[Film] Kill Ben Lyk, de Erwan Marinopoulos (2018)


En l’espace de 24 heures, 3 hommes se font tuer à Londres, ils s’appelaient tous Ben Lyk. Scotland Yard décide, pour les protéger, de réunir les 8 Ben Lyk londoniens survivants dans une maison sous surveillance policière, le temps de comprendre qui en a après eux et pourquoi ? Mais les Ben Lyk continuent de se faire tuer un par un de manière toujours plus inattendue…


Avis de Cherycok :
Que se passe-t-il lorsque Erwan Marinopoulos, scénariste de La Chanson du Dimanche, et Jean-Christophe Establet, scénariste de la mini-série Faits Divers Paranormaux et de quelques épisodes de Sous le Soleil, partent en Angleterre pour mettre en boite une bobine indépendante avec Eugene Simon de Game of Thrones (le personnage de Lancel Lannister) et Simone Ashley de la série Sex Education ? Ça donne Kill Bel Lyk, un film franco-anglais qui jongle sur deux tableaux : la comédie noire et le thriller. Un spectacle assez pop qui, bien que ne remportant pas tous les suffrages, arrive à nous faire passer 1h17 des plus agréables.

Présenté dans la catégorie Hors Compétition au Festival de l’Alpe d’Huez en 2019, Kill Ben Lyk commence directement par un homme en armure complète de plaque qui fait l’amour à une femme qui lui dit de la prendre comme le roi Arthur. Un mec masqué arrive, lui demande s’il est Ben Lyk et les tue tous les deux. Rapidement, une deuxième personne nommée Ben Lyk va rejoindre le paradis des hommes qui ont pris une balle dans la tête. C’est là que notre héros, prénommé également Ben Lyk, se demande si un mec n’est pas en train de tuer un à un tous les Ben Lyk de Londres. Rapidement, la Police rassemble tous les Ben Lyk qu’elle a pu trouver dans une maison reculée afin de les protéger car, effectivement, quelqu’un cherche à tous les tuer. Qui est-ce ? On ne sait pas. Pourquoi il fait ça ? On ne sait pas. Mais alors qu’ils se croient tous en sécurité dans cette baraque, aux côtés d’une demi-douzaine de policiers, les Ben Lyk continuent de mourir un à un. Et si certains d’entre eux n’étaient pas qui ils prétendaient être ? Et si certains d’entre eux en savaient plus qu’ils ne voulaient bien le dire ? C’est avec une sorte de jeu du chat et de la souris que le scénario de Kill Ben Lyk va se mettre en place. Nous sommes ici face à un huis clos dans une grande baraque dans laquelle les occupants vont se faire décimer un à un, et où nous, spectateur, allons chercher avec les personnages qui est réellement le meurtrier. Il y a clairement du Agatha Christie là-dedans, du Cluedo, dans une ambiance à la Guy Ritchie ou Tarantino pour le côté humour parfois morbide, avec une bonne bande son dans un pur style pop rock anglais. L’idée de départ est très sympathique mais, malheureusement, passé son postulat fun, le film semble ne plus savoir où donner de la tête.

Avec ses 1h17 générique de fin compris, Kill Ben Lyk est rythmé et ne laisse que peu de temps mort. Le problème, c’est que, au final, ni la partie comédie, ni la partie thriller ne fonctionnent correctement. On reste un peu sur notre faim car le film est très soft et aurait été bien plus percutant qu’il avait osé aller plus dans le méchant, aussi bien dans son humour que dans ses meurtres. Il reste trop sérieux dans son ensemble, ça manque de folie, voire d’hystérie. Même chose au niveau des dialogues, tantôt réussis, tantôt un peu passe-partout. Les personnages sont nombreux et relativement funs, à commencer par un héros tourné en ridicule à cause de son côté lâche, maladroit, manquant de virilité, ou l’héroïne pour laquelle le doute est laissé jusqu’à la fin de savoir s’il s’agit réellement d’une femme. On a droit au black dragueur, au curée rugbyman, au banquier un peu pédant, à la racaille énervée, … Problème, impossible de s’attacher à eux car certains sont tués vraiment très vite. Pas le choix, le film est très court me direz-vous, mais c’est dommage car certains avaient un fort capital sympathie. Le scénario s’amuse à brouiller les pistes. Certaines scènes fonctionnent plutôt bien grâce à des acteurs plutôt bons et qui semblent prendre du plaisir à ce qu’ils font. Ça joue avec les retournements de situation et Kill Ben Lyk va de surprise en surprise, sauf qu’il ne les pousse jamais à fond. Du coup, difficile de ne pas être un peu frustré. Ça manque de scènes improbables, ça manque un peu de sang, ça manque un peu de méchanceté. C’est très regrettable car, techniquement parlant, le film est visuellement réussi, avec de très jolis plans (bien que parfois un peu faciles) et un montage qui va bien.

LES PLUS LES MOINS
♥ Bien mis en scène
♥ Le casting est plutôt bon
♥ Bonne idée de départ
⊗ Pas assez fou-fou
⊗ Des persos sous-exploités
Kill Ben Lyk est une sympathique comédie noire qui ne va malheureusement pas assez loin dans ce qu’elle entreprend. On passe un bon moment car c’est court et rythmé, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’avec un peu plus de folie, le film aurait été bien plus marquant.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Lorsque Ben Lyk (Eugène Simon) entre dans l’appartement où il est secouru par la police avant d’être emmené dans la maison isolée avec les autres Lyk, on peut voir sur la gauche de l’écran une série de selfies et de photos de Ben. Celles-ci sont tirées directement du compte Instagram d’Eugène Simon.
• En 2018, Kill Ben Lyk a été nominé dans la catégorie meilleur thriller lors du Nightmare Film Festival et a remporté le prix du meilleur long métrage britannique lors des London Independent Film Awards.


Titre : Kill Ben Lyk
Année : 2018
Durée : 1h17
Origine : Angleterre / France
Genre : Who’s who ?
Réalisateur : Erwan Marinopoulos
Scénario : Erwan Marinopoulos, Jean-Christophe Establet

Acteurs : Eugene Simon, Simone Ashley, Gretchen Egolf, Scroobius Pip, Bronson Webb, Ashley Thomas, Adam Astill, Bruce Mackinnon, Charlie Rawes, Martyn Ford

 Kill Ben Lyk (2018) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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