[Film] Escape From Mogadishu, de Ryoo Seung-Wan (2021)


En 1991, Mogadiscio la capitale de Somalie, est le théâtre d’une lutte diplomatique entre la Corée du Sud et du Nord. Lorsque la guerre civile éclate et que des rebelles envahissent la ville, les membres des deux ambassades vont devoir s’unir pour survivre et fuir le pays.


Avis de NasserJones :
En 2017, Ryoo Seung-wan signait la très spectaculaire fresque historique Battleship island mélangeant drame, action et reconstitution historique, saupoudré d’une bonne dose de patriotisme. Il revient donc en 2021 avec plus ou moins la même formule et toujours avec un gros budget dans les mains et beaucoup d’ambitions.

Une chose que l’on peut dire, c’est que ça fait du bien de voir un film à grand spectacle comme celui-ci, tourné en décor grandeur nature sans CGI et sans avoir recours à ces putains de fonds verts qui sont en train de tuer la magie du cinéma. On pense bien évidement à La Chute du Faucon Noir de Ridley Scott puisque comme dans le film du réal british, ça se passe en Somalie dans les années 90, mais aussi à certains grands films des années 80 comme Salvador de Oliver Stone ou Empire of the Sun de Spielberg. Alors oui, le film a des défauts. Ryoo Seung-wan n’est pas Park Chan-Wook. Il essaye de nous faire son JSA, c’est à dire un film qui au travers d’une histoire vraie nous parle de la déchirure de la séparation des deux en Corée, de la stupidité de ce conflit politique opposant les gens d’un même peuple que finalement peu de choses séparent mais avec très peu de subtilité. Toute la séquence où les Nord et Sud-Coréens se retrouvent coincés dans le même bâtiment et où ils sympathisent et tissent des liens, est tellement vite faite et maladroitement expédiée, qu’on n’y croit pas une seconde. Difficile d’imaginer que, en quelques heures, ces gens qui ont accumulés des années de rancœurs deviennent les meilleurs amis du monde quand bien même la situation les y oblige. Du moins les dialogues et le rapprochement ne sonnent jamais vrai. Ryoo est un très bon réalisateur mais il a ses limites tant au niveau écriture que direction d’acteurs.

Mais s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas lui enlever, et ça sautait déjà aux yeux sur ses premiers films tel que City of violence, c’est que son cinéma transpire la générosité et la passion. C’est spectaculaire, très impressionnant techniquement, avec une très belle photo et de jolis plans aériens de Mogadiscio et de ses plages. Les scènes de guérilla et d’émeutes sont très réalistes, on sent vraiment la violence et le chaos d’une guerre civile et la poursuite finale à travers les rues en feu de la ville renvoyant au final de Escape from New York est terrible. S’il faut tirer une croix sur la subtilité et que le discours de réconciliation est vain car bien trop naïf, l’essentiel est là : Seung-wan nous offre un grand spectacle, un très grand spectacle réalisé avec le cœur.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes de guérilla urbaine spectaculaires
♥ Un blockbuster à l’ancienne tourné dans des décors grandeur nature
♥ Irréprochable au niveau technique
♥ Un final à la Escape from New York très efficace
⊗ Thématiquement trop ambitieux pour Ryoo Seung-wan
Escape from Mogadishu est du même acabit que son grand frère Battleship island, terriblement spectaculaire et techniquement irréprochable. Un très bon blockbuster venu de Corée.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Escape from Mogadishu a été sélectionné par la Corée pour représenter le pays aux oscars.

• Le film, qui est censé se dérouler en Somalie, a en fait été entièrement tourné au Maroc.



Titre : Escape from Mogadishu
Année : 2021
Durée : 2h01
Origine : Corée du Sud
Genre : Drame / Guerre / Action / Historique
Réalisateur : Ryoo Seung-Wan
Scénario : Ryoo Seung-Wan, Lee Ki-Cheol

Acteurs : Kim Yoon-seok, Han Sin-seong, Jo In-sung, Kang Daejin, Heo Joon-ho, Rim Yongsoo, Koo Kyo-hwan, Tae Joon-ki, Jung Man-sik, Gong Soocheol

 Escape from Mogadishu (2021) on IMDb


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Auteur : Nasserjones

Fan névrosé de cinéma HK, élevé aux girls with guns et heroic bloodsheed, j'essaye depuis quelques années de me soigner comme je peux en m'ouvrant un peu plus à des films plus intimistes et différents. Des Philippines au Kazakhstan, de la Corée à l'Indonésie, je poursuis tant bien que mal mon auto-thérapie.
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