[Semaine Nanar] Jour Bonus : Les Maitres de l’Univers (1987)

Aux confins des galaxies, la planète Eternia connait le joug du terrible Skeletor. Seul Musclor, guerrier d’une force et d’un courage exceptionnels, peut changer le cours des évènements et c’est de la planète Terre, où il se retrouve avec ses compagnons, que Musclor entreprend un combat titanesque contre Skeletor et les Forces des Ténèbres. Un combat dont l’enjeu est le sort de l’Univers.


Avis de Cherycok :
Les trentenaires et quarantenaires se souviennent sans doute de la série d’animation Les Maitres de l’Univers (1983), série qui avait pour seul et unique but de booster les ventes des figurines Mattel créées en 1981. Quand on tient un filon, il faut l’exploiter jusqu’au bout… Rapidement, la Cannon achète les droits afin d’en faire un film et désigne pour le réaliser un certain Gary Goddard, dont c’est le premier film. La firme fait même appel à Jean Giraud/Moebius pour adapter le look des personnages, autant dire qu’ils voyaient les choses en grand. Mais comment adapter un truc avec un héros blond permanenté, en moule burnes, qui chevauche un tigre pour combattre les sbires d’un homme squelette ? Avouez que d’entrée de jeu, le projet semble assez casse gueule d’autant plus que ça doit plaire aux petits et grands enfants qui sont tout de même la cible principale de ce genre d’adaptation. Le résultat final est sans appel, Les Maîtres de l’Univers est un naufrage aussi bien artistique que commercial, un gouffre financier qui mit carrément fin à la carrière cinéma de son réalisateur. La faute à quoi ? Oula, à plein de choses !

Dès le générique d’intro, ça sent le bon gros kitch à plein nez. Musique plagiant le thème de Superman, couleurs ringardes, le genre de générique qui d’entrée de jeu t’avertit en te faisant comprendre que « Attention, ça va piquer. » Et effectivement, ça pique… Oui, Les Maitres de l’Univers est niais et ringard, déjà à l’époque où il est sorti, et passe même à coté du public qu’il essayait de viser, les enfants, en ne respectant quasiment pas l’univers dont il est tiré. Alors oui, les quatre personnages principaux sont bien là : Musclor, Skeletor, (putain les noms… on ne se rendait pas compte quand on était petits…), le Maitre d’Armes, Teela. Mais quoi ??? Où est passé Kringer, le tigre vert de Musclor !?! Où est Orko !?! Et sans déconner, pas l’ombre d’un « Par le pouvoir du crâne ancestral ! Je détiens la force toute-puissante !», c’est la base tout de même ! Oui, c’est moche ce que vous avez fait les gars, c’est très moche ! Et c’est quoi ce coté futuriste avec ces pistolets et fusils lasers ???
Ah mais en fait, ce que vous avez voulu faire, c’est concurrencer Star Wars c’est ça ? Si si, ne me la faites pas à l’envers… Musclor qui mène la « Résistance », des soldats aux allures de Stormtroopers mais en noir, un Skeletor à mi-chemin entre Dark Vador et L’Empereur, qui étrangle à distance et balance des éclairs avec les mains, les affrontements aux pistolets lasers donc, le personnage de Gwildor qui semble en fait être un mélange entre un Ewok et C3PO, Beastman aux allures de Chewbacca, et même [SPOILER DE FIN DE FILM] la mort du grand méchant qui tombe dans le vide filmée de la même façon que la mort de L’Empereur dans Star Wars [FIN SPOILER DE FIN DE FILM]. Un coup d’œil à la jaquette du film viendra confirmer cela…

La première version du scénario des Maitres de L’Univers se passait entièrement sur Eternia. Une bonne partie du budget semble d’ailleurs être partie dans la fabrication de décors afin d’essayer de coller au mieux à l’univers, et ce malgré leur coté kitch et méchamment carton-pâte. Mais explosion de budget prévisible, vla-ti-pas qu’on nous sort un subterfuge à la con pour qu’au bout de 20 minutes de film, on délocalise toute notre fine équipe sur la planète Terre, en 1987, parce que oui, ça permet de faire des économies. Et par chance, ils parlent la même langue ! Magique n’est-ce pas ? Ouais non, vous avez raison, on n’y croit pas une seconde. Et les acteurs ne semblent pas non plus très emballés, jouant pour la plupart comme des pieds, à l’exception peut-être de la toute jeune Courteney Cox, dont c’est la première apparition cinéma, qui semble se dire « Yes, ça y est, je vais être une superstar ! ». Bah non ma chérie, va falloir attendre Friends ! Seul Frank Langella s’en sort honorablement, jouant mieux que tous les autres réunis alors qu’il est affublé d’un masque en plastique pas toujours très bien ajusté… A noter le jeu d’acteur monolithique de Dolph Lundgren, qui a sans doute dû voir là l’opportunité de devenir une grande star hollywoodienne à l’instar de Stallone ou Schwazy. Tentative ratée donc, sa carrière ne décollera jamais, se voyant essentiellement cantonné aux séries B voire Z.

Tout ça est bien foireux, il faut l’admettre, pas un point ne rattrape l’autre et il faut avouer qu’on regarde Les Maîtres de l’Univers d’un œil amusé, rempli de second degré. Et ce ne sont pas les SFX qui vont arriver à rattraper la production design déjà bien catastrophique. Des effets spéciaux souvent très spéciaux, déjà complètement dépassés à l’époque où le film sort sur les écrans, ayant une forte tendance psychédélique / boule à facettes. Sans déconner, c’est quoi ce rose flashy !?! Ah, hey les gars, vous auriez pu faire attention de voir si les masques des acteurs étaient bien fixés… Voir des bouts de latex un peu branlants, c’est pas gégé hein… Puis c’est quoi ce look des sbires, Moebius est vraiment derrière le design ? Car là j’ai vraiment du mal à le croire… Et les scènes d’action, quelque part assez épiques soit dit en passant… Disons qu’elles sont à mi-chemin entre le ridicule et le ridicule, ce qui ne laisse pas une grosse possibilité de choix je vous l’accorde… Sorte de croisement entre les scènes d’action d’un mauvais épisode de X-Or et d’un film de Bud Spencer et Terence Hill. Oui, il y a du niveau… C’est mou du genou et les enchainements sont pachydermiques.
Nanar oblige, pas mal de passages improbables à signaler. Outre la clé cosmique, élément central du film, qui semble avoir été fabriquée à partir d’un batteur pour faire de la pâtisserie, on pourra citer par exemple notre gnome qui, à peine arrivé sur Terre, semble déjà avoir appris à conduire tout en ayant modifié en l’espace de 20 minutes sa voiture afin qu’elle fonctionne sans essence. Balaise le mec ! Voiture qui d’ailleurs entre le moment où il la vole (oui, parce qu’il l’a bien fauchée à quelqu’un le petit batard !) et où ils s’en servent, passe de décapotable à berline… Citons également cette gigantesque armée de Skeletor qui se compose en tout et pour tout de 15 sbires et d’un petit vaisseau de 10 mètres de long. Un peu ridicule il faut l’avouer. Ah, et cette ville des States où ils arrivent, elle est déserte ou quoi ? Le vaisseau vole à 5m de haut, tout doucement, mais y’a personne qui s’en aperçoit… Sont bons les mecs, sont vraiment très bons… Nous pourrions citer encore d’autres exemples mais ca serait gâcher le plaisir des quelques aventuriers fous qui oseraient mettre les pieds dans cette bien belle foirade.

LES PLUS LES MOINS
♥ Kitch powaaaaaa !
♥ On sourit tout le long
⊗ Ne respecte pas l’univers de base
⊗ Pas de grands moments nanars
Note :
Note nanar :
Les Maitres de l’Univers brille par son kitch et sa ringardise de chaque instant. Jamais on ne s’exclaffe de rire comme dans les plus beaux fleurons nanars du genre, mais on passe 1h40 avec le sourire aux lèvres, et c’est bien là le principal.



Titre : Les Maîtres de l’Univers / Masters of the Universe
Année : 1987
Durée : 1h45
Origine : U.S.A
Genre : Par le pouvoir du nanar ancestral !
Réalisateur : Gary Goddard
Scénario : David Odell, Stephen Tolkin, Gary Goddard

Acteurs : Dolph Lundgren, Billy Barty, Meg Foster, Frank Langella, Courteney Cox, Robert Duncan McNeill, James Tolkan, Christina Pickles, Chelsea Field, Pons Maar, Jon Cypher

 Les maîtres de l'univers (1987) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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