[Film] Bad Channels, de Ted Nicolaou (1992)


Un nouvel animateur particulièrement farfelu, Dan LeDamné, est engagé sur les ondes de KDUL, la super-station 66.6. Il s’évertue à changer l’image de la station radiophonique qui devient plus « rock&roll ». Mais ce nouveau son attire un extra-terrestre qui apprécie grandement la musique rock et les jolies jeunes femmes. Il a d’ailleurs trouvé le moyen via les ondes radio de téléporter des personnes et les miniaturiser afin de les ramener sur sa planète…


Avis de Cherycok :
Dans les années 90, le cinéma et la musique étaient très liés. Outre les bandes originales de films qui étaient presque aussi importantes que le film en lui-même à une époque où les CD se vendaient comme des petits pains (rappelons que, par exemple, la bande originale du film Bodyguard s’est vendue à plus de 45 millions d’exemplaires), ce sont les films où la musique était au centre du scénario qui ont tenté de se démocratiser. Outre les biopics du genre The Doors (1991) avec Val Kilmer, on pourrait citer des bobines telles que Wayne’s World, Pump Up The Volume, Empire Records ou encore Radio Rebels. On aurait pu s’intéresser à ces films-là sur DarkSideReviews, et ça viendra peut-être, mais pour le moment, comme on ne fait rien comme tout le monde, on préfère vous parler de la prolifique Full Moon qui elle aussi y est allée de son petit film musical avec Bad Channels, parfois appelé Fréquence Extraterrestre par chez nous. Un film pas très bon, mais malgré tout un film étrange, suffisamment improbable pour titiller la curiosité des plus aventuriers d’entre vous.

Le coupable de cette étrangeté made in Full Moon ? Ted Nicolaou, pur produit de la boite de prod de Charles Band qui livra par exemple TerrorVision, Puppet Master vs Demonic Toys ou encore les 5 films de la saga Subspecies. Il va accoucher d’un film très bizarre au scénario complètement barré qui a dû se décider lors d’une soirée arrosée et pleine de poudre dans le nez (je ne vois pas d’autre explication). Enfin, c’est plutôt une idée, celle de la musique qui envoie des femmes dans des petites bouteilles, et ils ont brodé quelque chose autour pour en faire un film, empruntant des idées à droite à gauche comme dans La Guerre des Mondes de Orson Welles ou La Petite Boutique des Horreurs (version de 1960 ou de 1986). On a en vrac un extraterrestre et son compagnon robot qui prennent le contrôle d’une station de radio locale, un DJ qui fait un défi « Polka » tout en étant enchainé, du fongus qui danse, des femmes qui rétrécissent, et tout un tas de clips musicaux intégrés au film dont un avec une nonne qui joue de la guitare électrique. En gros, notre extraterrestre, avec l’aide de son compagnon, va cibler par les ondes radio une femme, va diffuser une musiques rock, donner des hallucinations à la femme en question qui, à la fin du morceau entier, va disparaitre, voyager à travers les ondes radios pour se retrouver enfermée dans un bocal, en version miniature. Et cela va se reproduire à trois reprises. Les ravages de la drogue… Pour ces clips, la Full Moon va faire appel à des groupes de rock plus ou moins (surtout moins) connus, pas toujours terribles d’ailleurs, et toute la bande son du film va être composée par le groupe de rock Blue Öyster Cult, un nom qui ne vous dira peut-être rien mais qui est culte aux États-Unis depuis sa création en 1967. Ils ont vendu 25 millions d’albums à travers le monde, ce n’est pas rien. Qu’est-ce qu’ils sont venus faire dans cette galère, c’est un grand mystère…

La mise en scène de Red Nicolaou est compétente mais peu inspirée. Il faut dire qu’avec les trois pauvres décors du film (un resto routier, la pièce principale d’une station de radio et l’extérieur de la station de radio), il n’y avait pas non plus de quoi faire des merveilles. On sent très rapidement les limites du petit budget qui a dû être alloué au film, à commencer par cet extraterrestre ressemblant à un humain habillé en motard mais avec une énorme bouse de vache sèche en guise de tête. Avec néanmoins une sorte de visière histoire pour que le comédien à l’intérieur puisse voir ce qu’il est en train de faire. Les effets spéciaux sont bien kitchs, semblent être un clin d’œil au cinéma de science-fiction des années 50 et plairont aux amateurs de SFX bien ringards. En fait, c’est tout le film qui pourrait être une parodie des films de science-fiction de cette époque. Qui dit parodie dit humour et là le bât blesse car à part le final un minimum fun, l’humour du film ne fonctionne pas réellement. On voit bien les gags, mais les acteurs en font souvent des tonnes, en plus d’être souvent à côté de la plaque en termes de jeu. Le divertissement proposé par Bad Channels est vraiment étrange. Ça n’a ni queue ni tête et on ne sait pas réellement comment il faut réagir devant ce spectacle assez improbable. Ce n’est clairement pas bon, mais malgré tout il se dégage une certaine énergie et une certaine envie de proposer un film à part qui font qu’on ne peut pas totalement détester un film aussi barré si on aime un tant soit peu le cinéma bis. Rien ne va ou presque, mais malgré tout on continue de regarder et on ne s’ennuie pas. C’est déjà ça de gagné non ?

LES PLUS LES MOINS
♥ Des idées bien nawaks
♥ Une mise en scène correcte
⊗ Quand même sacrément fauché
⊗ Un casting aux fraises
⊗ Un humour qui tombe à plat

Il faut avoir l’esprit sacrément barré ou avoir sniffé un gros paquet de poudre pour accoucher d’un truc comme Bad Channels. Dommage qu’au final le film ne soit pas à la hauteur de ce que l’amateur de bisseries était en droit d’attendre.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Il y a un cameo à la toute fin du générique de fin. En effet, on y voit Tim Thomerson dans son personnage de Dollman qui en quelques sortes annonce Dollman vs The Demonic Toys qui, quelque part, est une suite à la fois de Dollman et Demonic Toys, mais également de Bad Channels.



Titre : Bad Channels / Fréquence Extraterrestre
Année : 1992
Durée : 1h21
Origine : U.S.A
Genre : Rock Aliens
Réalisateur : Ted Nicolaou
Scénario : Charles Band, Jackson Barr

Acteurs : Paul Hipp, Martha Quinn, Robert Factor, Aaron Lustig, Michael Huddleston, Roumel Reaux, Rodney Ueno, Sonny Carl Davis, Charlie Spradling, Steve Tietsort

Bad Channels (1992) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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