[Film] Heatseeker, de Albert Pyun (1995)

2019, l’ère des nouvelles technologies. Tung est le concepteur de Xao, le plus puissant des cyborgs kickboxers. En ces temps de Sports de combat cybernétique, Il ne reste plus qu’un seul combattant 100% humain, Chance O’Brien. Il va devoir survivre pour sauver Jo, sa femme, en venant à bout d’androïdes d’acier maîtrisant toutes les techniques de combats…


Avis de John Roch :
Avec Heatseeker, Albert Pyun nous fait ni plus ni moins que son Bloodsport à lui. Un peu tard pour surfer sur le début de la vague, mais encore dans l’air du temps pour profiter du succès en vidéo du film de kickboxing comme on appelle ça. Le réalisateur va y mettre sa touche en plus, et quand on connaît sa filmographie composée de Cyborg, Omega Doom et la saga Nemesis, les cyborgs il aimait ça Albert Pyun. Heatseeker, c’est Bloodsport de par son coté grand tournoi qui réuni les plus grands combattants de la planète (comme à vue de nez les deux tiers des produits du genre vous me direz), mais avec des cyborgs sous fond de SF d’anticipation. Mais si Albert Pyun on le connaît pour être un réalisateur sympathique, c’est surtout un metteur en scène qui n’a jamais eu les moyens de ses ambitions. Ce manque de moyen est un défaut commun à ses films, Heatseeker ne déroge pas à la règle et si il est tout juste passable, il est bien trop bancal et finalement trop ambitieux pour le maigre budget alloué à Pyun.

Car ce qui choque en premier lieux dans Heatseeker, c’est le manque flagrant de pognon. Certes, on n’est pas dans de la SF pure mais dans l’ anticipation et soit l’année 2019 est bien choisie par rapport à l‘année de sortie du métrage (1995). C’est le futur mais c’est pas trop loin, le monde a juste un peu changé, ça ne demande donc pas trop d’effort pour mettre ça en image. Mais même pour ça, ça rame pas mal. Résumer le «futur» à quelques tenues flashy et à des télévisions alignées, entourées de gros boutons qui font bip bip, c’est très léger. Puis de toute façon, de ce qu’on en voit du futur, Heatseeker se déroulant, excepté quelques scènes en extérieur, dans trois décors et demi. Pour la richesse visuelle, on repassera donc mais dans le futur de Heatseeker, il n’ y a peut être pas de smartphones, mais on peut augmenter tout ce qui est augmentable chez un pratiquant d’art martiaux à coup d’implants cybernétiques. Des combattants qui vont s’affronter dans un grand tournoi qui ne déterminera pas qui est le meilleur pratiquant d’art martiaux, mais quel industriel spécialisé dans les implants cybernétiques dominera le marché. Tous vont se faire rétamer par le héro, et c’est une vraie machine le mec parce que lui il est 100% humain, et il dérouille du cyborg comme un rien. Faut dire que l’argument humain augmenté n’est jamais montré. Pas un effet, une idée de mise en scène ou juste un simple accéléré pour montrer les supposées super compétences des combattants cyborgs, en dehors de quelques prothèses ici et là pour nous le rappeler.

Le coté SF de Heatseeker évacué, le scénario s’articule autour du héro qui participe au tournoi pour sauver sa donzelle dans un récit linéaire aux amitiés et trahisons visible à des kilomètres, malgré quelques bonnes idées parfois plutôt sombre (comme de faire de la fiancée du héro une esclave sexuelle) et à la logique versus fighting. Les combats s’enchaînent dans Heatseeker, mais ce qui aurait pu sauver le film est tout aussi bancal que le reste. Parfois les combats ressemblent à quelque chose, il y a même un peu de gore cybernétique mais il y a une forme de paresse dans la mise en scène, qui montre tout les combats sous les mêmes angles. Et bien qu’il y ait des plans plus rapprochés, la majorités des bastons sont filmées de trop loin, en amoindrissant l’impact et la lisibilité. De plus elles sont nombreuses mais trop courtes, et que dire des commentaires sportifs qui les accompagne, envahissants sur la longueur. Dommage, les artistes martiaux, Gary Daniels en tête et même Thom Mathews (plus connu pour ses rôle dans Vendredi 13 partie 6 et Le Retour Des Morts-vivants que pour sa carrière de kickeur de seconde zone) , sont plutôt bien mis en valeur et les combats ne sont pas si dégueulasses que ça.

LES PLUS LES MOINS
♥ Il y a Gary Daniels
♥ Les artistes martiaux bien mis en valeur
♥ Des combats qui ressemblent parfois à quelque chose
♥ Des bonnes idées
⊗ Des combats filmés toujours sous les mêmes angles, trop éloignés
⊗ Le manque de pognon qui se ressent
⊗ Le coté SF qui ne sert à rien
⊗ Bancal de partout
⊗ Les commentaires sportifs, gonflants

Albert Pyun n’a jamais eu les moyens de ses ambitions, Heatseeker ne déroge pas à la règle. On n’aura cependant connu le réalisateur plus inspiré, le film est bien trop bancal, les bastons soufflent le chaud et le froid, et le manque de budget se fait trop ressentir.



Titre : Heatseeker
Année : 1995
Durée : 1h31
Origine : USA
Genre : Cyborg
Réalisateur : Albert Pyun
Scénario : Albert Pyun et Christopher Borkgren
Acteurs : Keith Cooke, Tina Cote, Norbert Weisser, Gary Daniels, Thom Mathews, Selena Khoo, Tony Mabesa, Tim Thomerson
After School Lunch Special (2019) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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