[Film] Automaton Transfusion, de Steven C. Miller (2006)

Trois étudiants ont prévu d’aller à un concert. En arrivant, ils découvrent le centre ville désert et silencieux. Ils se rendent compte que la ville est habitée par des morts vivants avides de chair humaine. Dans ce chaos apocalyptique, ils tentent de survivre en combattant des zombies affamés, anéantissant et dévorant tout sur leur passage.


Avis de John Roch :
«Every generation has a horor film that define its culture. This is that film». C’est sur ces mots que s’ouvrait le trailer de Automaton Transfusion, titre qui au demeurant n’a aucun sens et semble avoir été trouvé à la dernière minute en mettant bout à bout deux mots qui sonnent un peu classe ensemble, un peu. Il faut une belle paire pour autoproclamer son métrage film d’horreur de sa génération mais allez, soyons sympas, évacuons toute prétendue prétention et mettons ça sur le compte d’un réalisateur qui n’a pensé à vendre son premier long qu’une fois celui-ci bouclé. Et ça a marché, puisque le film s’est fait acheté par les Weinstein dans le cadre de sa série de DTV Dimension Extreme, aux visuels aguicheurs mais aux métrages à la qualité pas vraiment glorieuse, dans le meilleur des cas. Une bonne affaire pour le réalisateur de la chose, Steven C. Miller, amateur de films de genre qui a débarqué à Los Angeles et a appris le métier chez Asylum, qui s’est dit un beau jour qu’il était temps pour lui de passer la vitesse supérieure, à savoir fonder sa propre boite de production et réaliser son premier long métrage. Métrage qui lui aura ouvert des portes puisque le réalisateur et toujours en activité au rayon B, on lui doit The Agression Scale, Silent Night ou Evasion 2 par exemple. Pas de quoi grimper au plafond certes, mais il est toujours sympa de voir un réalisateur parti de rien faire carrière dans des productions relativement confortable, du moins plus qu’un métrage tourné en 9 jours pour 30,000 Dollars. Revenons-y justement à ce micro budget qui n’est ni une bonne série Z, ni un bon film de zombie, ni un bon film tout court.

Ne cherchez pas de scénario dans Automaton Transfusion puisqu’il n’y en a pas vraiment. Enfin si, il y en a un, mais réduit à une structure qui fait dans le minimum syndical. A savoir une bande de jeunes à la caractérisation simpliste et insipide, à un point ou l’on peut se demander l’intérêt de les introduire. Pour le reste les jeunes courent, les zombies aussi et tout n’est que prétexte à des scènes gores. Alors pourquoi pas après tout, il est clair que face à un titre du calibre de Automaton Transfusion, c’est le gore qui prime sur le reste et de ce coté, on est assez bien servi. Signés Rick Gonzales, qui fut jadis assistant de Tom Savini sur Le Jour Des Morts-vivants, les SFX font illusions et Automaton Tranfusion est rempli de moments gores comme il faut. Entre deux morsures, Steven C. Miller montre son amour pour le genre avec un arrachage de fœtus et une énucléation qui renvoient à D’Amato et Fulci entres autres scènes craspecs. Mais qu’importe l’amour car comme on dit: la première fois, c’est toujours un peu bâclé. Parce-que d’avoir du gore, c’est bien, mais le montrer correctement, c’est mieux. Ce qui n’est absolument pas le cas ici, et ce qui est sur, c’est que ce n’est pas le gore qui donne envie de gerber mais la mise en scène du métrage qui est totalement foirée. Filmé caméra à l’épaule n’importe comment, on ne peut même pas parler de shacky cam, à ce stade c’est de l’ épileptique Parkinsonien dopé au PCP. En dehors d’un plan qui ressemble à quelque chose, Automaton Transfusion transpire l’illisibilité et la laideur du début à la fin, parce que techniquement aussi c’est une catastrophe. Heureusement, c’est court avec 1h14 au compteur, génériques compris.

Avec une durée aussi courte, la seule chose que l’on pourrait espérer de Automaton Transfusion, c’est qu’il file droit à l’essentiel. Mais là encore, le film se plante complètement. La faute à de régulières baisses de rythme et un montage qui laisse clairement à désirer. Sans rentrer dans les détails pour laisser la surprise aux masos qui se risqueraient à lancer cette immondice, rien n’a vraiment de sens ou de cohérence dans Automaton Transfusion, les unités de temps et de lieux sont complètement cramées tout autant que le scénario et le rythme, qui alterne entre attaques de zomblards affamés et dialogues sans aucun intérêts. Steven C. Miller réussi même l’exploit de faire les choses à l’envers. Si certains films prennent trop leur temps et envoient la purée dans les derniers instants, ici c’est le contraire et le final s’avère être la partie la plus ennuyeuse du métrage qui certes décolle enfin scénaristiquement parlant, mais reste tout de même d’une connerie au niveau élevé. Et que dire de ce plan final en forme de beau doigt d’honneur aux bougres qui iront jusqu’au bout du métrage, ils resteront sur leur faim avec un joli «to be continued» qui reste à ce jour sans suite, bien que parfois le réalisateur exprime l’envie de faire une suite, sans doute pour ses fans, si toutefois il en existe. Difficile de trouver quelque chose de positif à exprimer sur Automaton Transfusion (non mais sérieux ce titre, on dirait le nom d’un Transformers), qui n’est à conseiller à personne, ni aux amateurs de films de zombies, ni aux amateurs de Z. Les acteurs jouent pas trop mal ceci dit. C’est maigre, c’est pas ça qui va donner envie de voir cette abomination dont rien ne sort de positif, mais elle a au moins ça pour elle.

LES PLUS LES MOINS
♥ Du gore…
♥ Ça joue pas trop mal
♥ C’est court
⊗ … si vous arrivez à le voir dans tout ce bordel
⊗ La mise en scène, affreuse
⊗ Techniquement, affreux
⊗ Le montage, affreux
⊗ Le rythme en dent de scie
⊗ Un film qui n’a pas de sens ni de cohérence
⊗ La fin
⊗ Tout le film en fait

Vendu comme un wanna be film d’horreur de sa génération, Automaton Transfusion n’est ni une bonne série Z, ni un bon film de zombie, ni un bon film tout court.



Titre : Automaton transfusion
Année : 2006
Durée : 1h14
Origine : USA
Genre : Affreux
Réalisateur : Steven C. Miller
Scénario : Steven C. Miller

Acteurs : Garrett Jones, Juliet Reeves London, William Howard, Rowan Bousaid, Ashley Elizabeth Pierce, Kendra Farner, Joel Ezra Hebner, Kevin J. O’Neill

Automaton Transfusion (2006) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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