[Film] Ghost Delivery, de Tiwa Moeithaisong (2003)


Piroyan est un chasseur de fantôme qui a créé le site web pheerok.com. A la demande d’un client, il lui envoie via le net un fantôme. Un soir il rencontre la très belle fantôme Ratree, et en tombe amoureux. Pourtant un ennemi guette dans l’ombre…


Avis de Yume :
Le paysage cinématographique thaïlandais est assez étonnant. D’un côté on tombe sur des véritables perles qui nous font croire dans l’avenir de ce cinéma (les films de Pen-ek Ratanaruang en autres), mais dans la majorité des cas, on a le plaisir de voir des films complètement insignifiants, tournés en DV par un réalisateur manchot. De quoi dégoûter profondément. Pourtant certains spectateurs avides (et fous, dont je fais partie) continuent d’arpenter la production locale en espérant tomber sur un film à la limite potable. Et devant le manque d’informations sur les films thaïs, la seule solution reste l’achat à la jaquette.

Celle de Ghost Delivery est, avouons-le, plutôt jolie et pleine de promesse sur un film certes classique mais assez éloigné de la farce DV habituelle. Grossière erreur, Ghost Delivery ne vaut guère mieux qu’un Scorpion Warrior. Pourtant le plumage du film est somme toute travaillé. Un effort réel a été fait sur l’ambiance et le jeu des lumières, pour un résultat qui colle bien au thème techno-fantastique du film. La majeure partie du film est donc filtrée en vert. Toujours sur la plan formel, le réalisateur Meyathaisong Thiwa n’a pas l’air d’être un tâcheron total. Il maîtrise même quelques effets bien hypes de mouvements de caméra, histoire de donner une touche stylisée à son long métrage. Dommage qu’il ait préféré tout miser sur le style, plutôt que d’essayer de développer une histoire à la base sympathique, qui se perd malheureusement dans un marasme de platitude et de narration décousue. Le matériau de base aurait donc pu être intéressant, avec cet homme qui mélange magie noire et haute technologie pour envoyer des fantômes via le net à la demande d’un client.

Et donc après une introduction, qui se voulait drôle, en hommage à Ring (on ne peut pas faire plus explicite, et ce n’est d’ailleurs pas le seul hommage-emprunt du film, avec entre autres le personnage de Hellraiser), le film s’enlise trop rapidement dans une pseudo histoire d’amour avec, en fond, un méchant qui joue son rôle de grand affreux. Ce qu’on est en droit de se demander, c’est où sont les fantômes présentés par dizaines dès la début (dont quelques très belles jeunes filles). OK ils se font enlever par l’ennemi de service, mais pourquoi ne pas les avoir utilisés plus avant. Le film fait quasiment l’impasse sur son propre début pour changer radicalement de cap, et finalement livrer un scénario indigent, croulant sous une dose inadéquate et mal employée d’effets spéciaux (plutôt bien réussis, ne crachons pas dans la soupe, mais ne servant qu’à éblouir le spectateur, ou bien lui cacher la vacuité scénaristique), et servi par des acteurs dont le jeu varie du très mauvais au vaguement moyen. Et malgré son côté réussite technique honorable, Ghost Delivery semble s’éterniser. Il bien évident que de plus, film thaïlandais oblige, le spectateur a le droit au personnage ladyboy et à un humour gras insupportable.

LES PLUS LES MOINS
♥ Ambiance travaillée
♥ SFX corrects
⊗ Narration décousue
⊗ La pseudo histoire d’amour
⊗ Scénario indigent
⊗ Le jeu d’acteur
L’ennui guette inexorablement, pour ce film qui évite de justesse la qualification de lamentable. Disons plutôt que c’est un film à ne pas voir. Un film thaï de plus à oublier.


Titre : Ghost Delivery
Année : 2003
Durée : 1h20
Origine : Thaïlande
Genre : Fantôme minute
Réalisateur : Tiwa Moeithaisong
Scénario : Aumporn Glinrampuang, Tiwa Moeithaisong

Acteurs : Soraya Alam, Joey Bazoo, Ananda Everingham, Somrak Khamsing, Chalad Na Songkhla, Carla Porter, Tanchanok Rithnaka

 Kohn sang pea () on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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