[JV] The Last of Us Part II (2020 – Playstation 4)

Cinq ans après leur voyage périlleux à travers une Amérique ravagée par une pandémie, Ellie et Joel ont trouvé refuge à Jackson, dans le Wyoming chez Tommy, le frère de Joel. Vivre dans une communauté florissante de survivants leur a permis de connaître la paix et la stabilité en dépit de la menace constante des infectés et des survivants désespérés. Lorsqu’un événement violent trouble cette paix, Ellie se lance dans une quête de justice pour enfin tourner la page. Alors qu’elle pourchasse un à un les responsables, elle doit affronter les répercussions physiques et émotionnelles de ses actions.


Avis de Rick :
Le chemin aura été long jusqu’à la sortie de la seconde partie de The Last of Us. Long et semé d’embuches. L’attente, les reports, le Crunch, les Leaks, les Spoils, les notes de la presse exceptionnellement hautes, et le bashing du public et surtout des fanboys du premier jeu, à coup de 00/20 à peine 1h après la sortie du jeu, ce qui bien entendu ne leur donne absolument aucune légitimité, surtout quand on sait que le jeu dure entre 25 et 30 heures, ce qui est inhabituellement long pour un jeu Naughty Dog (les Uncharted pouvant se torcher en 10h chacun, le premier The Last of Us en environ 15, voir allez, 16 ou 17 heures). Bref, beaucoup de bruit. Pour pas grand-chose ? Dans le fond, oui. Entre ceux qui ne jurent que par les graphismes et s’émoustillent devant la patte artistique du titre, et ceux qui n’acceptent pas que la vision d’un studio soit différente de la vision qu’ils ont. Nous vivons à une époque compliquée. S’il faut des avis pour et contre, et que chacun peut aimer ou détester une oeuvre, clairement, il faut malgré tout faire l’expérience de cette oeuvre. C’est comme mettre 0 à Alien 3 en arrêtant la vision après 5 minutes. Aimez ou détestez le jeu, mais en y jouant, et pour de bonnes raisons. Mais remettons donc les pendules à l’heure.

The Last of Us sortait en 2013, exclusivité Playstation 3. Personne ne l’attendait vraiment au tournant (nouvelle licence oblige), et à vrai dire, je l’ai eu lorsque j’ai acheté une Playstation 3, lors de la sortie de la Playstation 4 (oui j’ai pris du retard). Le jeu était offert avec la console, je n’en avais pas entendu parler. Et j’ai beaucoup aimé le titre de Naughty Dog. Pas adoré, je ne lui voue pas un culte comme beaucoup, car il est traversé de beaucoup de défauts. Un level design en jeu couloir pas toujours subtilement camouflé, un gameplay finalement simple, qui fait bien les choses mais reprend ce qui se fait ailleurs (compétences, craft, infiltration et éliminations discrètes). Un jeu avant tout narratif donc. L’IA était assez aux fraises, quelques choix intéressants mais parfois dérangeants (les ennemis qui ne voient pas nos compagnons, évitant ainsi de mourir bêtement, mais donnant un aspect étrange au début quand on voit notre compagnon passer devant un ennemi qui l’ignore). Puis son histoire, on ne va pas mentir, c’est cliché. Encore une infection, un virus, une histoire de survie. Mais c’était bien écrit et les personnages étaient très attachants. Si bien que Joel et Ellie sont à présents dans le cœur des fans. Et les fans, c’est dangereux parfois. Si si, si vous ne me croyez pas, il suffit de voir la trilogie Star Wars par Disney pour comprendre ce que j’insinue. Une trilogie faite au pif et changeant au gré des coups de gueule des fans, et au final du coup, une trilogie qui n’a aucun sens et se mords la queue.

Ce que je salue chez Naughty Dog, c’est qu’ils ont été totalement à fond dans leur direction, quitte à froisser les fans, pour donner leur vision, leur histoire, et c’est tout, pas de compromis. C’est tellement rare que c’est génial ça, une telle prise de risque. Mais The Last of Us Part 2 a des défauts, beaucoup, et la plupart, il les partage avec son ainé. Ce qui rend encore plus ridicule la plupart des avis de fans en colère sur internet (notamment ceux qui n’ont pas fait le jeu, où n’ont fait qu’une heure. Les autres peuvent l’être). Ah, j’en ai lu des « je suis fan du premier, mais là le gameplay est inintéressant, ce n’est qu’un jeu couloir avec des QTE ». Avons-nous joué au même The Last of Us premier du nom ? Non car le gameplay, il a ici quelques améliorations, comme une touche pour sauter, la possibilité de ramper et de se cacher donc dans l’herbe (haute ou pas) et sous des véhicules, de lancer des cordes, d’esquiver dans toutes les directions, ce qui offre plus de diversité d’approche, et plus de diversité au level design, mais qui au final n’est qu’une amélioration du premier. Le gameplay est en soit identique, tout comme la progression. Oui, ça parle, cinématique, on explore, on farme, on craft, on arrive dans des zones, on élimine les ennemis, et on peut explorer de nouveau, ou juste fuir à la zone suivante. La formule Naughty Dog en fait, inchangée depuis plus de 10 ans. La critiquer maintenant, c’est faire preuve de mauvaise foi, désolé, c’est comme ça. Mais je comprend qu’on ne l’aime pas, de base. Le jeu est un jeu couloir ? Oui, et il l’assume, comme le premier, comme les Uncharted également. Mais il fait des efforts, et par moment, il le camoufle très bien, avec des zones plus ouvertes (l’arrivée à Seattle après 3h de jeu), et un level design inspiré qui profite de la verticalité, et donc de l’ajout du saut, de la possibilité de ramper, de passer dans des petites ouvertures dans les murs. Les possibilités offertes aux joueurs sont donc plus grandes, et permet de jouer différemment, d’improviser, et de s’adapter aux situations et aux ennemis devant nous. On peut parfois être discret et se servir du couteau, être bourrin et faire parler la foudre, utiliser des pièges, lancer des objets, ou même passer certaines zones sans affrontements, en se faisant discret.

Niveau ennemi, cette Part II ajoute de nouveaux infectés, parfois plus robustes que la normale, et parfois sournois et se cachant dans l’ombre, et nous place également face à différents groupes humains qui ont des façons très différentes de faire. Certains utilisent des chiens et patrouillent, d’autres sont plus silencieux, se cachent, et utilisent des armes silencieuses comme des arcs et armes blanches. Pour une aventure qui se veut aussi longue, cette variété, dans les ennemis, dans les situations, et donc dans le level design est un plus indéniable. Surtout que les lieux sont justement très variés. Certes, majoritairement et dans les faits, l’on traverse encore une ville en ruine, mais le jeu sait varier les plaisirs. Quelques forêts luxuriantes, quelques monts enneigés au début (ce qui rappelle Red Dead Redemption 2, la liberté en moins), des rues délabrées, des bâtiments où la nature a reprit ses droits, mais également des tunnels, le métro, des structures plus larges, des parcs et j’en passe. On a même des passages submergés, et à présent, notre personnage, Ellie donc, sait nager. Ce qui augmente encore une fois les possibilités d’approches. Et ça, c’est sympa, et tout à l’honneur du studio. On aura même quelques niveaux qui changent radicalement l’ambiance, comme des lieux ravagés par une tempête, ou par le feu. Graphiquement, on ne va pas mentir, malgré quelques rares ratés car rien n’est parfait, c’est clairement de toute beauté. Les effets de lumières, les effets météos, les étendues à perte de vue, c’est souvent magnifique et bluffant, et il ne sera pas rare de s’arrêter pour admirer un panorama. Même chose pour les animations faciales des personnages, on a franchit un cap dernièrement avec plusieurs jeux, et c’est parfois bluffant. The Last of Us Part 2 améliore donc certains éléments du premier jeu, pour rendre l’aventure plus variée, plus complète en quelque sorte. On aura même quelques passages bien musclés, qui auraient pu avoir leur place dans un Uncharted, notamment un passage. Comme quoi.

Mais cette Part II conserve donc également pas mal de défauts du premier jeu comme je le disais plus haut. La première partie du premier jeu déjà, faisant donc office d’introduction puis de tutorial, jusqu’à ce que Joel trouve Ellie, n’était pas la partie la plus excitante à jouer. En fait, c’était même laborieux. Vous savez, devoir suivre un PNJ random qui parle et qui du coup nous empêche de courir ou de fouiner, devoir être rappelé à l’ordre lorsque l’on s’éloigne trop, puis après devoir poser une même échelle ou planche à trois endroits différents pour passer un lieu simple. C’était lorsque finalement le jeu révélait son point scénaristique déclencheur que le jeu devenait bien plus prenant. Et bien c’est la même chose ici, sauf que le studio a semble-t-il vu les choses en grand, et cette introduction pas passionnante (les 2 premières heures en gros, voir plus pour les fouineurs) m’aura parue interminable, vraiment. Surtout que le rythme est assez étrange, nous faisant jouer plusieurs personnages, parfois sur des périodes très courtes, dont un nouveau personnage dont l’on ignore au départ tout, et nous la faire jouer, comme ça, d’un coup, sans prévenir, sans background ni rien, pour la mettre d’emblée au cœur de l’action avec fuite contre des infectés, ce n’est pas le best pour introduire un personnage quand l’instant d’après, on joue un personnage connu et établi. Surtout quand on se tape encore des passages en mode « suis moi, mais ne court pas et écoutes moi, et surtout ne t’éloignes pas ». Mais lorsque l’élément déclencheur survient, le jeu prend son envol malgré une petite maladresse d’écriture, comme le premier jeu en fait. Mais cet élément déclencheur, c’est aussi ce qui a déclenché la haine des fans, car oui, on ne touche pas à ce que les fans aiment. Et j’avoue que ça me fait peur. Peur de voir à quel point les fans sont attachés à certaines choses, et donc refusent le changement et préféreraient avoir un jeu identique au premier plutôt qu’un jeu qui ose. Car pour moi, la fin de cette trop longue intro, faisant certes office d’électrochoc de par sa violence et sa radicalité, était la chose à faire. Thématiquement déjà, et aussi car c’était logique. Sans spoilers (oui je déteste ça), disons que cet élément met en route l’intrigue, instaure donc de nouveaux thèmes, et vient clore thématiquement le premier jeu. Il n’y avait de toute façon plus rien à ajouter à ce niveau là sur ça. Le studio évite donc de se répéter à ce niveau et de brasser du vide, et nous fait bien comprendre que l’on passe à autre chose. Ce n’est pas The Last of Us 1,5, pour ça il y a le DLC Left Behind.

Cet élément survenant tôt est un des points les plus critiqués du soft. Outre sa logique, il m’a finalement rappelé beaucoup de vieux films de kung-fu (ceux qui savent comprendront), ou le maître passe le flambeau à l’élève. Mais il y a d’autres éléments que tout le monde semble critiquer. Le nouveau personnage, Abby donc, et la violence du titre. Bon, Abby, j’en parlerais peu ici, mais je la trouve bien écrite malgré quelques maladresses, et pour bien comprendre, c’est bête mais il faut au moins avoir fait les ¾ du soft, pour voir la psychologie, le jeu de miroir amené. Oui ce n’est pas toujours subtil, c’est parfois maladroit, il y a des non dits (mais intéressants), mais voilà, c’est là. Donc oui, les 00/20 qui tombent quelques heures après la sortie du jeu n’ont même pas une vision d’ensemble. Même si, à titre de petite maladresse dont je parlais plus haut, Naughty Dog aurait pu changer un poil la construction de son titre, pour nous faire comprendre un peu mieux le personnage d’Abby dés le début, quitte à rallonger l’introduction, mais pour lui donner une motivation logique et claire, plutôt qu’attendre 12 ou 13h avant de nous donner quelques petits indices. Cette histoire de vengeance n’aurait-elle pas été encore plus dure et moralement complexe avec plus d’éléments clés dés le départ ? La violence par contre… Oui, The Last of Us Part II est violent. Voir extrêmement violent et radical, car sa violence est sèche, réaliste.

En fait oui allons y, le jeu est sans doute le plus violent qui soit. Je dois bien avouer que certains moments m’auront même décroché la mâchoire de par leur violence, surtout que le jeu ne semble pas vouloir s’arrêter à ce niveau. Mais elle sert bel et bien un propos, même si par certains aspects, c’est maladroit. Ou déjà vu et cliché, mais le premier jeu était déjà vu et cliché. Mais cette violence est, à mon sens, réaliste vis-à-vis de l’histoire, et du soft en général. On est en pleine apocalypse, pour survivre, il faut parfois être violent, parfois être égoïste. Les pires aspects humains ressortent. Bref. Là où il aurait été plus judicieux de critiquer le soft, outre son introduction longuette, c’est dans ses vrais défauts de design. Le gameplay oui est plus fluide et permissif mais finalement reste le même, peu d’évolution. L’avancée dans le soft et donc son design l’est tout autant (design de progression, pas level design), avec des zones à explorer, des ennemis à éliminer, des cinématiques, chacune leur tour. On pourra aussi pester contre l’IA, plus agressive que dans le premier et avec des ennemis bien plus nombreux (ce qui m’aura offert pas mal de game over haha), mais toujours aussi conne dans le fond par moment. Oui, c’est possible, 7 ans après le premier jeu. Le jeu a des messages à faire passer avec son intrigue, mais s’avère parfois maladroit. Sincère mais maladroit. La violence amène la violence, tout ça, la haine, le trauma, lâcher prise ou se laisse consumer.

Dommage que par moment, le jeu, de par son gameplay, ne nous donne pas plus de choix donc. Comme dans cette scène, où Ellie se retrouve face à un ennemi pour lui soutirer des informations, et que le seul choix du joueur est d’appuyer sur une touche pour se servir du marteau. Ne pas avoir recours à la violence ne fait pas avancer le jeu, et donc l’intrigue. Mais oui, il va au moins au bout de ses idées, et avec son twist mi parcours, on peut même dire que The Last of Us Part II prend le temps de développer ce qu’il veut raconter (peut-être trop parfois, ou pas toujours où il faut). Bon, et la dernière polémique, celle du jeu politisé et progressiste ? Inutile. Oui, le jeu a quelques idées et point de vue, mais jamais il ne cherche à les insérer dans le crâne du joueur à coup de marteau comme Ellie contre un vulgaire PNJ. Oui, Ellie est lesbienne (mais ce point était déjà dans le DLC Left Behind du premier jeu) et sort avec Dina, ben pourquoi pas, ça ne me choque pas. Oui il y a un groupe d’humain pas très cool dans leur tête et faisant office de secte (bref, un peu comme dans la vraie vie mais dans une apocalypse) avec des personnages tiraillés envers leur apparence et ce qu’ils sont. Et non, Abby n’est pas une personne étrange, c’est une femme, juste avec un physique de bodybuilder (ce qui surprend, mais on s’y fait vite, et en réfléchissant, c’est même justifié par sa psychologie, bien que peu plausible au sein de cet univers).

Oui, il y a le personnage de Lev, mais comme beaucoup de personnages secondaires, il n’est finalement pas si développé que ça, tout comme Jesse. Ils sont intéressants, mais en retrait. The Last of Us Part II, comme son ainé, n’est pas parfait, loin de là. Mais il parvient à nous faire passer par plusieurs émotions (haine, dégoût, satisfaction, amertume, stress, nostalgie), et essaye de nous faire changer notre point de vu sur l’histoire et les personnages au fur et à mesure des heures qui défilent (j’aurais mis 28h à le boucler), et c’est fort ça. Alors oui, il y a deux petits moments longuets, au début du jeu, et en milieu de partie (qui demande un temps d’adaptation, et d’acceptation, de par la construction même du titre). Une petite heure ou deux de flottement, le temps de faire débuter l’aventure, puis le temps de nous faire adhérer à un changement de rythme et de point de vu. Mais sans jamais trahir l’ADN du premier jeu, en terme de gameplay et d’univers. Donc moi, j’adhère, forcément. Et au-delà du bashing à sa sortie, si The Last of Us Part II plait aux joueurs, ou pas, c’est une autre histoire, et avec des choix aussi radicaux, c’est même normal que l’on ne soit pas tous d’accord, heureusement. The Last of Us Part II contient des passages qui m’auront marqué, soit par leur violence, soit par leur ambiance (le passage du métro éclairé en rouge, la chaine de télé, le passage de nuit dans la forêt sous la pluie, l’immeuble à descendre), et une histoire qui certes a quelques trous et facilités (comme partout non ?) mais qui m’aura captivé sur les 28 heures de l’aventure. Et ce malgré quelques environnements moins originaux à traverser (oui, encore des bâtiments en ruine).


GRAPHISMES
Malgré quelques lieux moins inspirés, le travail graphique est à saluer, autant dans les décors, les personnages, les animations en général et les animations faciales.
JOUABILITÉ
Basiquement, comme le premier, avec quelques ajouts mineurs (esquiver, sauter, ramper), qui dynamisent l’ensemble et permettent plusieurs approches. Rien de transcendant, mais sympathique.
DURÉE DE VIE
Quasiment 30h pour en venir à bout, en prenant son temps et fouinant un peu. Reste ensuite le new game + et la possibilité de rejouer des chapitres pour trouver des collectibles.
BANDE SON
Des doublages anglais parfaits, un très beau travail sur le son et les musiques, souvent moins marquantes que le premier mais plus sombres et ambiancées.
CONCLUSION
Entre les 20/20 de la presse et les 00/20 du bashing lors de sa sortie, The Last of Us Part II fait parler de lui. Comme souvent, les propos ne sont jamais nuancés. Il faut dire que le titre de Naughty Dog, sans changer la formule dans le fond (la progression, les zones, les cinématiques) malgré de nombreux ajouts, a un scénario qui ose beaucoup de choses, et y va à fond, sans ménager personne, joueurs comme personnages. Mais il en faut des jeux comme ça, des jeux radicaux qui assument ce qu’ils font, que l’on aime, ou pas.

note65



Titre : The Last of Us Part II
Année : 2020
Studio : Naughty Dog
Editeur : Sony Interactive
Genre : Survie et bagarre entre professionnels et fanboys

Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4
Support : deux disques


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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