Hans Ebert, inspecteur allemand, débarque à Rome pour venir apporter son aide aux enquêteurs italiens qui doivent élucider une série de meurtres particulièrement violents. La nature des crimes rappelle à Ebert les méthodes de Karl le Boucher, célèbre serial-killer qui a fait régner la terreur en Allemagne. Il semblerait effectivement que ce dernier soit de retour après qu’un collectionneur d’antiquité passionné d’occultisme ait récupéré son masque de métal et l’ait ressuscité…
Avis de Cherycok :
C’est en 1989 que sort le premier volet de la saga Violent Shit, un film réalisé par Andreas Shnaas un peu à l’arrache avec un budget dérisoire pour un résultat complètement amateur mais ultra gore. Le succès auprès des amateurs de cinéma gore underground est immédiatement au rendez-vous malgré la polémique à sa sortie à tel point que le film fût censuré puis banni en Allemagne, son pays d’origine. Il faut dire que les effets gores très variés et surtout bien dégueulasses avaient de quoi choquer tout un pan de la population. Mais cela n’a pas empêché le réalisateur de mettre en boite 3 ans plus tard une première suite, Violent Shit II, sorti chez nous en VHS chez l’éditeur Haxan Video, puis une 2ème en 1999 sobrement intitulée Violent Shit III : Infantry of Doom. La recette était la même, du gore à outrance peu ragoûtant. Mais alors qu’on pensait la franchise morte et enterrée, voilà que Schnaas s’associe avec Timo Rose, un autre pape du gore qui tache allemand, pour nous pondre en 2010 le 4ème volet des aventures de Karl le Boucher, Karl the Butcher Vs Axe. Et enfin, cinq années plus tard, le producteur de la série Steve Aquilina propose au réalisateur italien Luigi Pastore (Come una Crisalide, 2010) de remettre un peu au gout du jour la série. Garder le gore qui a fait la réputation de la saga mais en y insufflant une touche d’horreur made in Italia. Remake ? Reboot ? Suite ? On ne sait pas trop, mais Violent Shit : The Movie arrive sur les étals en 2015. Et le résultat n’est pas très très bon, même pour les amateurs de tripailles à l’air dont je fais partie…
Pourtant sur le papier, ce Violent Shit version « rital » avait de quoi séduire les amateurs de péloches horrifiques, aussi bien ceux du réalisateur allemand qui a débuté la saga, que ceux amoureux de la période 80’s du cinéma italien. L’acteur Giovanni Lombardo Radice (Cannibal Ferox, Frayeurs, Cannibal Apocalypse), l’actrice Barbara Magnolfi (Suspiria), les réalisateurs cultes Luigi Cozzi (Contamination, Starcrash) et Enzo G. Castellari (Les Nouveax Barbares, Keoma, Les Guerriers du Bronx) dans des petits rôles, et la musique nous est livrée par Claudio Simonetti du groupe Goblin (Suspiria, Zombie, Démons). Rien que ça ! L’hommage est bel et bien là, mais Luigi Pastore semble ne pas savoir quoi faire de tout ça.
Même si on ne demande pas à ce genre de film de nous pondre une réflexion philosophique sur l’espèce humaine, il faut avouer que le scénario de Violent Shit : The Movie est complètement fouillis, pour ne pas dire brouillon. On ne comprend pas grand-chose ni à cette histoire d’antiquaire qui fait revenir à la vie notre cher Karl le boucher de ses dames, quel en est son but ? ni à cette espèce de secte cannibale, ni à ces deux inspecteurs aux discussions interminables qui n’ont ni queue ni tête. Luigi Pastore ne semble pas savoir raconter une histoire, aussi con et improbable soit-elle, développer des personnages, aussi cons soient-ils. Il n’est également pas non plus le plus talentueux pour la mise en scène, quelconque et amateur au possible, ni même pour diriger ses acteurs qui, entre un anglais foireux et un désintérêt de ce qu’ils sont en train de dire, font peine à voir. Seule la partition de l’ex Goblin, qu’on reconnait dès les premières notes, tire son épingle du jeu.
C’est bien joli mais les effets gores dans tout ça ? Car oui, malgré tout, c’est l’attrait principal de ce genre de production. Alors on retrouve tout ce qui a fait le « charme » et la réputation des précédents volets : décapitations, éventrations, énucléations, émasculations, membres arrachés, colonne vertébrale désolidarisée du reste du corps, amputations,… La tripaille est toujours bel et bien présente et les scènes gores sont très réussies. Réalisées à l’ancienne (pas l’ombre d’une image de synthèse), avec tout un tas de gros plans bien dégueux (ha ces yeux sortis de leurs orbites avec les doigts…), de latex, et de faux sang qui coule à flot. Âmes sensibles s’abstenir.
Seul problème, ces scènes sont beaucoup moins nombreuses qu’à l’accoutumée. Et comme pour compenser, le réalisateur nous sert de la pseudo scène de cul avec de la demoiselle aux lèvres et seins siliconés, chiantes au possible et uniquement là pour rallonger artificiellement la durée d’un film déjà court et plus proche de l’effet d’un Lexomil que d’un Prozac… C’est dommage car on sentait qu’il y avait quelques bonnes intentions derrière cette entreprise, mais à trop vouloir mettre un scénario alambiqué sur un film que les gens vont regarder uniquement pour ses scènes gores, le réalisateur a manqué sa cible. Dommage.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les scènes gores ♥ La musique |
⊗ Mal joué ⊗ Long malgré la courte durée ⊗ Scénario incompréhensible |
Violent Shit : The Movie arrivera à contenter de justesse les amoureux de cinéma gore underground grâce à des scènes de boucherie / charcuterie artisanales du plus bel effet. Mais force est de constater que le film est tout de même sacrément mauvais. |
Titre : Violent Shit : The Movie
Année : 2015
Durée : 1h21
Origine : Italie / Allemagne
Genre : : Stop ou engore ?
Réalisateur : Luigi Pastore
Scénario : Emanuele Barbera, Luigi Pastore, Lucio Massa
Acteurs : Matteo Pastore, Stefania Visconti, Lilli Carati, Simone Destrero, Antonio Zequila, Vincenzo Pezzopane, Steve Aquilina, Enzo G. Castellari, Luigi Cozzi