[Test] Bioshock Infinite (2013 / PS4)

La ville de Columbia, une ville qui flotte dans les airs par le biais d’une mécanique quantique dite à « particules quantiques figées », a été construite et lancée en 1900 par le gouvernement américain à grand renfort de publicités pour démontrer sa supériorité technologique et militaire au reste du monde. Cependant, peu de temps après son lancement, la ville se révèle être un navire de guerre bien armé, notamment impliquée dans un incident international, la Révolte des Boxers. La ville se voit désavouée par le gouvernement des États-Unis, et sa localisation bientôt oubliée de tous, provoquant ainsi son isolement. Booker DeWitt, détective et chasseur de primes, est engagé pour retrouver une femme disparue il y a 15 ans, du nom d’Elizabeth, et qui serait une prisonnière de Columbia.


Avis de Rick :
Bioshock, je le dis presque sans honte, je n’y avais jamais joué avant cette année et la sortie des remastered sur PS4. Pour une fois qu’un remaster me permet de jouer à un jeu que j’avais raté à l’époque. Et je dois avouer que je me suis plongé avec plaisir dans le premier opus, adorant l’ambiance, sa narration, ses thèmes. J’ai même beaucoup aimé Bioshock 2 malgré sa direction plus action lors de sa dernière partie. Bioshock Infinite, troisième et dernier opus de la saga, avait été comme les deux premiers encensé par la presse et le public à sa sortie en 2013, et après avoir fait en long, en large et aussi en travers la ville de Rapture dans les deux premiers opus, j’avais hâte de voir ce que les développeurs nous préparaient avec ce nouvel opus. Plus de Rapture ici, plus de cité sous-marine, et dans un sens, tant mieux puisqu’on en a vraiment fait le tour. Ici, le joueur, s’il est toujours amené à rentrer dans un phare qui lui permettra de rejoindre une ville imaginaire, se rend cette fois-ci dans la ville de Columbia, située… dans les airs ! Une cité volante donc. À vouloir tout changer, est-ce que les développeurs allaient réussir ? Malheureusement, je dois l’admettre, Bioshock Infinite s’est carrément planté là où je pensais le voir réussir, et a plutôt bien fonctionné… là où je m’attendais à le défoncer. Défauts et qualités sont au rendez-vous, et il faut avouer que la sauce prend beaucoup moins que dans les deux premiers opus, et que venir au bout du jeu aura même par moment été un calvaire.

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Et pourtant, tout commence magnifiquement bien, avec cette arrivée au phare, puis notre envolée vers Columbia, avec nos premiers pas sur place bien entendu. Car la direction artistique fait fort, à défaut d’être le plus beau jeu du monde. Bioshock Infinite nous propose un univers cohérent en soit, travaillé, gigantesque, beau malgré tout, et pendant la première demi-heure de jeu, ça fonctionne du tonnerre, on se prendrait presque à faire du tourisme, à admirer les décors, les parties de la ville bougeant au gré du vent, les espèces de trains volants, les nuages, les oiseaux… Ma plus grande crainte vis-à-vis de ce Bioshock est donc effacée. Mieux, Columbia semble offrir quelque chose que les deux précédents n’avaient pas ou si peu : une liberté de mouvements. On se ballade un peu comme on veut dans les rues, et si l’on n’appuie pas sur une touche, aucune flèche ne viendra nous indiquer notre chemin. Également, à l’opposé des deux précédents opus, Infinite ne nous plonge pas dans une cité qui a sombrée, mais nous y amène alors que celle-ci tourne encore magnifiquement bien. Nous voyons donc des lieux colorés, pleins de PNJ parlant joyeusement (enfin, parlant, une ou deux phrases quand on approche et basta). Et puis, le drame doit arriver pour faire sombrer la ville, et le jeu commence véritablement. Malheureusement, c’est lorsqu’il commence véritablement que l’on comprend que Infinite n’aura pas la saveur des premiers, et pire, que l’on se rend compte qu’il se plante.

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Et les raisons de ce plantage sont oh combien nombreux. Ou alors, je n’ai vraiment pas bon goût, puisque les moyennes un peu partout sur le net donnent au jeu un beau 19/20. Alors que de mon point de vu, Bioshock Infinite, c’est un peu comme Dead Space 3. Un troisième opus qui veut faire comme les deux premiers mais pas pour les bonnes raisons, et va donc en profiter pour doubler voir tripler la dose d’action, se transformant en FPS bourrin, classique et lassant. Une preuve ? J’en ai même deux. La première sera la structure du jeu, identique jusqu’au final. On arrive dans une zone, on la nettoie, on ramasse des objets, on écoute deux trois conversations, on avance jusque la zone suivante, et on recommence. Une autre preuve donc ? Facile, dés lors que l’on est à fond dans l’action, en pleine fusillade, et que l’on commence à vider tous ces chargeurs, notre PNJ préféré, Elizabeth, nous lance des munitions. Si notre vie ou notre magie descend trop, elle nous balancera cela. Pareil au niveau de l’argent.

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Oui, Bioshock Infinite est orienté action. Très orienté action. Le souci, c’est que là aussi ça coince. Les fusillades s’enchaînent toutes les quatre minutes, et que ces scènes ne sont pas parmi les plus dynamiques que j’ai vu. Peu importe l’arme choisie (on ne pourra en plus n’en porter que deux), la sensation sera exactement la même. L’IA ne va pas aider forcément, puisque… et bien, les ennemis ne savent faire que deux choses. Ah non désolé, juste une : nous foncer dessus. Mais bon, vous avez l’impression que j’ai détesté ce Bioshock. Et oui, je ne l’ai pas aimé, mais pas détesté non plus, car il y a des qualités. Peu, mais elles sont là… L’univers créé déjà a franchement de la gueule, et on prend plaisir au début à arpenter les lieux. On retrouve pas mal d’éléments des premiers jeux, et même un gros clin d’œil sur la fin. J’ai plutôt apprécié le personnage d’Elizabeth et son évolution (et son design, me faisant penser à Alice Madness Returns). Par contre notre personnage est parfois illogique et le scénario en devient par moment ridicule. Le scénario d’ailleurs aborde quelques idées intéressantes. Mais, autre gros souci, le scénario.

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Bioshock Infinite aborde beaucoup d’idées intéressantes, et nous offre parfois des scènes qui ont de la gueule. Les thèmes du jeu, tels que la famille, la religion et tout ça sont intéressants, mais le traitement ne va vraiment pas. En réalité, on pourra très rapidement penser « N’importe quoi ». Car si le jeu a des masses d’idées intéressantes, il les balance dans le jeu de manière totalement bordélique. C’est simple, de mémoire, je n’ai rarement vu un scénario aussi bordélique. Nous incarnons donc Booker qui se rend à Columbia pour récupérer une femme emprisonnée dans une tour volante (Elizabeth donc), et lorsque l’on arrive à elle, on se fait attaquer par un oiseau robot géant. On parvient à s’échapper, mais nous perdons la trace d’Elizabeth et notre seul moyen de fuir, jusqu’à ce que l’on rencontre la résistance, qui nous propose un moyen de nous échapper si on leur livre des armes. Sauf qu’en arrivant sur place, le vendeur est mort. Elizabeth, que l’on a retrouvé, nous offre une solution. Elle peut ouvrir des failles spatio-temporelles pour atteindre des réalités alternatives où le vendeur n’est pas mort. Et à partir de là, le jeu devient un groooooooos bordel !

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Pire qu’un gros bordel, un gros bordel désorganisé qui d’une, se refusera souvent de nous expliquer le pourquoi du comment, et donc, rendant le joueur frustré, mais fait pire en faisant que nos actions n’ont pas de réel but, de réelle finalité. Aller du point A au point B pour voir un personnage mort, mais pas de souci, il est vivant dans une réalité alternative ne rend pas notre voyage juste… inutile. Comme si on venait de se taper une heure à galérer dans un décor chiant en enchaînant fusillade sur fusillade, et le tout pour rien du tout, puisqu’il aurait suffit dés le départ de changer de réalité ? M’enfin, je m’égare, mais ce scénario m’a énervé en plus de me frustrer, d’autant plus que les idées qu’il aborde ne sont de base pas mauvaises du tout, ce qui rend le résultat triste. Et comme j’en parlais plus haut, notre personnage principal frise parfois le ridicule, disant toujours que tuer c’est mal, qu’il recherche la rédemption blablabla, mais dés qu’une fusillade arrive, alors là c’est fusil à pompe dans la face, envoi de boules de feu vers l’ennemi et utilisation du crochet en pleine face pour décapiter… Autre point négatif, si ce Infinite reprend à la lettre le gameplay des précédents, on pourra le critiquer pour, au final, son inutilité.

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Dans Bioshock 1 et 2, se servir du pouvoir de sa main gauche avant de sortir le fusil à pompe, c’était la classe absolue, et surtout, ça nous sauvait souvent de faux pas. Ici, soyons clair, mieux vaut faire le jeu en tirant sur tout ce qui bouge et oublier sa main gauche, puisque comme les armes, on ne pourra équiper que deux pouvoirs, souvent peu puissants, et qui couteront un bras littéralement pour augmenter leurs capacités. Déjà que les scènes d’action ne sont pas palpitantes, alors si on y ajoute cela, ainsi que des ennemis souvent présents en surnombre (je plaint ceux qui feront le jeu en mode difficile, surtout pour la longue fusillade finale). Et quand le jeu se décide à faire des ajouts de gameplay, ils sont plutôt cool, comme la possibilité d’utiliser un crochet afin de s’accrocher aux lignes de tram et de glisser à vitesse grand V… Malheureusement, ses fonctionnalités là sont rares et surtout peu utilisées. Infinite, oui, c’est beaucoup de potentiel gâché. Ce sont des éléments forts intéressants noyés au milieu d’un grand n’importe quoi. C’est une immense déception là où il avait du potentiel, et une bonne surprise sur les quelques éléments qu’il aurait pu facilement raté. Mais surtout, c’est indéniablement une mauvaise suite, mais qui pourtant se tape des 19/20 ! Il en faut pour tous les goûts parait-il.

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GRAPHISMES
Indéniablement le gros point fort du jeu. La direction artistique est de toute beauté, le design des personnages rappelle un peu Alice Madness Returns, les décors sont variés. Du tout bon donc.
JOUABILITÉ
Peu d’ajouts comparés aux deux premiers, mais des limitations à deux pouvoirs et deux armes, dommage… Les ajouts sont cool mais au final peu utiles. Les combats manquent de peps par contre.
DURÉE DE VIE
Une durée de vie honnête pour le genre FPS. De grands décors à visiter, une intrigue longue à défaut d’être passionnante.
BANDE SON
Plutôt discrète et oubliable (la preuve, je ne saurais quoi dire), à l’exception de l’utilisation de quelques morceaux de musique classique bienvenues.
CONCLUSION
Bioshock Infinite clôt la saga, et pas forcément de belle manière. Dans ce gros gâchis, on distingue bien de belles choses, mais il faut s’armer de courage pour arriver au bout, entre son IA à la ramasse, son scénario partant dans tous les sens, ses scènes d’action se succédant…

note65


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bioshock-infiniteTitre : Bioshock Infinite
Année : 2013
Studio : Irrational Games
Editeur : 2K Games
Genre : FPS au septième ciel?

Joué et testé sur : PS4
Existe sur : PC, PS3, Xbox360, PS4, Xbox One
Support : Un disque


Galerie d’images:

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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