[Avis] Mariage Blanc, de Alfred Cheung

Bo Chin est un ex boxeur sans emploi profondément amer envers les femmes suite à son divorce. Afin de se renflouer et de payer sa dette à un prêteur sur gages sans scrupules, il accepte un mariage blanc qui permettra à son épouse, Jade, de venir au Canada retrouver son véritable petit ami. A peine le mariage a-t-il lieu que le petit ami disparaît, laissant Bo Chin et la jeune fille sans le sou. Il décide de remonter sur le ring, tandis que Jade va tout tenter pour l’aider.

Avis de Rick :

En 1988, Sammo Hung avait une année chargée, entre ses propres réalisations (l’excellent Dragons Forever par exemple) et les productions des autres. Il s’associait le temps de deux films avec Alfred Cheung, réalisateur de comédies. C’est ainsi qu’il produit le meilleur film de Cheung, le polar noir (mais très noir) On The Run mettant en scène Yuen Biao dans son meilleur rôle, et aura le rôle principal de la comédie Paper Marriage, rebaptisé en France depuis peu (sa sortie tardive en DVD dans la collection Hong Kong Boulevard) Mariage Blanc. Avec cette production, Sammo Hung se retrouve totalement en territoire connu, puisque le métrage prend la structure classique des comédies de l’époque, c’est à dire une longue première partie basée sur l’humour, allant souvent loin dans la crétinerie assumée, avant de faire bouger les choses dans sa dernière demi-heure en invitant  dans le récit de nouveaux personnages, permettant ainsi quelques combats de bons niveaux. Pour la partie comédie, outre Hung, on retrouve la mignonne et toute jeune Maggie Cheung, encore habituée en 1988 aux comédies crétines (How to Pick Girls Up ! ou encore Girl with the Diamond Slipper, tous les deux signés Wong Jing), mais également à se prendre quelques coups (Police Story 1 et 2 de Jackie Chan). Les deux forment donc le faux couple improbable du métrage, qui, même s’il simule, est déjà voué à l’échec. Quand on découvre Sammo, il est ruiné, poursuivi à cause de ses dettes, contraint d’accepter tout et n’importe quoi histoire de se faire un peu d’argent. Le début nous met direct dans le bain en nous faisant rire, avec des paris de courses, ou encore diverses expériences scientifiques peu crédibles et délicieusement crétines. Sammo n’a pas le moral, il voit tout en noir, il ne fait confiance en personne, et encore moins aux femmes (il est divorcé).

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Quand on découvre Jade pour la première fois à l’aéroport, elle apparaît comme l’opposé. Souriante, les yeux pleins d’étoiles et la tête pleine de rêves, elle s’envole pour le Canada pour retrouver son bien aimé, joué par nul autre que… Alfred Cheung, le réalisateur et coscénariste du métrage. Contre une importante somme d’argent, Sammo accepte un mariage blanc (wooo, d’où le titre) avec la petite Maggie, mais forcément, après à peine une nuit, le vrai bien aimé disparaît, et les deux se retrouvent sans argent, mariés et vont devoir survivre malgré tout. Jade ne compte pas retourner à Hong Kong pour ne pas perdre la face devant amis et famille, et Sammo a encore plus besoin d’argent. Les deux vont tenter de se supporter pour s’entre aider, tout en faisant face aux événements extérieurs. L’ex femme de Sammo refera surface, les prêteurs sur gages sont toujours là, tandis que les contrôles de l’immigration et de mariages se font nombreux. Les situations crétines s’enchaînent donc plutôt rapidement, et les acteurs ont l’air de franchement s’éclater. La pauvre Maggie Cheung se fait comme toujours maltraiter comme pas permit et devra même se lancer dans du catch… féminin… dans la boue. Même si ça ne vole pas toujours forcément très haut, cette partie comédie fonctionne plutôt bien et nous décroche de nombreux sourires. Le père Sammo lui remonte sur le ring, et c’est tout de suite moins rigolo, plus violent, et avec beaucoup moins de boue.

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Alors que ce faux couple que tout oppose apprend doucement à vivre ensemble, l’impossible se produit (mais l’impossible n’est pas Cantonais, on le sait depuis le temps), le destin va mettre sur leur route une importante somme d’argent, provenant bien entendu d’un trafic de drogue, et le métrage peut entrer dans sa dernière partie en nous offrant dans un parc d’attraction un très bon combat final d’un peu plus de 10 minutes, où Sammo devra affronter Dick Wei (habitué des productions avec Sammo Hung) et Billy Chow. Le combat commençant en public continuera dans divers décors comme un bateau pirate et la pauvre Maggie va encore s’en prendre plein la tête, tandis que le spectateur jubile lui. Bien entendu, passé ce petit moment de fou furieux non dénué d’humour, le film revient pour son final à la comédie pure et surtout purement crétine pour nous achever dans la joie et la bonne humeur. Alors certes, ce Paper Marriage est plutôt léger, ne propose rien de bien neuf (les couples improbables, tout comme les comédies Cantonaises, on commence à connaître bien), mais la formule fonctionne très bien, le divertissement est assuré, le duo improbable se fait plaisir et fonctionne à l’écran, et on passe un très bon moment. Les combats sont peu nombreux mais percutants, et les diverses expériences scientifiques auxquelles s’adonne Sammo Hung (et parfois Maggie Cheung) sont un grand moment.

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Une énième comédie, rien de bien neuf, mais ça fonctionne toujours. C’est rigolo, crétin, ça se bastonne sévère sur la fin, et tout le casting semble bien s’amuser.

note7

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flic_de_hk_3__mariage_blancTitre : Mariage Blanc – Paper Marriage – Gwoh Bo San Neung – 過埠新娘
Année : 1988
Durée : 1h28
Origine : Hong Kong
Genre : Comédie

Réalisateur : Alfred Cheung

Acteurs : Sammo Hung, Maggie Cheung, Alfred Cheung, Dick Wei, Joyce Godenzi, Billy Chow et Hsiao Ho


Galerie d’images : 

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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