[Festival] Black Movie 2012

BLACK MOVIE 2012 : Genevois que des bonnes choses

Des années qu’un certain Mr M., que nous surnommerons Happy pour garder son anonymat le plus intact possible, fait un lobbying intensif dont lui seul a le secret pour présenter le Festival Black Movie au petit fandom français, vantant par ci la prodigieuse programmation, par là la merveilleuse ambiance. A l’en croire, le Black Movie c’est un must-see. Et ne pas y aller est un crime contre le bon gout cinématographique. Sauf que le Black Movie souffre d’un handicap certain : il se déroule en Suisse, qui n’est pas réputé pour être le pays le moins cher du coin. Sans compter que pour beaucoup, ce n’est pas non plus la porte à côté. Le lobbying a cependant eu raison de moi, aidé en cela par une programmation plutôt alléchante, et la présence de quelques réalisateurs. Direction, donc, la Suisse. Genève plus précisément pour quelques jours de cette édition 2012 du Black Movie.

Un Black Movie en jaune d’ailleurs. Dès l’arrivée à l’aéroport, des écrans diffusent le trailer du festival. Et ça continue dans le tramway. Rien à dire. Le logo a de la classe, le trailer est mystérieux et joue sur la fin du monde prochaine prévue par nos amis mayas. Et surtout on sent bien que le festival est soutenu par divers acteurs majeurs de Genève. Un sentiment confirmé par les dires du staff : appartements municipaux mis à disposition de certains invités, locaux immenses, infrastructures de bonne qualité…… tout est fait pour le Black Movie soit une expérience plaisante tout autant pour les invités que pour les spectateurs.

Le lieu principal de diffusion, et le QG du staff, est le cinéma / théâtre Le Grütli. Un immense bâtiment en pierre qui a une vraie âme et chaleur avec un style industriel discret à l’intérieur. Les deux salles de projection se trouvent au sous-sol et bénéficient d’un écran et d’un son plus que corrects. De ce que j’en ai vu durant 3 jours, les séances font salle comble le soir et se remplissent quand même correctement dans les séances d’après-midi. Aux étages, on trouve le centre névralgique du festival, et des immenses salles utilisables pour les entretiens avec les invités. Une rue plus loin se trouve l’Auditorium Arditi, une immense salle de spectacle polyvalente (avec deux balcons) où se déroulent le soir les projections de films clés du festival. Je dois dire ne pas être conquis par ce lieu à cause d’un manque d’immersion dans le film du à l’immensité de la salle et surtout à la piètre qualité des fauteuils, trop bas en assise et trop serrés. Un Himizu de plus de 2H avec les genoux dans les yeux, ce n’est pas confortable. La salle a néanmoins une capacité d’accueil spectaculaire. Enfin, quelques minutes de marche à pieds plus loin, on trouve le cinéma Spoutnik dans les locaux de l’Usine, un lieu nocturne bien connu à Genève. Je n’ai pas eu l’occasion d’y aller, mais la salle a l’air d’avoir de la gueule, et permet d’être sur place lorsque se déroulent les fêtes si prisées du Black Movie au Xanadu.

Ces fêtes sont un reflet d’une des caractéristiques si agréables du Black Movie : l’ambiance. On peut certes regretter que le public suisse soit un peu sur la retenue (certains intervenants parlent même de mauvaises ondes), mais de manière générale le public est détendu et abordable, et il n’est pas rare de se retrouver à causer avant la projection, ou à l’extérieur pendant les pauses, avec des inconnus. Et l’ambiance si cosmopolite genevoise ajoute un charme certain aux échanges, en anglais, français, allemand et d’autres langues plus exotiques. Dans le même esprit, le staff est d’une gentillesse rare, et met tout en œuvre pour satisfaire les invités ainsi que le moindre bloggeur tel que moi venu quémander une interview et voir des films. Ça change radicalement du Public System…….

Bon, alors le Black Movie c’est réellement parfait ? Non, bien évidemment. Il reste quelques points critiquables. Déjà il n’y a pas de séances avant 15h00 en moyenne, ce qui est vraiment dommage surtout quand on vient de loin. On peut employer ce temps pour dormir ou visiter la ville, mais Genève n’est pas non plus la ville la plus intéressante sur un plan touristique. Clairement, des séances à partir de 11h00 seraient un vrai plus, mais peut-être ne sont-elles pas viables ? Toujours sur un plan horaire, les séances de 22h00-22h30 ne permettent généralement pas de pouvoir profiter des derniers tram et bus, sauf le vendredi/samedi si tant est que vous ayez pris un hôtel un peu en dehors du centre-ville. Et oui, car ce sont les hôtels les moins chers. On revient donc au problème de budget. Genève est cher et même les places pour les projections ne sont pas données. 15 CHF soit près de 12.5 Eur le film…… même avec les solutions de pass 5 films ou pass festival, cela reste cher comparé à la France. Mais je ne vais pas me plaindre, hkmania était invité par le festival et le pass presse permettait l’accès gratuit. Et je ne parle pas du prix des restaurants (le kebab si cher à notre Laurent n’est pas donné, mais excellent), ou même des supermarchés. Heureusement la municipalité de Genève a depuis longtemps relevé ce problème de budget, et pour soulager les touristes, donne via les hôtels une carte de circulation gratuite valable sur tous les transports en commun. Ceux-ci étant d’une efficacité redoutable, c’est un plaisir que de circuler librement. (À noter, car ce n’est pas vraiment mis en avant : à l’aéroport il y a possibilité de retirer un pass gratuit juste avant la sortie au niveau des tapis à bagages, qui permet de prendre le train jusqu’au centre-ville et même le tram jusqu’à l’hôtel ensuite. Encore un truc gratuit !)

Et la programmation dans tout ça ? Je vais être franc, je n’ai pas pu en voir autant que je le voulais. Mais le choix des films est courageux, avec une place donnée aux films politiques et aux productions indépendantes venant de tous les pays du globe. Et non, Black Movie ce n’est pas un festival de cinéma asiatique. C’est un festival curieux, engagé quand il le faut, et qui n’oublie aucun public puisqu’il se décline en Petit Black Movie pour les enfants par ex. Deux points agréables à noter : les séances sont à l’heure et sont généralement précédées d’une intervention d’un des membres du staff pour présenter le film et faire une mise en contexte.

Bilan du festival : 4 films, une Master Class, deux interviews plutôt longues.
Ça peut paraitre peu pour quasi 3 jours. J’essaierai de faire mieux l’année prochaine. Car Black Movie ça m’a vraiment plu et j’ai hâte d’essayer les folles nuits du Xanadu, maintenant que je sais à quoi m’en tenir. (Faudra quand même que la prog 2013 me plaise coté Asie pour que je fasse le déplacement). Je vous conseille donc vivement de tenter l’expérience.

A venir sur hkmania :
Interview fleuve de Pen-ek Ratanaruang
– Interview de Nishimura Yoshihiro
– Avis sur Headshot, le nouveau Ratanaruang avec un moine tueur
– Avis sur Himizu, du Sion avec de vrais morceaux d’enfants qui se font tabasser dedans

Stay tuned

Merci à l’équipe du Black Movie, plus particulièrement à Antoine et Kate. Mention spéciale à Happy et son Yannick Dahan style quand il monte en débit de parole lors des présentations, et surtout parce que ça m’a fait plaisir de le revoir.

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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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