[Film] Attack of the 50 Foot Camgirl, de Jim Wynorski (2022)


Beverly Wood est l’une des plus grandes stars des médias sociaux, elle a des millions de fans et tout le monde l’aime. Tout le monde, sauf son mari et Fuschia, la jeune arriviste qui complote secrètement pour faire tomber Beverly et s’emparer à jamais de son empire en ligne ! Mais lorsque la dernière marque de Beverly – qui n’a pas encore été testée – « Unholy Meat-rimony » lui donne des effets secondaires gargantuesques, il va désormais falloir compter sur une Beverly de 15 mètres de haut !


Avis de Cherycok :
Ça fait des années que Charles Band est dans le milieu de la série B et Z, d’abord en 1983 avec sa boite de production Empire Pictures, puis en 1988 (et encore aujourd’hui) avec Full Moon Productions. Même chose pour Jim Wynorski et ses 107 séries B / Z au compteur depuis son premier film en 1984, The Lost Empire. Œuvrant dans le même milieu, leurs routes ne se sont pourtant jamais croisées, Wynorski ayant beaucoup travaillé avec Fred Olen Ray, autre pape du genre. Ce n’est qu’en 2022 qu’un film réalisé par Wynorski et estampillé Full Moon arrive sur les écrans pour faire le bonheur des bisseux et autres nanardeurs, avec Attack of the 50 Foot Camgirl, titre faisant écho au Attack of the 50 Foot Woman de Nathan Hertz sorti en 1958. Et pour couronner le tout, ils ont choisi de travailler avec encore un autre artisan du cinéma de seconde zone, le bien nommé Jeff Leroy, spécialiste des maquettes et effets spéciaux lowcost. Ce dernier a d’ailleurs déjà rendu un hommage au film de 1958 avec son très nul mais très fun Giantess Attack. Comme ça la boucle est bouclée.

Qu’est-ce que l’infatigable Jim Wynorski a à raconter dans ce Attack of the 50 Foot Camgirl ? Pas grand-chose à vrai dire. En même temps, ce n’est pas ce qu’on cherche quand on se lance dans un Wynorski sans le sou produit par ce malin de Band. On y trouve une histoire de triangle amoureux avec au milieu de tout ça un empire financier, de la jalousie pour le contrôle de cet empire, avec au bout du bout la seule chose qu’on attend et qui nous est teasée en début de film : un combat de femmes géantes qui vont détruire des maquettes lowcost. Comment notre protagoniste principal grandit-elle ? Elle consomme des knackis génétiquement modifiées et hop, la voilà qui mesure 15 mètres. Oui, pourquoi s’emmerder à trouver une explication plausible… Sauf que voilà, c’est pas bien la jalousie et elle aura vite une adversaire de taille, son assistante, avec qui son mari la trompe, qui elle aussi va grandir et permettre au film de se finir comme un kaiju dans lequel un godzilla blonde à forte poitrine et vêtements moulants, Bitchzilla (dixit le film), affronterait un autre godzilla, brune à moins forte poitrine mais elle aussi en vêtements moulants. Voilà, il n’y a pas besoin de grand-chose de plus pour sustenter l’amateur de bisserie et c’est une manière comme un autre pour Wynorski de filmer ce qu’il aime filmer, des femmes plantureuses s’ébattre à l’écran. Ce dernier va principalement utiliser des angles de caméra bas pour donner l’impression que ces femmes sont géantes, en les faisant évoluer dans des décors miniatures en carton-pâte made in Jeff Leroy. Des angles bas d’ailleurs assez peu flatteurs pour les starlettes puisqu’on peut admirer bien comme il faut la cellulite de leurs cuisses.

Et donc qui dit Jim Wynorski dit des boobs, des boobs, et encore des boobs. Les premiers arrivent à 2min38 (oui, il faut être précis) avec une scène de douche où notre héroïne, la nouvelle venue Ivy Smith, se frotte les seins en plastique avec du savon. On aura droit à une deuxième scène de douche, ce coup-ci avec Christine Nguyen, bien moins forte du poitrail, et puis 2 ou 3 plans boobs furtifs par-ci par-là. Le quota est respecté mais pour du Wynorski, c’est plutôt timide. On a même l’impression que certaines scènes de sexe (soft hein) ont été coupées, comme si la Full Moon s’était autocensurée pour que leur film devienne acceptable pour les plateformes de SVOD, lieu où finissent par atterrir toutes ces productions bas de gamme. Cela expliquerait potentiellement la durée de 1h02 génériques compris du film. Attack of the 50 Foot Camgirl est fauché comme les blés mais tout le monde dans cette affaire semble en être conscient. Wynorski a l’habitude de ce genre de microbudget et va donc faire en sorte que toute son équipe s’amuse. Rien d’ambitieux du coup dans le film et c’est tant mieux, juste un délire de plus pour le réalisateur et au final un film divertissant à défaut d’être bon. C’est très con, oui, mais suffisamment intelligent pour ne se prendre jamais au sérieux à l’instar de la pulpeuse Ivy Smith qui sait très bien qu’elle ne gagnera pas un oscar ici. Elle livre une performance aussi bon marché que le film lui-même mais pleine d’humour dans le rôle de cette garce à l’ego démesuré qui parle en mettant des hashtags partout et qui se fait surnommer #BigBitch. Alors oui, il faut quand même attendre 40 minutes avant d’avoir le combat tant attendu, 40 minutes d’un flot de blagounettes toutes plus pourries les unes que les autres et de scènes sexy gratuites pour faire trémousser le public ado. Mais au final, ces 62 minutes passent à vitesse grand V et on a passé un moment certes nul mais très fun.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le kitch de l’ensemble
♥ Étonnement fun
♥ Le combat de fin, ridicule à souhait
⊗ Réservé aux habitués des bisseries
⊗ Des dialogues pourris
⊗ Budget proche du néant

Note :
Note de fun :

Vous voulez voir un film sans le sou où deux nanas de 15 mètres se mettent sur la gueule ? Attack of the 50 Foot Camgirl est pour vous. Vous voulez voir un bon film ? Passez votre chemin, vous êtes chez le combo gagnant Jim Wynorski / Charles Band ici !

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le temps d’un plan furtif où le décor est détruit par nos femmes géantes, on peut apercevoir un panneau publicitaire en bord de route faisant de la pub pour la plateforme de SVOD de la Full Moon. On y aperçoit notamment les marionnettes de la saga Puppet Master, dont Blade en gros plan.

• Jim Wynorski fait un cameo dans le film. Il joue le client du bar qui boit une Heineken lors du « tremblement de terre ».



Titre : Attack of the 50 Foot Camgirl
Année : 2022
Durée : 1h02
Origine : U.S.A
Genre : Boutade géante
Réalisateur : Jim Wynorski
Scénario : Kent Roudebush

Acteurs : Ivy Smith, Eli Cirino, Christine Nguyen, Lisa London, Frankie Cullen, Jaret Sacrey, Michael Gaglio, Janelle Delabar, Cindy Lucas, Becky LeBeau

Attack of the 50 Foot CamGirl (2022) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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