tout. Ce Nemesis 5, on a l’impression que c’est un truc tourné à l’arrache au caméscope entre potes. Le résultat est atroce.



Titre : Nemesis 5 : The New Model
Année : 2017
Durée : 1h11
Origine : U.S.A
Genre : OMFG, qu’est-ce que je viens de voir ?
Réalisateur : Dustin Ferguson
Scénario : Mike Reeb

Acteurs : Crystal Milani, Edwin Garcia, Mel Novak, Dawna Lee Heising, Sue Price, Schuylar Craig, Joelle Reeb, Daniel Joseph Stier, Zach Muhs, Robert Lankford

 Nemesis 5: The New Model (2017) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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