[Film] L’ Ascenseur: Niveau 2, de Dick Maas (2001)


A New York, l’un des 73 ascenseurs du Millennium Building connaît des dysfonctionnements sérieux. Le mécanicien Mark Newman est envoyé pour résoudre le problème. Son investigation rencontre une résistance inattendue…


Avis de John Roch :
Comme le titre crétin Français ne l’indique pas, L’Ascenseur : Niveau 2 est un remake de L’Ascenseur de 1983, se déroulant cette fois-ci à New York, ce qui va permettre à Dick Maas de refaire son propre film à l’américaine. Grand bien lui en a pris puisque Down (titre original) explose l’original dans toutes les largeurs. L’histoire reste dans les grandes lignes la même que celle racontée quinze ans auparavant, puisque tout L’Ascenseur est dans L’Ascenseur : Niveau 2, jusqu’à en reprendre les mêmes morts mis en scène de la même manière au plan près, en les modifiant légèrement en changeant les personnages impliqués pour les rendre plus malaisantes (les couples partouzeurs de l’original sont ici remplacés par des femmes enceintes), ou en y ajoutant une petite dose d’humour noir (la scène de l’aveugle, cruelle en 1983 est ici très drôle).

Le principal défaut de L’Ascenseur était sa narration, au mieux peu passionnante, au pire complètement inutile, Dick Maas corrige ici le tir. En divisant le héros de l’original en deux personnages bien distincts, on évite les histoires de couple hors sujet qui plombaient L’Ascenseur. Certains autres personnages sont également légèrement modifiés pour un résultat bien plus rythmé et intéressant, l’histoire est ainsi bien plus plaisante à suivre malgré une durée allongée d’un bon quart d’heure. Si jusqu’ici L’Ascenseur : Niveau 2 a l’air d’une copie quasi conforme, si ce n’est un casting en béton composé de Naomi Watts, Michael Ironside, James Marshall et Ron Perlman, c’est sans compter sur de nouvelles scènes impliquant les ascenseurs tellement improbables qu’elles en deviennent jouissives, à l’image du skater qui se fait aspirer par un ascenseur au sous sol du building, et se fait recracher au sommet pour finir par un vol plané avant de se cracher au sol, et le dernier quart d’heure qui fait intervenir les forces antiterroristes, un ascenseur en feu revanchard et un lance-roquettes virent au grand n’importe quoi. La présence de cette partie du scénario à base de supposés terroristes qui ont envahis le building, ainsi que plusieurs plans sur le World Trade Center a d’ailleurs coûté la carrière au cinéma du film aux États-Unis suite aux événement du 11 septembre 2001, il ne sortira que deux ans plus tard directement en vidéo.

LES PLUS LES MOINS
♥ Plus fun, plus rythmé que l’original
♥ Certaines scènes complètement WTF
♥ Un remake réussi
⊗ Ça reste un remake par moment plan par plan
⊗ C’est sacrément con, il faut le reconnaître
Ne nous y trompons pas, L’Ascenseur : Niveau 2 est comme son modèle : un film au postulat de base des plus débiles, à la différence que Dick Maas en est ici conscient et livre un film qui donne dans la surenchère. Décomplexé et très fun, à voir ou à revoir.


Avis de Rick :
En 1983, Dick Maas réalisait aux Pays Bas le film l’Ascenseur. Pas un chef d’œuvre, mais un film à l’ambiance particulière, une série B sympathique qui repart d’Avoriaz en 1984 avec le grand prix, rien que ça. Aussitôt, Dick Maas est approché pour livrer une version Américaine de son film, mais il part vers d’autres projets à la place. Les Gravos en 1986, Amsterdamned en 1988. C’est finalement en 2001 que le réalisateur accepte de livrer une nouvelle version. Tournage à New York et aux Pays Bas, budget de 15 millions, casting alternant les grandes gueules de la série B et des stars montantes, tout est beau. Seulement alors que le film doit sortir, il est tout simplement annulé, suite aux événements du 11 Septembre en Amérique. Ça c’est dommage pour un film visant en priorité le public Américain. En France, le film débarque en Janvier 2002, renommé l’Ascenseur Niveau 2, faisant croire à une suite, alors qu’il s’agît beaucoup plus d’une relecture, ayant en plus pas mal de scènes très (trop) similaires à l’originale. Encore un building, un ascenseur détraqué, et un brave réparateur d’ascenseur qui va devoir faire équipe avec une journaliste afin de comprendre ce qu’il se passe et d’arrêter le carnage. Grosso modo, la même histoire, des personnages similaires, des situations similaires. Remake inutile ? Dans le fond, plutôt, le film manquant clairement de surprises pour qui a vu le métrage original. Surtout que cette version 2001, en bénéficiant d’un plus gros budget, accentue l’aspect technique, qui a de la gueule souvent, mais accentue également les défauts du métrage en voulant rester bien trop proche de son ainé.

Visuellement donc, ça a plutôt de la gueule. New York est grand, bien filmé. Certaines scènes de meurtres sont très efficaces, bien que la plupart proviennent plan par plan du film original. On retrouve le coup de l’aveugle et de son chien, de la petite fille et de sa poupée. Oui, c’est très, trop proche de l’original pour surprendre. Mais par moment, le métrage ose des choses, pas forcément narrativement mais visuellement, et cela fait plaisir. La grosse scène de carnage est plutôt intense, certains éléments de montages amusants et bien trouvés, et il y a THE scène, celle de l’homme aspiré par l’ascenseur, avant d’être éjecté par ce même ascenseur 80 étages plus haut, pour une bien belle chute. Un instant assez WTF et hilarant, mais qui semble voulu comme tel. Il faut bien ça pour divertir le spectateur face à une histoire qu’il connaît déjà, surtout que en américanisant son film, Dick Maas perd un élément important du film original, à savoir l’ambiance. Le film de 1983 avait une ambiance vraiment très particulière, avec un côté exotique de par son origine et le lieu de l’action, un côté un peu fauché ultra attachant, et la bande son qui était également composée par Dick Maas, en plus du scénario et de la mise en scène, contribuait pour beaucoup dans la réussite du titre. Là, on a une ambiance beaucoup plus classique, plus Américaine dans le fond, et la musique signée Paul M. van Brugge est passe partout, sans saveur. Au rayon des déceptions, on pourra signaler, comme pour le film original, le final, bancal et finalement décevant comparé à ce qui précédait, même si pour le coup, le réalisateur semble se lâcher avec le budget alloué.

Ici, c’est carrément les militaires qui interviennent, à coup de bazooka contre l’ascenseur, rien que ça. Au final, ce qui est sûr, c’est que le spectateur qui n’a pas vu le film original pourra aimer le métrage, et que le connaisseur lui sera déçu, sans pour autant passer un mauvais moment. Car L’Ascenseur Niveau 2 se fait rythmé, assez solide techniquement malgré son manque d’ambiance, et bénéficie d’un gros casting. Dans les premiers rôles, James Marshall (Twin Peaks) et Naomi Watts la même année que Mulholland Drive forment un duo plutôt convaincant, à défaut d’être exceptionnel. Mais à leurs côtés, on trouve une flopée de gueules connues qui font plaisir, même si les rôles sont le plus souvent limités. Dan Hedaya en flic (tiens, il apparaît dans Mulholland Drive justement), Ron Perlman (Hellboy) en chef d’entreprise, ou encore Michael Ironside (Scanners, Total Recall), comme toujours jouant le fou. Voir toutes ces belles gueules fait bien plaisir, même si c’est court, et même si c’est souvent tardif. C’est là tout le paradoxe de ce remake, pas forcément utile, par certains aspects moins réussi que l’original, mais parfois plus amusant avec son concept il est vrai difficile à avaler, mais que l’on n’arrive pas vraiment à détester. Enfin, pour l’amateur du genre en tout cas, le film ayant été défoncé par la critique et le public lors de sa sortie.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un bon gros casting
♥ Quelques scènes hilarantes
♥ Les meurtres, réussis
⊗ Souvent bien trop proche de l’original
⊗ Le final, toujours décevant et bancal
note2
Remake de Dick Maas de son propre film, L’Ascenseur Niveau 2 est parfois bien trop proche de l’original, mais reste plutôt plaisant.
LE SAVIEZ VOUS ?
• Naomi Watts a peur des ascenseurs.•
• Après Alien : La Résurrection, et La Seconde Guerre de Sécession, c’est la troisième collaboration entre Ron Perlman et Dan Hedaya.
• L’ un des personnages du film est né le 15 Avril 1951, soit la date de naissance de Dick Maas.


Titre : L’ ascenseur: niveau 2 / down
Année : 2001
Durée : 1h51
Origine : Pays Bas
Genre : Ascensumophobie
Réalisateur : Dick Maas
Scénario : Dick Maas

Acteurs : James Marshall, Naomie Watts, Eric Thal, Michael Ironside, Ron Perlman, Dan Heydaya, Edward Herrmann, Kathryn Meisie, Martin McDougall

 Best of the Best 2 (1993) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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