[Film] Fast and Furious 8, de F. Gary Gray (2017)

Des rivages de Cuba aux rues de New York en passant par les plaines gelées de la mer arctique de Barrents, l’équipe va sillonner le globe pour tenter d’empêcher une anarchiste de déchaîner un chaos mondial et de ramener à la maison l’homme qui a fait d’eux une famille.


Avis de John Roch :
À y regarder de plus près, la saga Fast and Furious tient un certaine constance dans la qualité, car passé un premier volet qui tenait du pétard mouillé et un second complètement raté, à partir du troisième, c’est un opus sur deux qui est réussi. Logiquement, Fast and Furious 8 devait donc appartenir à la mauvaise catégorie, celle des chiffres pairs, et pourtant la malédiction semble enfin levée, car c’est bien la première fois que la saga enchaîne deux opus qui tiennent la route en matière de grand spectacle un minimum maîtrisé, et dans cette catégorie, ce huitième film assure le show du début à la fin. Exit James Wan, Justin Lin ne rempile à nouveau pas, The Fate and the Furious est réalisé par F. Gary Gray, qui avait déjà touché aux bagnoles avec Braquage à l’Italienne, avant de livrer N.W.A Straight Outta Crampton, mais aussi avant de se foutre une honte mondiale avec Men in Black : International. Soyons clair, le réalisateur ne change en rien la formule, si ce n’est la répéter en (encore plus) bigger and louder, mais il le fait bien, et illustre à merveille un scénario toujours aussi crétin mais qui se veut aussi plus sombre. Car ici, la famille va être détruite de l’intérieur en faisant basculer son noyau du coté obscur. Oui, Baboulinet est un bad guy, mais ce n’est pas de sa faute, il y a une explication logique (oui, c’est de famille dont il est question, what else ?). Pourtant tout va pour le mieux pour Dom Toretto, en lune de miel à Cuba avec Letty, où il coule des jours heureux jusqu’à ce qu’il reçoive la visite de Cypher (Charlize Theron), pirate informatique qui veut dominer le monde, rien que ça. Et Cypher, elle a l’arme ultime pour tenir Dom par les couilles aussi fort qu’un American Staff les tiendrait dans sa gueule avec ses 150 kilos de pression dans la mâchoire, autant dire qu’il est coincé, et qu’il va obéir. Après avoir trahi les siens, ceux-ci partent à sa recherche. Mais pourquoi Dom est-il au service de Cypher ? Tout simplement parce qu’elle détient Elena qui, souvenez-vous, était en couple avec Toretto quand Letty était temporairement absente, mais aussi de leurs progéniture : Bébé Baboulinet. C’est donc pour protéger sa famille qu’il trahit la sienne. Pour le ramener à la raison, tout le crew se réunit à nouveau sous la supervision de mr. Nobody, rejoint par Deckard Shaw fraîchement évadé de prison avec Hobbs. Pour ceux qui se demandent comment la mort de Paul Walker a été gérée pour ce huitième opus, la réponse est simple : Letty refuse que Brian et Mia soient liés à cette histoire, tout simplement.

Là où The Fate and the Furious se démarque de ses prédécesseur, c’est sur le ton humoristique ici mis en avant, et qui fonctionne plutôt bien, pour peu que l’on adhère à la famille qui vanne little Nobody (Scott Eastwood), un genre d’apprenti à mr. Nobody. Humour également pour le grand absent du septième volet, Dwayne Johnson a plus de place pour s’exprimer ici, principalement face à Jason Statham via les dialogues entre Hobbs and Shaw grands rivaux mais copains quand même, prémisse de ce qui sera le premier spin of de la saga. Autant dire que si cet élément de Fast and Furious 8 vous rebute, pour Fast and Furious presents : Hobbs and Shaw, vous pouvez passer votre chemin. Là où le scénario marque également des points, c’est sur la méchante de cet opus : Cypher. Campé par une Charlize Theron toujours aussi impeccable. Qu’elle prenne des kilos, qu’elle se tonde le crane, qu’elle soit possédée par le diable peu importe Charlize Theron sait et peut tout jouer. Ainsi, elle campe une méchante certes gogole dans sa manière de manipuler Toretto, en cassant son image de la famille, mais est sans concession dès lors qu’il s’agit de montrer qui est la patronne. Là où son personnage prend un coup, c’est dans la manière qu’a la saga de vouloir absolument rattacher tout les opus d’une manière ou d’une autre. Et comme rallier les personnages bons ou mauvais à la famille ne suffit pas, on apprend que Cypher est la vraie méchante des épisodes 4,6 et 7. D’une part, c’est pas vraiment utile, d’autre part ça met à rude épreuve la cohérence de la saga, si toutefois elle l’a été un jour (coucou Han).

Question scénar, c’est pas ça, mais question action, The Fate of the Furious fait carton plein. C’est simple, jamais la saga n’a été aussi rapide et furieuse, le rythme est frénétique et ici, les scènes d’action durent plus longtemps que les scènes d’exposition. Pas le temps de s’ennuyer donc, et entre des moments classiques tel qu’une course dans les rues de La Havane, une poursuite à Berlin explosive dans tous les sens du terme, ou une évasion spectaculaire d’une prison à très haute sécurité, le scénariste a comme d’habitude pété un câble et offre des moments over the top qui fonctionnent, d’autres moins. Ainsi le passage des voitures zombies, sorte de parodie de World War Z, s’avère être réussi, mais ce n’est que le début d’une scène qui se conclut par une poursuite époustouflante dans les rues de New York. Le grand final quant à lui souffle le chaud et le froid. Se passant sur terre et dans les airs, on y voit la famille affronter un sous marin nucléaire à bord de leurs véhicules sur un lac gelé pendant que Statham vole (littéralement) au secours de bébé Baboulinet prisonnier dans un avion. L’occasion de reprendre la scène du bambin du A Toute Épreuve de John Woo, mais s’en éloigne assez pour parler d’hommage et non de pompage. Long d’une quarantaine de minutes, ce final est pourri par des plans qui le plongent dans le ridicule, mais surtout par une série de twist qui détruisent complètement le peu de crédibilité scénaristique de ce huitième film très, mais alors très très con, mais au combien jouissif.

Le point Han: Toujours mort, merci pour lui.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un rythme frénétique
♥ Des scènes d’action démentes
♥ Le duo Statham/Johnson
♥ Le duo Statham/Bébé Baboulinet
♥ Charlize Theron impeccable en méchante
⊗ Un scénario crétin
⊗ Des twists aberrants
⊗ On évite pas un certain ridicule dans les moments les plus over the top
Fast and Furious 8, c’est con, mais incroyablement fun, doublé d’un film d’action musclé au rythme fou qui ravira les fans de crashs automobiles.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le tournage a été secoué par des brouilles entre Vin Diesel et Dwayne Johnson.
• Premier film de la saga à avoir visité New York.
• La production voulait tourner une scène d’action aux Philippines qui aurait requis la fermeture d’une portion de l’autoroute la plus fréquentée du pays. Le gouvernement Philippin a refusé .


Titre : Fast and Furious 8 / The Fate of the Furious
Année : 2017
Durée : 2h16
Origine : U.S.A
Genre : Badboulinet
Réalisateur : F. Gary Gray
Scénario : Chris Morgan

Acteurs : Vin Diesel, Dwayne Johnson, Jason Statham, Charlize Theron, Ludacris, Tyrese Gibson, Michelle Rodriguez, Kurt Russell, Nathalie Emmanuel, Scott Eastwood

 Fast & Furious 8 (2017) on IMDb


 

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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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