[Film] Majin, de Kimiyoshi Yasuda (1966)


Le Japon médiéval. Le félon Samanosuke prend le pouvoir d’une région en assassinant le Seigneur Hanbusa et sa suite. Seuls les deux enfants du Seigneur, Tadafumi et Kozasa, échappent au massacre grâce au samouraï Kogenta. Ce dernier les cache alors dans la montagne, près de là où siège la statue de Majin, divinité locale. L’endroit étant réputé hanté et saint, seule la prêtresse connaît la cachette, et amène de quoi vivre aux réfugiés. Dix ans passent, et Samanosuke est un tyran qui réduit ses sujets en esclavage pour qu’ils construisent une forteresse. Tadafumi et Kogenta essaie de s’infiltrer, mais sont faits prisonniers. La prêtresse prévient alors le Seigneur que s’il continue à martyriser le peuple, le Dieu protecteur se vengera. Mais n’ayant que faire des prédictions, Samanosuke décide de faire détruire la statue géante. La colère de Majin ne fait alors que commencer…


Avis de Yume :
Les années 60 voient au Japon le début de la lutte des grands Studios. Quand la Toho sort les Godzilla, la Daiei répond plus tard par le pendant gentil du Dinosaure géant avec Gamera. Le succès est immédiat. C’est pourquoi la Daiei réitère en 1966 avec une trilogie de légende qui a le génie de mélanger les genres qu’elle affectionne, le Kaiju Eiga et le film de Samouraï. Le résultat est la trilogie DAIMAJIN.

Trois films qui sortent la même année. Trois réalisateurs différents, mais un seul homme aux effets spéciaux : Yoshiyuki Kuroda. Recette payante, car avant tout Daimajin est un film aux effets visuels saisissants pour l’époque. Il faut voir la statue géante détruire une ville entière, et écraser les gens comme des moustiques. Car même s’il ne fait aucun doute que le Majin est un acteur déguisé (comme pour les kaiju classiques), les effets de perspective sont parfaitement rendus. Mais ne croyez pas que ce premier volet est un simple film où l’on voit le Majin tout détruire sur son passage. Non, Daimajin est avant tout un savant mélange qui met l’histoire et l’ambiance en avant. Le Majin ne se réveillant qu’à la fin, on assiste pendant une heure à une histoire classique de tyran, d’enfants cachés, le tout teinté de mysticisme. Un japon médiéval qui semble loin de ce qu’on voit souvent dans les films de samouraïs, avec une partie chamanisme et croyances assez inédites (la malédiction de la prêtresse, la foret hantée etc…).

LES PLUS LES MOINS
♥ Des SFX saisissants pour l’époque
♥ Le déroulement de l’histoire
♥ Original
⊗ …
En bref, un bon film qui vaut d’être vu pour son originalité. Ou tout simplement parce qu’il tombait dans une période d’inventivité dans le cinéma japonais. Ou alors si comme moi, vous aimez le kaiju-eiga (certains me comprendront aisément).



Titre : Majin / Daimajin / 大魔神
Année : 1966
Durée : 1h24
Origine : Japon
Genre : Statue géante
Réalisateur : Kimiyoshi Yasuda
Scénario : Tetsuro Yoshida

Acteurs : Miwa Takada, Masako Morishita, Yoshihiko Aoyama, Hideki Ninomiya, Jun Fujimaki, Otome Tsukimiya, Ryūtarō Gomi, Ryūzō Shimada, Tatsuo Endō

 Majin (1966) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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