Commencée en 1984 alors que le slasher est en plein boom, la saga Douce Nuit, Sanglante Nuit n’a en réalité, après un premier épisode intéressant et fun, fait que sombrer dans les méandres de la médiocrité, voir de la nullité. Et pourtant, en 2012, un remake vu le jour. Il fallait bien ça pour redonner un minimum ses lettres de noblesses à une saga loin d’être inoubliable malgré un concept amusant : détruire le mythe de Noël.
“Douce Nuit, Sanglante Nuit” – Avis de Rick :
Deux frères, Billy et Ricky, voient leurs parents se faire massacrer par un cambrioleur déguisé en Père Noël et, traumatisés, doivent vivre dans un orphelinat mené à la baguette par la mère supérieure. Si Ricky est son chouchou, par contre, Billy est son souffre-douleur et se fait régulièrement punir. La punition ultime tombe lorsqu’il frappe, accidentellement, un homme déguisé en Père Noël venu rendre visite aux enfants de l’orphelinat. Devenu adulte, Billy travaille dans un magasin de jouets et tout se passe bien, jusqu’à ce qu’il doive postuler comme Père Noël. Le cauchemar commence alors. Déguisé en Père Noël, Billy va tout faire pour tuer les personnes qu’il juge “vilaines” et massacrer la mère supérieure qui l’a maltraité durant ses années passées à l’orphelinat.
En 1984, la mode des slashers est en plein boom, les suites sortent à un rythme fou, et tout le monde se lance avec plus ou moins d’idées et de talents dans de nouveaux métrages du genre. Ainsi, Jason Voorhees en est à Vendredi 13 Chapitre 4 (intitulé Chapitre Final…), Freddy Krueger apparaît sur les écrans pour la première fois, Michael Myers quand à lui est en semi-retraite mais reviendra quatre ans plus tard, tout comme Leatherface et Norman Bates qui reviendront deux ans après en 1986. Charles E. Sellier Jr. lui lance une nouvelle saga en 1984, en s’attaquant à une chose encore trop rare. En effet, on aura eu Vendredi 13, les fêtes d’Halloween, le 1er Avril, la Saint Valentin, mais le père Noël lui avait encore été plus ou moins épargné ! Qu’à cela ne tienne, le métrage qui nous intéresse ici va s’amuser à détruire le mythe, en le faisant de façon aussi simple (mais plus ou moins cohérente) que fun ! Nous suivons une famille, heureuse, qui rend visite au grand-père la veille de Noël. Celui va traumatiser le plus vieux des enfants (mais encore bien jeune), et pas de bol, sur le chemin de retour, voilà t’y pas qu’un méchant monsieur déguisé en père Noël va flinguer son père, puis déshabiller la mère et l’égorger. De quoi te traumatiser un enfant non ? Et bien c’est de cette idée que s’articule tout le métrage. Dans un premier temps, nous suivons Billy dans un orphelinat, traumatisé par cet événement, mais qui va mener une vie dure.
Hautement traumatisé donc, l’approche des fêtes de fin d’année est une torture pour lui, tous les ans. Si bien que la mère supérieure de l’orphelinat doit sévir. Et quand elle sévit, elle en remet une couche niveau traumatisme, en le fouettant, lui faisant comprendre que le sexe c’est mal, et en le forçant à rester dans sa chambre quand il n’est pas sage. Pire, la veille de Noël, le gentil Billy devra aller s’asseoir sur les genoux du papa Noël. Les bonnes sœurs, rient de mieux pour être certain qu’un traumatisme grandisse et ne s’arrange jamais. Les connes ! Cette première partie fonctionne très bien, et ouvre des pistes variées pour la suite. Billy va-t-il être traumatisé au point de perdre la boule et de tomber en dépression ? Un autre tueur va-t-il faire surface en cette glorieuse fête de fin d’année ? Ou bien va-t-il devenir fou et tuer toutes personnes se déguisant en vieux barbu stérile ? Un peu tout ça, puisqu’une fois arrivé à l’âge adulte, Billy se trouve un petit travail dans un magasin de jouets, et période de fin d’années oblige, il va devoir carrément devenir le père Noël ! Et c’est là que toutes ces années enfants vont resurgir, pour livrer une histoire bête comme la lune mais se tenant en tant que telle.
Oui, petit, Billy a apprit que les enfants devaient être sages pour avoir des cadeaux, que le sexe, c’était mal et ce genre de choses. Ainsi, deux personnes feront l’amour, et le voilà qui débarque armé d’une hache en criant chatiiiiiment ! Oui, aussi simple que ça. Le pire c’est qu’au final, malgré son aspect limité, ça fonctionne plutôt pas mal, si on arrive à s’habituer à la tête de Robert Brian Wilson jouant Billy adulte, sans doute pas le meilleur choix du métrage. Sympathique, ne perdant pas de temps (le métrage ne dépasse pas 1h20), Douce Nuit, Sanglante Nuit se fait également très sympathique lorsqu’il s’amuse un peu à égratigner le mythe de Noël et à le détruire. Ce sont finalement deux scènes peu sanglantes visuellement qui feront parler la censure de l’époque, comme lorsque Billy parlera à une petite fille et lui donnera en cadeau un cutter ensanglanté pour la récompenser car elle a été sage, ou encore lorsqu’un homme déguisé en père Noël se fera abattre par accident par la police. Des moments très osés dans un film franchement sympathique, mais bien loin du chef d’œuvre on s’en doute !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une histoire simple mais plutôt plausible ♥ Rythmé ♥ Des moments très bien trouvés |
⊗ Robert Brian Wilson, pas le meilleur acteur ⊗ Un concept limité pour un basculement trop rapide |
Un premier opus fort sympathique qui s’attaque au mythe de Noël. De bonnes idées et un rythme soutenu suffissent à divertir pendant 1h20. |
Titre : Douce Nuit, Sanglante Nuit – Silent Night, Deadly Night
Année : 1984
Durée : 1h19
Origine : U.S.A.
Genre : Slasher
Réalisation : Charles E. Sellier Jr.
Scénario : Michael Hickey
Avec : Robert Brian Wilson, Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick, Toni Nero, Linnea Quigley, Danny Wagner et Britt Leach
“Douce Nuit, Sanglante Nuit 2” – Avis de Rick :
Après la mort de son frère Billy et celle de son père adoptif. Ricky décide de finir “l’œuvre” de son grand frère en continuant le massacre de personnes qu’il juge “vilaines” et retrouver et tuer la Mère Supérieure. Autrefois, pour la Mère Supérieure, Ricky était son chouchou, maintenant, elle est considérée selon Ricky comme la meurtrière de son frère.
Le premier Douce Nuit, Sanglante Nuit avait eu un petit succès, notamment lors de sa sortie en VHS, et un petit malin a du voir là une excellente occasion de se faire un peu plus d’argent. Les droits sont récupérés par Lawrence Appelbaum, qui décide alors d’embaucher Lee Harry, qui n’a alors rien réalisé ni écrit (il était de base monteur) pour remonter le premier film et y ajouter quelques scènes avec l’acteur Eric Freeman enfermé dans un asile. Lee Harry insiste pour tourner à la place un tout nouveau film, mais l’argent manque clairement. 250 000 dollars et 10 malheureux jours de tournage plus tard, l’équipe se retrouve avec un film, bien trop court cependant. Pas de soucis, il suffit d’ajouter 40 minutes provenant du premier film, et l’affaire est dans le sac. Faisons simple, Douce Nuit Sanglante Nuit 2 n’est pas un bon film, est un film opportuniste, feignant, tourné sans idées, avec des acteurs en roue libre, et contenant malgré lui une scène culte ! Aucune surprise dans le scénario, Billy était mort, c’est son frère qui prend la relève. Ah les traumatisés du père Noël ! Alors que l’on pense que le film va nous offrir une nouvelle histoire, un nouveau pétage de plombs, il n’en est rien, puisque Ricky (le grand, l’immense Eric Freeman) va parler à un psy et ainsi raconter le premier film…
Durant 40 minutes !!! Oui, les 40 premières minutes du métrages, à l’exception de courts passages chez le psy et d’une voix off, proviennent intégralement du premier film de 1984. Et moi qui criais lorsque Hidden 2 reprenait en ouverture les 15 dernières minutes du premier film… Là c’est l’intégralité du film qui se retrouve dans un nouveau métrage, avec quelques coupes… Seule consolation, les possesseurs du dvd français pourront savourer le premier film, en accéléré, et avec les voix originales, le dvd du premier film n’était qu’en VF tandis que ce second n’est qu’en VO. Si seulement, lorsque le film se décidait à être vraiment un nouveau film, cela valait le coup. Mais non. Le métrage, contrairement au premier, simpliste mais plutôt sérieux, et surtout honnête slasher, va dans une direction opposée, à savoir celle du nanar, du surjeu, du comme par hasard, de la débilité à chaque instant. Ricky raconte donc son passé au psy, accumulant les clichés, les scènes pas forcément bien réalisées, et on se rend alors compte de tout le talent d’Eric Freeman.
Ce mec ne sait que rire quand il est fou, faire les gros yeux avant un meurtre, et froncer les sourcils quand il se pose des questions. Du grand art ! Alors quand en plus, il se lâche dans les meurtres, ce n’est plus du grand art, mais du grand n’importe quoi. Empalé à coup de parapluie, c’est déjà gros (et c’est le premier meurtre), alors imaginez lorsqu’Eric Freeman est lâché avec une arme à feu dans la rue. Cela nous donne une scène culte, totalement débile, et affreusement mauvaise, avec des répliques tout aussi cultes et débiles, dont le fameux « Garbage Day » bien connu sur le net ! Mais… en réfléchissant, non en fait, c’est nul ! Douce Nuit Sanglante Nuit 2 est un ratage de tous les instants, une leçon de cinéma, sur ce qu’il ne faut absolument pas faire sur une suite. Ne jamais faire des meurtres ridicules dans un film sérieux ! Ne jamais ouvrir par 40 minutes du premier film ! Ne jamais embaucher Eric Freeman pour faire un tueur fou ! Cela n’a malheureusement pas arrêté la saga, qui connue encore trois suites.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Garbage Day !!!!!! | ⊗ Eric Freeman ⊗ Un film pas vraiment sérieux ⊗ C’est nul ⊗ Finalement, juste 40 minutes de film |
Une suite opportuniste et oh combien ratée, sombrant dans le nanar le plus total. |
Titre : Douce Nuit, Sanglante Nuit 2 – Silent Night, Deadly Night 2
Année : 1987
Durée : 1h24
Origine : U.S.A.
Genre : Slasher
Réalisation : Lee Harry
Scénario : Lee Harry et Joseph H. Earle
Avec : Eric Freeman, James L. Newman, Elizabeth Kaitan, Lilyan Chauvin, Corrine Gelfan et Michael Combatti
“Douce Nuit, Sanglante Nuit 3 : Coma Dépassé” – Avis de Rick :
Six ans après le carnage commit par Ricky, celui-ci est maintenu en vie, dans le coma. Le docteur Newbury utilise alors les pouvoirs d’une jeune aveugle, Laura, pour pénétrer l’esprit du tueur. Mais le soir de Noël, Ricky se réveille, et lié à Laura, il va chercher à la retrouver…
Ce film est la preuve que les producteurs n’ont pas de conscience ! En 1987 débarquait Douce Nuit Sanglante Nuit 2, slasher bas de gamme au budget ridicule même pas remboursé. Il faut dire que le métrage, court, reprenait pendant 40 minutes le premier film dans un montage abrégé, avant de donner la parole à Eric Freeman pour un cabotinage rigolo au 100ème degré. De quoi enterrer profondément la saga. Mais non ! Voilà que débarque pour le marché de la vidéo en 1989 un troisième opus. Pourtant, Ricky, le tueur du second film est mort ! Son frère, tueur du premier film, également. Pas grave, un docteur un brin fou a réussi à maintenir son cerveau en vie, et depuis, six ans après, Ricky est dans le coma. Et pour bien montrer qu’il est dans le coma et que son cerveau est maintenu artificiellement en vie… on lui place un bocal à poisson rouge sur la tête, et on aperçoit son cerveau baignant dans un jus de fraise (ou framboise, ou cerise, ou le parfum de votre choix). Autant le scénariste (mais l’histoire de base, ils sont 4… QUATRE !!!!!!!) que le réalisateur décident ainsi de tuer le métrage en un temps record : dès la scène d’ouverture et l’apparition du tueur. Ils sont forts quand même. Ils intègrent de nouveaux personnages (la mère supérieure, ça va le temps de deux films, mais pas trois non mais oh !), avec une aveugle qui a des supers pouvoirs télépathiques, un docteur qui n’aime pas les humains, une famille aux dialogues ridicules, et c’est parti pour un tour. Pourtant, le générique était joli… enfin la musique l’accompagnant !
Car malheureusement, on a l’impression que seul le compositeur du film y croyait, puisqu’il livre quelques bonnes partitions. Le reste par contre va rapidement nous faire regretter le second opus, c’est dire le niveau. Car ici, on ne pourra rire de rien. Le pire, c’est qu’en se penchant un peu sur la production du film, on apprend que le scénario original (écrit à 2) n’avait pas été apprécié par le réalisateur (le scénario original sera reprit pour la quatrième opus), qui demanda à un autre scénariste d’écrire un scénario. Le script fut alors retravaillé par le réalisateur, sa fille et un autre scénariste. Un bon gros bordel, où l’on en vient à se poser des questions sur la santé mentale du réalisateur pour avoir osé apprécier un tel carnage. Mais revenons au film. Douce Nuit Sanglante Nuit 3 est donc un slasher, où il ne se passe pas grand-chose. Laura (Samantha Scully) est aveugle et part avec son frère (Eric DaRe, sauvé un an plus tard par Twin Peaks) et sa petite amie (Laura Harring, dont ce film est oublié car elle a fait pour Lynch Mulholland Drive des années plus tard) chez la grand-mère pour les fêtes de Noël. Pas de bol, Ricky le tueur se réveille, cette fois-ci joué par Bill Moseley (Massacre à la Tronçonneuse 2, The Devil’s Rejects), et va partir à la recherche de Laura, car ils sont liés. Le bon docteur (Richard Beymer, lui aussi sauvé par Twin Peaks un an plus tard) va partir alors avec un flic à la recherche du tueur pour stopper son carnage. Dis comme ça, c’est con et pas passionnant, alors imaginez à l’image.
Tous les meurtres, pas nombreux, seront hors champs. C’est à peine si de temps à autres, on apercevra une petite giclée sur un mur. Le directeur artistique a du fumer la moquette durant la préproduction vu le look du tueur, et le concepteur des effets sonores, n’en parlons pas puisqu’une fois le tueur dehors, son bocal sur la tête fera parfois des sons comme s’il voulait communiquer avec des aliens. Quelqu’un a-t-il prit le film au sérieux ? Dur de le savoir, mais un petit aperçu des dialogues entre Laura, son frère et sa nouvelle petite amie peut nous donner un indice !
Laura : Je suis désolé, je ne sers jamais la main la première fois !
La copine : Alors ton frère m’a dit que tu es médium ?
Laura : Mon frère m’a dit que tu suçais bien ?
La copine : J’utilise les mains aussi !
Ça vole haut, et le souci, c’est que rien ne viendra rattraper la bêtise du film. Pire, le non rythme absolu viendra tuer les plus courageux des spectateurs. Alors, dialogues nuls, pas de rythme, quasi pas de meurtres, mise en scène vide, tout comme le scénario con, que reste-il ? Juste un plan nichon, mais même pas de l’héroïne ! Cela aurait sans doute pourtant permis à la mignonne Samantha Scully de continuer au moins sa carrière dans le Z, puisque là, après ce métrage, elle aura été inactive jusqu’en 1997, avant que sa carrière ne prenne fin ! Il fallait s’en douter, Douce Nuit Sanglante Nuit 3 ne tue pas que les spectateurs, il a aussi le don de tuer la carrière de son équipe s’ils ne rebondissent pas immédiatement !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le compositeur y croit | ⊗ Ça parvient à faire pire que le 2… ⊗ Il ne se passe rien ! ⊗ Un scénario con comme la lune ⊗ Si le ridicule tuait, l’équipe serait morte |
Après le pathétiquement drôle second opus, le navrant troisième opus continue d’enterrer la saga. C’est nul et terriblement chiant ! |
Titre : Douce Nuit, Sanglante Nuit 3 : Coma Dépassé – Silent Night, Deadly Night 3 : Better Watch Out !
Année : 1989
Durée : 1h30
Origine : U.S.A.
Genre : Slasher
Réalisation : Monte Hellman
Scénario : Carlos Laszlo
Avec : Bill Moseley, Richard Beymer, Samantha Scully, Eric DaRe, Laura Harring et Robert Culp
“Douce Nuit, Sanglante Nuit 4 : L’initiation” – Avis de Rick :
Une femme tombe en feu d’un toit. Combustion spontanée ! Kim elle travaille pour un journal, et veut faire de ce cas son premier article. Sa vie va basculer dans l’horreur tandis que ses recherches l’emmènent sur les traces d’une étrange secte…
Passé son sympathique premier opus, la saga Douce Nuit Sanglante Nuit s’était elle-même enterrée en mettant en scène le frère du premier tueur dans les deux suites. Eric Freeman cabotinait dans le second opus, tandis que Bill Moseley se ridiculisait avec son cerveau dans un bocal à poisson rouge dans le troisième. Mort à la fin du troisième opus (mais déjà mort dans le second après tout), une suite était difficilement envisageable. Et pourtant ! Les producteurs ressortent l’idée originale qu’ils avaient prévus pour le troisième opus, et s’en vont chercher Brian Yuzna, producteur des films cultes Re-Animator ou encore Frombeyond, et depuis 1989, réalisateur avec l’étrange et sympathique Society et la suite décevante Re-Animator 2. Yuzna, malin, amène avec lui son scénariste après avoir retravaillé l’intrigue du film, amène également Richard Band (le compositeur de Re-Animator 1 et 2) et Screaming Mad George aux effets spéciaux. Ils coupent définitivement le cordon avec les anciens opus, puisqu’à l’exception de quelques guirlandes, du fait que le métrage doit se dérouler en période de fête et qu’un personnage tombe sur un passage du troisième opus à la télévision, ce nouvel opus n’a rien à voir. Pas de tueur en série, même pas d’aspect slasher au final ! Ce qui bien entendu ne joua pas en faveur du métrage, malgré la qualité discutable des précédents opus. En s’appelant simplement L’Initiation, aucun doute que le public aurait été plus clément envers le métrage de Yuzna. Car si bien entendu, ça ne casse pas trois pattes à un canari, le métrage a de bons atouts dans sa sacoche !
Mais pour les trouver, il ne faudra pas trop se pencher sur le scénario. On s’en doute de toute façon, le scénario n’ayant jamais été réellement le point fort de la saga. Ici pourtant, il se fait très ambitieux, peut-être trop puisque le scénario se perd en cours de route. Une journaliste veut faire un reportage sur une jeune femme morte de combustion spontanée dans la rue. Un clochard (Clint Howard, « belle » gueule du cinéma de genre) est témoin. Son enquête va rapidement la mener chez une libraire qui va tenter de l’initier à une secte féminine voulant se débarrasser grosse modo de l’emprise des hommes. Le souci c’est que rapidement, l’intrigue se perd, ne mène pas forcément quelque part, et que même certaines motivations restent assez floues. Elles veulent se débarrasser des hommes, mais Ricky (Clint Howard) fait parti de la secte et participe aux rites d’initiation. Le boucher du coin semble également de la partie. Dur de comprendre les tenants et les aboutissants de l’ensemble. Pour jouer les différents personnages, Yuzna prend des valeurs sûres du genre. Kim la journaliste est jouée par Neith Hunter, apparue les années précédentes dans Vampires vous avez dit Vampires ? 2 et en victime dans Aux Frontières de l’Aube (et les années suivantes dans Carnosaur 2…), son patron est joué par Reggie Bannister (la saga Phantasm), son petit ami par Tommy Hinkley (L’Arme Fatale 2, Watchers 2) et la chef de la secte par Maud Adams, ancienne James Bond Girl dans deux métrages de la saga, L’Homme au Pistolet d’Or (1974) et Octopussy (1983). Un casting intéressant mais peu couteux probablement.
Bien entendu les personnages n’ont rien d’exceptionnels non plus, là où le scénario se fait plaisir, ce sont dans les scènes étranges d’hallucinations. Là, Screaming Mad George se fait clairement plaisir aux effets spéciaux, et Yuzna à filmer le tout. On a l’impression de voir même par moment une continuité de Society, avec des corps qui s’entremêlent, des accouchements glauques et étranges, et même des cafards géants ! Yuzna ne s’arrête pas là, puisqu’il en profite pour envelopper son métrage dans une ambiance particulière. Car si les personnages sont en soit plutôt stéréotypés et pas plus développés que ça, il nous propose une galerie de personnages néanmoins glauques et parfois inquiétants, et les fait évoluer dans une ambiance limite malsaine avec ces cultes mélangeant déformations physiques et sexe (Yuzna quoi). Dommage qu’entre ces différents moments, Yuzna semble moins inspiré et ne parvient pas à éviter les pièges de son récit, qui se traîne parfois un peu en longueur. C’est bien dommage, car si l’on se prend parfois au jeu, les scènes glauques ne servent pas à faire monter le récit, mais plutôt à relever le niveau de l’œuvre. Comme si Yuzna s’était finalement fait uniquement plaisir en expérimentant une fois de plus avec des effets bien gluants. Mais grâce à son ambiance et ses scènes surprenantes, dur de détester ce quatrième opus n’ayant rien à voir avec les autres. Opus s’était fait descendre à sa sortie, et maintenant relativement rare à trouver.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La patte Yuzna ♥ Un film plus ambitieux ♥ Des scènes malsaines réussies |
⊗ Un scénario assez bancal ⊗ Des personnages stéréotypés ⊗ Un film qui ne sait pas toujours où aller |
La saga remonte un peu la pente, bien que ce quatrième opus n’a plus rien à avoir. D’un père Noël tueur, on passe à une secte de femmes, des cafards géants, des transformations physiques glauques et du sexe. Vive Yuzna ! |
Titre : Douce Nuit, Sanglante Nuit 4 : L’initiation – Silent Night, Deadly Night 4 : Initiation
Année : 1990
Durée : 1h30
Origine : U.S.A.
Genre : Fantastique
Réalisateur : Brian Yuzna
Scénariste : Woody Keith
Acteurs : Neith Hunter, Clint Howard, Tommy Hinkley, Reggie Bannister, Allyce Beasley et Maud Adams
“Douce Nuit, Sanglante Nuit 5 : Les Jouets de la Mort” – Avis de Rick :
Quelques jours avant noël, un jeune enfant voit son père se fait assassiner par un jouet meurtrier. Il semblerait qu’un certain Joe Petto, tenant un magasin de jouet, soit en fait à la source des problèmes…
Brian Yuzna avait rejoint la saga lors du précédent et sympathique opus. Mais le succès ne fut pas au rendez-vous, le public trouvant son métrage trop éloigné de l’esprit des trois premiers opus. Pour cause, ça n’avait plus rien à voir. Yuzna reste sur un nouvel opus, mais uniquement en tant que producteur et coscénariste, et s’allie avec Martin Kitrosser, ayant œuvré à divers postes sur la saga Vendredi 13. Il aura supervisé l’écriture sur les deux premiers opus, avant d’écrire complètement le scénario des troisième et cinquième opus. Pour Douce Nuit Sanglante Nuit 5, les deux compères qui s’y connaissent un minimum en horreur décident de recentrer leur histoire pour intégrer plus d’éléments de la saga, tout en revisitant le mythe de… Pinocchio ! Curieux mais vrai ! Ainsi, on se retrouve de nouveau réellement en période de fête de fin d’années, avec ce que cela implique de jouets, de cadeaux, de père noël dans les magasins, de guirlandes entourant les maisons, de familles souriantes et heureuses ! Mais comme nous sommes dans un film de genre, les familles heureuses, c’est surtout dans l’introduction, puis quelques secondes avant le générique. Martin Kitrosser passe à la mise en scène pour la première fois, et Screaming Mad George rempile pour les effets spéciaux, lui qui restera toujours fidèle à Brian Yuzna. Malheureusement, autant le réalisateur que Yuzna au scénario ou le japonais fou aux effets spéciaux, personne ne semblait franchement inspiré.
Car malgré son concept qui pouvait donner un film sympathique à défaut d’être original ou de casser la baraque, Douce Nuit Sanglante Nuit 5 se fait surtout un film long, et lent. Passé la scène d’introduction où un jeune garçon voit son père se faire tuer par une boule père noël, on attendra longtemps avant de voir l’intrigue décoller. Non, entre temps, d’interminables discussions, un petit garçon traumatisé qui ne veut pas ouvrir ses cadeaux, un vendeur de jouet et son fils, et encore des discussions. Pour l’anecdote, il est étonnant de voir dans le rôle du vendeur de jouet kidnappeur d’enfants Mickey Rooney, étant donné que l’acteur, à l’époque de la sortie du premier opus, s’était montré violent à l’égard du métrage, refusant de voir un film détruisant l’esprit de Noël. En 7 ans, les choses ont bien changées… Mais rien à faire, la sauce ne prend pas vraiment. Par moment le métrage tente bien de nous mettre une ou deux scènes pour nous réveiller, mais rien à faire. Surtout que Screaming Mad George fournit là un travail bien en deçà de ses capacités. Les jouets tueurs du métrage ne marqueront pas les esprits, surtout à l’heure où Chucky en est à son troisième film (pas terrible en passant), tout comme les Puppet Master avec le réussi troisième opus de David DeCoteau (oui, il a fait un bon film !).
Rien de franchement original ou même de marquant n’émane en vérité de ce cinquième opus, du moins durant toute sa première heure, longue et pas franchement intéressante. On en vient à bailler, jusqu’à ce qu’un téton pointe le bout de son nez… Euh, enfin vous me comprenez ! Oui, nous sommes néanmoins dans une production Yuzna, certes très bas de gamme, mais on le sait, chez lui, quand le sexe débarque, les débordements débarquent aussi. Malheureusement, tout cela débarque un brin trop tardivement pour remporter l’adhésion, surtout que malgré des idées totalement folles, l’ensemble reste gentillet. En jouets tueurs, nous aurons des petits soldats qui tirent des vraies balles, des serpents qui prennent vie pour immobiliser leurs victimes alors en pleins ébats sexuels et puis… ah oui, les rollers qui fonctionnent tout seuls. Oui, pas la joie… Quand les scénaristes se décident enfin à dévoiler le fin mot de l’histoire dont le spectateur se doute depuis déjà de très très longues minutes, voir Pinocchio vouloir se taper l’héroïne n’amuse plus vraiment, et on a juste envie que ça se termine. Triste fin pour la saga, mais bon, de toute façon, ça n’a jamais volé haut.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Pinocchio veut se taper l’héroïne !!!! ♥ Non mais allo, Pinochhio veut… oui je sors ⇒ |
⊗ Que c’est loooooong ⊗ Un manque flagrant d’imagination ⊗ Une heure calme et inutile ⊗ La fin ne fonctionne pas |
La saga tente un ultime retour en se déroulant de nouveau durant les fêtes de noël. Malheureusement, le métrage n’est jamais intéressant. Une perte de temps en fait… |
Titre : Douce Nuit, Sanglante Nuit 5 : Les Jouets de la Mort – Silent Night, Deadly Night 5 : The Toy Maker
Année : 1991
Durée : 1h30
Origine : U.S.A.
Genre : Fantastique
Réalisateur : Martin Kitrosser
Scénariste : Martin Kitrosser et Brian Yuzna
Acteurs : William Thorne, Jane Higginson, Van Quattro, Mickey Rooney, Tracy Fraim, Neith Hunter et Conan Yuzna
“Silent Night” – Avis de Rick :
Le shérif d’une petite ville part à la chasse du père Noël. Un homme en costume de père Noël et portant un masque en plastique cachant son visage terrorise la communauté la veille de Noël en tuant hommes, femmes et enfants. Le souci, c’est que c’est l’heure de la parade et les pères Noël sont nombreux dans les rues.
La saga était morte et enterrée depuis 1991. Qui aurait pensé à un comeback ou même un remake ? Personne ! Et pourtant, c’est en 2012 que Steven C. Miller, réalisateur jusque là de métrages horrifiques bas de gamme comme Automaton Transfusion ou encore The Banshee décide d’adapter le film original pour le mettre au goût du jour. Au moins, il s’attaque au meilleur épisode de la saga vous me direz ! Mais était-ce vraiment utile ? Fort heureusement, le réalisateur évite de faire un simple remake du film original, mais choisit à la place de réadapter l’histoire, de broder autour du même thème, pour construire une nouvelle intrigue, de nouveaux personnages, tout en gardant la moelle de l’original. Bonne chose donc ! Silent Night version 2012 se fait un film dans l’ère de son temps. Là où l’original nous présentait son personnage longtemps avant son basculement, là, c’est l’opposé, tout se déroule sur la même journée, et donc, le carnage peut commencer dés les premiers instants. Et pour continuer à dépoussiérer l’œuvre, les meurtres se font bien plus nombreux, et bien plus sauvages. Oui, le métrage n’a absolument pas peur d’aller dans le gore qui tâche, avec des meurtres parfois originaux bien qu’un peu tirés par les cheveux.
Dans cette nouvelle version, nous ne suivons donc pas le tueur, mais plutôt le shérif et son adjoint. Occasion pour le casting de se retrouver avec quelques têtes bien connues. Malcolm McDowell joue donc le shérif, poursuivant donc les rôles dans le cinéma de genre depuis Halloween en 2007 (suivirent Doomsday, Halloween II, Silent Hill Revelations, Antiviral, Excision), et Jaime King (Sin City, The Tripper, Mother’s Day) son adjoint. Ils s’investissent dans leurs personnages, surtout Malcolm McDowell qui s’en donne à cœur joie, entre cabotinage contrôlé et ironie constante, pour un shérif en mode « je m’en fou j’ai raison ». Les victimes quand à elles, slasher oblige, ne seront pas bien développés, n’étant que des stéréotypes. Mais le réalisateur osera s’attaquer à certains personnages comme les enfants. Vous voulez voir un enfant totalement insupportable (« Fuck Church » nous dit-elle) se faire taser par le père Noël ? Aucun souci, c’est ici, et ça arrive dés la première partie du métrage, au bout de 10 minutes. Le film ne se refuse rien, puisque les victimes seront démembrées, transpercées, parfois même déchiquetées en morceaux. Et bordel, ça fait du bien de voir un slasher qui ne passe pas 40 minutes à nous présenter des personnages dont on se fiche totalement et qui se lâche dans la violence !
Alors oui, de l’original, il ne reste pas grand-chose passé son concept. Le réalisateur parvient néanmoins au détour de quelques séquences à rendre hommage au premier film, comme lors de quelques meurtres (la femme transpercé par la tête d’un cerf posée sur un mur) ou de quelques idées (les flics ne s’en prenant pas forcément au bon père noël tueur, ou le tueur donnant un cadeau à une enfant sage). C’est sans doute la force de ce remake d’ailleurs. Respecter le matériau de base, tout en osant livrer de nouvelles choses, de nouveaux personnages, de nouveaux rebondissements. Ce n’est bien entendu pas parfait, il s’agît après tout d’un slasher, avec un cahier de charge, des personnages clichés ou parfois peu développés. L’enrobage est plutôt sérieux par ailleurs, avec par moment de très jolis plans, une belle photographie, dommage que le réalisateur se laisse parfois aller à des effets de styles relativement ratés, ne servant qu’à souligner certains détails. Néanmoins, il livre exactement ce que l’on peut attendre d’un tel film, et le fait bien, donc si l’on aime les slashers sanglants, ça passe comme une lettre à la poste.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des meurtres inventifs et sanglants ♥ Enfin un film sérieux et correctement emballé ♥ Malcolm McDowell ♥ Pas de bavardages inutiles |
⊗ Des effets de style inutiles ⊗ Des personnages de banal slasher |
Le réalisateur réadapte le premier film en changeant sa construction et ses personnages. Ça va à l’essentiel, ça tâche, c’est méchant. Un bon petit slasher ! |
Titre : Silent Night
Année : 2012
Durée : 1h34
Origine : U.S.A.
Genre : Slasher
Réalisateur : Steven C. Miller
Scénariste : Jayson Rothwell
Acteurs : Malcolm McDowell, Jaime King, Donal Logue, Rick Skene, Ellen Wong, Andrew Cecon et Courtney-Jane White