[Film] Mansion of the Ghost Cat, de Nobuo Nakagawa (1958)


Le docteur Kuzumi décide de s’installer dans la ville natale de sa femme Yoriko, pour que cette dernière, tuberculeuse, puisse se reposer. Il ouvre sa clinique dans une propriété qui a la réputation d’être maudite. Sa femme ne tarde d’ailleurs pas à apercevoir une étrange vieille femme, qui s’en prend à elle. Le docteur, sur les conseils de son beau-frère, va consulter le prêtre du village. Celui-ci lui raconte alors l’histoire de Lord Shogen.


Avis de Yume :
The Mansion of the Ghost Cat fait partie d’un sous genre répandu du kaidan eiga que l’on peut nommer bake-neko eiga : des films de fantômes qui se basent sur la légende du bake-neko, littéralement « le chat monstre ». Cette légende veut que si un chat boit le sang de son maître, décédé de façon violente, il absorbe alors toutes les rancœurs de son ancien maître et peut devenir un monstre qui n’aura cessé de le venger. Et c’est exactement sur cette trame que Nakagawa va simplement construire son film. Il est donc évident que le déroulement du scénario est ici assez prévisible. Mais c’est plutôt véritablement sur le côté formel que The Mansion of the Ghost Cat surprend.

Tourné en 1958, Nakagawa utilise ici pour la première fois le shintohoscope, et maîtrise complètement le procédé de scope. Les plans du film sont magnifiquement construits, avec des mouvements de caméra souples et raffinés (la toute première scène est un exemple parfait, avec un déplacement dans un couloir sombre et une montée d’escalier). De plus Nakagawa se paie le luxe de couper son film en deux genres bien distincts. Le premier, qui conte l’histoire se passant à l’époque actuelle, est filmé en N&B très contrasté de façon ultra réaliste. On est donc plongé dans une ambiance qui réveille nos peurs : jardins où pullulent les corbeaux, pièces vides, fantôme que personne ne voit, cris dans la nuit. En somme un style narratif classique et efficace servit par une image de toute beauté. Puis dans la seconde partie du film, narrant les origines de la malédiction, Nakagawa emploie un style narratif proche du théâtre Kabuki : longs plans fixes, gestes exagérés des acteurs, drame inéluctable, le tout en couleur. Un changement complet de style pour servir une même histoire, qui pourtant réussit à conserver une même cohérence et insuffler un malaise dans les deux parties.

LES PLUS LES MOINS
♥ Visuellement superbe
♥ Le changement de style
♥ Une grande cohérence
⊗ Scénario prévisible
Enorme et réelle réussite visuelle, The Mansion of the Ghost Cat est aussi tout simplement un grand film de Kaidan eiga. Un film de plus à rajouter à la liste des films de Nakagawa qu’il faut absolument voir.



Titre : Mansion of the Ghost Cat / Black Cat Mansion
Année : 1958
Durée : 1h07
Origine : Japon
Genre : Bake-neko eiga
Réalisateur : Nobuo Nakagawa
Scénario : Jiro Fujishima, Yoshihiro Ishikawa

Acteurs : Toshio Hosokawa, Yuriko Ejima, Takashi Wada, Ryûzaburô Nakamura, Fumiko Miyata, Arata Shibata, Noriko Kitazawa, Hiroaki Kurahashi

 Bôrei kaibyô yashiki (1958) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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