[Film] Godzilla’s Revenge, de Honda Ishirô (1969)

Ichiro, un jeune Japonais solitaire, dont ses parents travaillent beaucoup, est d’habitude seul à la maison avec son ami, un inventeur local, qui lui sert de baby-sitter. Dans ses rêves, il visite l’archipel d’Ogasawara, où il joue et explore l’île avec Minilla, qui est attaqué par le monstre Gabara. Cependant, quand il n’est pas endormi, Ichiro se promène dans une usine abandonnée dans laquelle il rencontre deux braqueurs de banque qui le capturent. En utilisant les leçons que Minilla et Godzilla lui ont apprises, Ichiro échappe aux voleurs et aide la police à les capturer, il obtient ensuite la victoire sur ses assaillants, leur montrant qu’il ne prendra plus leurs coups désormais.


Avis de Rick :
Depuis toujours, j’avais considéré les pires opus de la saga Godzilla comme étant ceux réalisés par Fukuda Jun. Il faut dire qu’on lui doit un fier palmarès, avec Ebirah, Le Fils de Godzilla, Godzilla contre Gigan ou encore Godzilla contre Megalon. Mais je n’avais jamais vu ce Godzilla’s Revenge, aussi appelé en Amérique All Monsters Attack, signé Honda Ishirô, le papa de Godzilla. Mais replaçons le film dans son contexte. En 1968, après quelques mauvais films et une popularité descendante, la Toho décide de mettre un terme à la saga, en faisant revenir Honda Ishirô. Le résultat sera le plutôt fun Les Envahisseurs Attaquent, et le succès sera immense. La Toho change alors d’avis et décide de continuer la saga. On pouvait penser qu’ils avaient compris leur erreur, que le fait de réduire toujours le budget n’était pas une bonne idée, et que de viser le public enfant n’en était pas une non plus. Que nenni, car voilà que débarque en 1969 ce Godzilla’s Revenge. Un titre qui claque, Honda toujours à la mise en scène, une durée surprenante de seulement 1h09. De quoi nous rassurer, et au pire si le résultat n’est pas bon, de ne pas nous torturer trop longtemps. Malheureusement, Godzilla’s Revenge et bel et bien un des pires opus jamais réalisé, une arnaque totale, un film dont on ne comprendra jamais la création, le pourquoi du comment, un film dont la morale nous donne envie de jouer à la roulette Russe immédiatement pendant la vision, même pas après, pendant !

Retour au produit pour enfants donc ici, puisque le film ne va pas nous mentir, dés les premières secondes, le ton est donné, notre héros est Ichiro, un petit garçon. Martyrisé par ses camarades de classe, il s’évade dans ses rêves sur Monsterland (l’île qui retenait les monstres dans le précédent opus), où il va pouvoir faire copain copain avec Minilla pour aider Godzilla à vaincre Gabara, un monstre qui terrorise l’île, représentation mentale du méchant de la bande qui terrorise Ichiro dans la vraie vie. Oh et puis attendez ce n’est pas tout, puisque toute cette partie imaginaire avec les Kaijus pourra aider Ichiro puisqu’il va se faire kidnapper par deux braqueurs de banque… Rien qu’en lisant le synopsis, on comprend que rien ne va, que le film n’a pas été créé sur de bonnes bases. Dans un film Godzilla, on veut voir Godzilla, ainsi que d’autres Kaijus. Ici, les monstres ne sont que dans l’imaginaire d’un petit garçon. Existent-ils vraiment ? Peu importe nous dit le film, car nous suivons un petit enfant trop mignon et il va devoir grandir et se défendre tout seul le pauvre petit bout de chou ! Le propos est parmi les plus enfantins de la saga et va nous faire soupirer tout du long. Mais le propos n’est pas le seul responsable de la catastrophe du film, car il y a aussi la mise en image. On se doute rapidement que Honda n’a pas eu un budget bien confortable pour faire son film, ce qui va expliquer sa mise en scène plutôt plate, la très courte durée du film, et surtout la fainéantise du métrage en général. Car avec un tel concept, on se serait dit qu’au moins, le film allait balancer la sauce pour de bons combats lors des passages issus de l’imagination d’Ichiro.

Et là c’est le drame, d’emblée. Le budget devait être si bas que la plupart des scènes mettant les Kaijus en image sont issus d’anciens films de la saga. Ainsi, on assiste dés le début à un combat entre Godzilla et des Kamacuras. Combat venant intégralement du Fils de Godzilla. Quelques instants après, Ichiro assistera avec Minilla à un combat sur la plage entre Godzilla et Ebirah. Combat venant intégralement du film Ebirah. Oui, le film reprend les anciens opus, et en plus de faire crier, il le fait mal. Ainsi, Ichiro et Minilla assistent de jour à un combat, qui se déroule sur la plage de nuit, avant que les monstres ne se battent sous l’eau, et lorsqu’ils reviennent à la surface, attention il fera jour. Et puis il y a le pire du pire. En plus d’être le pire Kaiju de tous les temps, Minilla parle ici… IL PARLE ! Ce putain de Casimir aux cris d’otarie mourante PARLE ! C’est après 5 minutes de blabla de sa part et du combat contre Ebirah, que nous avons donc déjà vus 3 films plus tôt que j’ai voulu arrêter la vision du film. Mais bon, 1h09 me suis-je dit. La suite ne s’améliore malheureusement pas, entre le ton enfantin et enfin un combat inédit entre Godzilla et Gabara, malheureusement peu impressionnant et filmé avec les pieds. Oui, le film est tristement mauvais, en plus de prendre les spectateurs pour des cons. Oui, j’ai lu que Tsuburaya Eiji, responsable des effets spéciaux habituellement, n’était pas disponible pour une raison X ou Y, ce qui explique la faiblesse du seul combat inédit, mais tout de même, ça reste une honte.

LES PLUS LES MOINS
♥ 1h09, ça ne dure que 1h09 ⊗ Le combat inédit, raté
⊗ Le reste repris des anciens films
⊗ L’intrigue enfantine
⊗ La morale
note8
Godzilla’s Revenge… ce film n’existe pas !



Titre : Godzilla’s Revenge – All Monsters Attack – Gojira-Minira-Gabara: Ōru Kaijū Daishingeki – ゴジラ・ミニラ・ガバラ オール怪獣大進撃

Année : 1969
Durée :
1h09
Origine :
Japon
Genre :
Kaiju pour enfants
Réalisation : 
Honda Ishirô
Scénario : 
Sekizawa Shinichi
Avec :
Yazaki Tomonori, Sahara Kenji, Amamoto Hideyo, Ito Hidemi, Ito Junichi, Sakai Sachio et Suzuki Kazuo

 All Monsters Attack (1969) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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